Didier Gambart, PDG de Toyota France n’a pas peur du tout-hybride : « La peur ne minimise pas le risque » - Les boss de l’auto au Mondial 2018
Si Toyota met définitivement le cap sur l’hybride, il tient aussi à redorer son image de constructeur proprinet et zen avec des autos plus tumultueuses. Le patron de la marque en France fait le point, même s’il refuse de s’aventurer sur l’avenir de sa citadine Aygo.
Quand on est le boss de Toyota, en France ou ailleurs, mieux vaut aimer l’hybride. Car le constructeur japonais en colle partout. Et même, comme c’est le cas sur la nouvelle Corolla, ex-Auris, ne propose que cette technologie. Un risque ? « Sur la génération précédente, l’hybride représentait déjà 95 % de nos ventes », répond Didier Gambart, le PDG de la représentation Toyota dans l’Hexagone.
Mais n’a-t-il pas peur de voir fuir tous ceux qui ne veulent pas du mix électricité essence vers d’autres marques ? « La peur ne minimise pas le risque » philosophe-t-il. Manière d’assumer ce risque, même s’il est minimisé aujourd’hui, puisque la voiture déboule en Europe avec deux motorisations. L’une, connue, est un bloc de 1.8L et 122 ch, mais l’autre tente le pari intéressant de la puissance, avec un 2L de 180 ch. « Mais avec une consommation NEDC corrélée de 3,6L/100 km et des rejets de 86 g/km seulement » précise le patron.
Dans cette même surenchère de puissance hybrides, le nouveau Rav4 a débarqué à Paris avec une armada de 222 ch sous le capot. Au programme : un 2,5 l essence et une conso de 4,5 l/100 km et 105 g/km de CO2 en version 4 roues motrices. Un avantage concurrentiel qui réjouit le patron et une hausse de puissance revendiquée.
L’hybride tendrait-il à devenir musclé et pas seulement propre ? C’est la tendance chez le constructeur nippon qui a visiblement besoin de se refaire une image dynamique. Alors la Yaris GR Sport va essayer d’y pourvoir avec ses 110 ch et sa dégaine sportive. La Supra devrait achever cette volonté, mais sans motorisation hybride pour le moment. La voiture est prête, les commandes sont ouvertes, mais elle n’est pas du voyage parisien. Elle sera dévoilée au salon de Detroit au mois de janvier 2019. Peut-être que les clients américains seront moins effarouchés par sa fiche technique et ses 6 cylindres turbo de plus de 300 ch.
Mais le sport, c’est pour l’image. Les volumes qui classent Toyota parmi les premiers mondiaux ne sont pas réalisés par des enrouleuses de virage, mais par des autos beaucoup plus sages, comme la petite Aygo. Au bout de quatre de vie, et de cohabitation avec PSA, puisque les Peugeot 108, Citroën C1 et Toyota Aygo sortent de la même usine tchèque et sont jumelles, il faut penser à la génération suivante. Avec ou sans Peugeot Citroën ? « Pas de commentaires ». Alors que bruisse la rumeur d’une future auto entièrement électrique, Didier Gambart se garde bien d’en parler. Mais il sait, et sait que nous savons qu’il ne peut pas parler. « Vous m’avez compris ».
Il est plus disert sur son autre marque, Lexus. Car il peut à loisir saluer sa réussite. « On en vendait 1 500 il y a 8 ans, et cette année on table sur 6 200 ». En espérant en immatriculer 8 000 en 2019. Notamment grâce à l’UX, le SUV compact, dévoilé au salon de Genève au mois de mars, et lancé à Paris ces jours-ci.
Evidemment, si Didier Gambart se flatte de la réussite de sa marque haut de gamme, et croit dans celle de son nouveau crossover en plein dans la tendance du moment, c’est aussi une manière de souligner l’échec de l’autre japonais premium disponible en France. Car du côté d’Infiniti, les ventes sont beaucoup moins emballantes et n’ont pas dépassé 486 exemplaires au premier trimestre de cette année.
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