Citroën C5 V6 2.7 HDi vs Audi A4 V6 2.7 TDI, duel de breaks premiums dès 4 000 €
Moteurs nobles, confort, performances, sécurité, ces breaks ont tout pour plaire à l’abord des vacances, d’autant qu’ils se dénichent à des prix désormais raisonnables.
Les forces en présence
- Citroën C5 V6 HDi Tourer (2008 – 2009), break 5 portes, 6-cylindres en V, 2,7 l, 204 ch, 1 800 kg, 222 km/h, à partir de 4 000 €.
- Audi A4 V6 2.7 TDI Avant (2008 – 2011), break 5 portes, 6-cylindres en V, 2,7 l, 190 ch, 1 655 kg, 220 km/h, à partir de 5 500 €.
Dans les années 2000, Citroën tentait d’attaquer Audi non seulement sur la technologie, avec sa fameuse suspension Hydractive, mais aussi la finition et le look, massif. Cela a donné la C5 de 2 génération, lancée en 2008. Si elle se présentait sous forme de berline 3 volumes, elle a rapidement été déclinée en beau break Tourer. De plus, elle a eu droit au très sophistiqué V6 diesel biturbo, conçu en commun avec Ford et dont la C6 faisait déjà ses choux gras.
Une auto crédible dans le segment des routières premium. De son côté, Audi renouvelait simultanément son A4, en partant d’une feuille blanche. Ou presque puisque le coupé A5 a révélé juste avant sa nouvelle base technique. Voulue dynamique, elle marque l’ambition d’Audi d’aller concurrencer BMW sur le plaisir de conduire, sans renoncer à sa proverbiale sécurité. L’A4 B8 a donc rencontré un beau succès, mais sa réputation en béton ne la rend pas invulnérable aux assauts de la Citroën…
Présentation
Établie sur la même plateforme que la Peugeot 407, la Citroën C5 II se pare comme elle de très beaux trains roulants. Largement réalisés en aluminium, ils se composent à l’avant d’une double triangulation alliée à un pivot découplé, tandis qu’à l’arrière on retrouve une épure multibras.
Mieux, dans ses versions haut de gamme, la Citroën ajoute la fameuse suspension hydropneumatique pilotée Hydractive, ici en génération 3+, garante de confort et de maintien de caisse hors norme. Sous le capot, elle reçoit dans ses variantes les plus chères le très sophistiqué V6 2.7 HDi, un biturbo largement conçu par Ford. Développant 204 ch, il garantit à la C5 de belles performances, avec un maxi de 222 km/h. Mais le poids est très élevé : 1 800 kg !
Cela se ressent sur les accélérations (0 à 100 km/h en 9,9 s) et la consommation (8,5 l/100 km en moyenne). Heureusement, cette C5 n’est pas trop ambitieuse par ses prix : 38 950 € (44 500 € actuels selon l’Insee). La sellerie mi-cuir à réglages électriques, le vitrage latéral feuilleté, les xénons, et le hayon électrique sont de série, mais pas le GPS (2 250 €)… En supplément, on peut couvrir le tableau de bord et les hauts de porte de cuir, mais pas si on a opté pour le toit ouvrant.
En 2009, le V6 HDI passe de 2.7 à 3.0 et 240 ch, donc augmente ses performances tout en réduisant sa consommation. Suit en 2010 un léger restylage auquel la 2.7 n’aura bien sûr pas droit. Le V6 HDI disparaît en 2013, marquant la fin des moteurs à 6 cylindres chez PSA, puis cette génération de C5 prend sa retraite en 2017, marquant la fin de la suspension hydraulique chez Citroën…
Chez Audi, tout comme chez Mercedes d’ailleurs, on est impressionné par le succès de la BMW Série 3. Alors, on va tenter de lui donner la réplique. Audi produit une toute nouvelle plateforme à moteur longitudinal (la MLB), inaugurée en 2007 par l’A5. Elle se signale par un bloc repoussé plus près du centre de la voiture que jamais, pour une répartition des masses optimale, ainsi que des trains roulants évolués (essieu à 5 bras avant, doubles triangles à l’arrière).
En 2008 sort l’A4 B8, établie sur exactement la même base, mais dotée d’une carrosserie différente (et très aérodynamique, son Cx s’établissant à 0.27). Elle est évidemment proposée en diesel, avec d’un côté les 2.0 TDI, et de l’autre deux V6, un 2.7 de 190 ch en traction et un 3.0 de 240 ch en Quattro.
Avec le 2.7 attelé à la boîte à variation continue Multitronic, le constructeur ayant tenté de contenir le poids, l’A4 s’en tient à 1 655 kg en break Avant, et pointe à 220 km/h. Elle est toutefois plus rapide que la C5 sur le 0 à 100 km/h (7,9 s) et consomme moins : 6,5 l/100 km en mixte. L’A4 2.7 s’offre en trois finitions : Ambiente (avec déjà la clim auto, le régulateur de vitesse, la sono, le radar de recul et les jantes alliage), S Line (jantes majorées, suspension et sièges Sport), ainsi qu’Ambition Luxe (cuir, sièges électriques, clim tri zone, Bluetooth, GPS...). En break Multitronic, les prix varient de 41 050 € à 46 530 € (de 46 900 € à 53 200 € actuels selon l’Insee). Cher ! En 2011, l’A4 bénéficie d’un restylage qui s’accompagne de la disparition du 2.7 TDI, remplacé par un 3.0 de 204 ch. L’A4 B8 prendra sa retraite en 2015.
