3. Comparatif - Triumph Bonneville T120 Vs Brixton Cromwell 1200 : l'avis de la rédaction

On ne touche pas à un mythe. Et de fait, le mythe semble intouchable une fois encore, si l'on considère des points de vue factuels. Mamie fait de la résistance et avec les manières, la bienveillance des aînées, mais sa concurrente du jour ne joue pas tout à fait dans la même coure. Et pour cause. La Cromwell 1200, c'est une moto moderne, aux standards actuels et se moquant quelque part des préjugés. Elle n'est pas parfaite, tout en demandant que l'on apprenne à la piloter là où la Bonneville est à la fois intuitive et plus facile. La Cromwell est une moto que nous dirions presque faite pour une clientèle assez jeune au regard de sa position de conduite, de la fermeté de sa selle ou encore de son ergonomie, mais elle vient aussi draguer les vieux comme moi qui pourraient se laisser tenter. La jeunette n'est pas farouche et elle a de beaux et bons arguments, à commencer par son tarif et une santé de fer, une volonté de faire et de bien faire. Aussi peut-on se laisser séduire sans le regretter. Plus on aura d'expérience, mieux on saura quoi faire avec elle, plus on lui pardonnera sa fougue, et mieux on saura où et comment la sortir, comment lui permettre d'exploiter pleinement son potentiel.

Pour rouler Bonnie, il faut y mettre le prix : 3 596 € de plus que pour rouler Brixton, pour être précis. Dès lors, on regarde la Cromwell 1200 autrement, passant sur quelques détails de finition pour se concentrer sur l'essentiel : les sensations, les sentiments, le non rationnel. Sans prétention, elle vient régulièrement damier le pion à la belle anglaise, s'inspirant de son look tout en le modernisant, proposant un comportement moteur plus énergique, plus plein dans les plages intermédiaires, mais sans parvenir au même niveau de velouté. La mécanique Brixton est moins universelle, mais elle se montre à la fois sincère, tandis que plus on roule avec, plus on l'apprécie, plus on la découvre et la dompte. Certes, les à-coups d'embrayage restent, certes, les suspensions sont moins filtrantes que celles de l'anglaise, mais l’univers à bord est plaisant, pour peu que l'on accepte une lenteur de changement de mode et l'imprécision de la jauge à essence. Comptez au moins 300 km de pur plaisir à son bord, et même si elle demande un peu plus d'efforts, elle se mérite, cette Cromwell 1200 et elle saura faire des heureux comme des jaloux.

Alors de toute sa bienveillance, avec son caractère affirmé et son physique plus accessible, la T120 remporte le match, mais elle sait à présent que la concurrence se précise, s'affûte et qu'elle sera redoutable. Tout en sachant que l'on ne parviendra jamais à égaler son expérience, ni son velouté. Une recette de grand mètre, ça marque et ça ne se copie pas… tout comme ça ne s'oublie pas.

Remerciements : Raphaëlle "Waterplouf" pour sa disponibilité, sa gentillesse, son humour et sa bonne humeur, Thierry pour son amitié et son entrain, même sous l'eau.

 Fiches technique Brixton Cromwell 1200 / Triumph Bonneville T120

MOTEUR

Type : bicylindre en ligne, 4 temps, refroidissement par eau. Cylindrée : 1 222 cm3 / 1 200 cm3. Puissance maximale : 61 kW (83 ch) à 6 550 tr/min / 58,8 kW (80 ch) à 6 550 tr/min. Couple maximal : 108 Nm à 3 100 tr/min / 105 Nm à 3 500 tr/min. Boîte de vitesses : 6 rapports.

PARTIE CYCLE

Cadre : acier tubulaire type berceau. Frein avant : 2 étriers 4 pistons à fixation axiale. 2 disques diam. 310 mm. Frein arrière : 1 étrier 2 pistons, 1 disque diam. 260 mm / 255 mm. ABS. Suspension avant : fourche conventionnelle non réglable. Suspension arrière : 2 amortisseurs réglables en précharge. Pneu avant : 100/90 R18. Pneu arrière : 150/70 R17.

DIMENSIONS

Poids en ordre de marche : 235 kg / 236 kg. Longueur : 2 180 mm / NC. Largeur : 800 mm / NC. Hauteur : 1 115 mm / 1 100 mm. Hauteur de selle : 800 mm / 790 mm. Capacité réservoir : 16 l / 14,5 l.