Fiabilité/entretien : des ennuis de part et d’autre
Sur la Citroën, le moteur est robuste quand il est bien entretenu : courroies de distribution tous les 10 ans ou 240 000 km (mais vérification des chaînes synchronisant les arbres à cames plus rapprochées). À cette occasion, on pourra changer la pompe à huile, qui a été une cause de soucis, même si ce bloc a été nettement fiabilisé depuis son apparition dans la C6, et plus encore en 3.0. À surveiller également : le circuit de refroidissement, qui fuit assez régulièrement.
Problème, la mécanique est peu accessible, d’où l’intérêt d’opter pour un exemplaire très suivi plus que très peu kilométré. La boîte est fiable, si on la vidange avant 100 000 km. Le circuit hydraulique de suspension connaît ses avaries, comme la pompe haute pression qui dysfonctionne et ne se trouve plus en neuf chez Citroën. Heureusement, des spécialistes savent la reconditionner. Enfin, le FAP fait des siennes.
Chez Audi, la vie n’est pas rose non plus. Le V6 TDI, en lui-même, est très solide, d’autant qu’il a une distribution par chaîne (bonne pour 300 000 km), mais les bougies de préchauffages ne sont pas très endurantes, alors que le FAP connaît des avaries (souvent à cause de sa pompe de refroidissement).
/On recense aussi quelques cas de ruptures de turbo. Le souci viendra plutôt de la boîte Multitronic, qui casse parfois avant 150 000 km, alors même qu’elle a été vidangée tous les 60 000 km comme préconisé. Son coût de remplacement dépassant largement les 10 000 €, on sera très vigilant quant à son état avant achat. En réalité, comme toutes les CVT à courroie, elle a horreur d’être utilisée sportivement. Pas de soucis particuliers sur la suspension.
Avantage : Audi. On recense plus de pannes périphériques sur la Citroën que l’Audi, mais celle-ci est handicapée par sa boîte Multitronic parfois délicate. Mais sa maintenance générale est plus abordable.
Vie à bord : douceur à la française
Dans la C5, on apprécie la belle finition ainsi que le confort des sièges, amples et moelleux. L’équipement se révèle, quoi qu’il arrive, très complet et les attentions savoureuses, comme ces bacs de portière éclairés. Mais on pestera contre la ceinture de caisse très haute, à l’allemande, qui limite la visibilité, tandis que l’espace aux jambes à l’arrière n’est pas mirobolant, sans être problématique non plus.
Finition irréprochable dans l’Audi, jusque dans les moindres détails, même si l’ambiance n’est pas plus luxueuse que dans la Citroën. Cela dit, le style plus sobre et épuré a remarquablement bien vieilli. On se sent tout aussi engoncé que dans la Française, à cause de la ceinture de caisse, et la sellerie n’offre pas le même moelleux. Et à moins d’avoir une Ambition Luxe, l’équipement est en net retrait. L’habitabilité semble presque équivalente, à ceci près que le tunnel de servitude gênera les passagers arrière.
Avantage : Citroën. Plus ouatée et richement équipée que l’Audi, la Citroën prend le dessus, surtout que sa finition, certes inférieure, n’a pas tellement à rougir.
Sur la route : la Citroën, ce rail
Si la Citroën offre une excellente position de conduite, son ergonomie est parfois à s’arracher les cheveux ! Le volant à moyeu fixe est constellé de commandes, et la console centrale est d’un fouillis… Heureusement, le doux ronronnement du moteur rattrape tout. Au moment de s’élancer, la C5 semble pataude, le poids étant alors sensible, mais une fois lancée, elle fait preuve d’une allonge considérable. Le V6 2.7 dévoile tout son punch en milieu de compte-tours, même s’il est muselé par une boîte certes très douce mais trop lente, et il n’apprécie pas les hauts régimes.
Peu agile dans les virolos, la Citroën laisse toutefois bouche bée sur autoroute. Incroyablement stable, elle enquille les courbes à plus de 200 km/h (en Allemagne…) dans une sérénité impériale, pas perturbée le moins du monde par les raccords de chaussée en appui. Très précise et alliée à un train avant imperturbable, la direction augmente cette confiance, renforcée par une grosse adhérence et un freinage puissant. Et l’hydraulique préserve ces qualités quelle que soit la charge ! Quant au confort de roulement, il est exceptionnel, alors que l’insonorisation demeure irréprochable. Une merveilleuse machine à voyager loin.
À volant de l’Audi, on profite aussi d’une position de conduite irréprochable. Surtout, l’ergonomie s’avère mieux pensée que celle de la Citroën, même si elle demande une accoutumance. En Ambition Luxe, l’habitacle somptueux donne le sourire, tout comme le grondement du V6, certes un peu vibrant à bas régime. Très onctueuse en ville, la mécanique délivre un punch bien agréable à mi-régime, surtout que la boîte CVT ne patine pratiquement pas.
Le moteur semble plus nerveux que celui de sa rivale initialement, mais il ne procure pas de meilleures reprises sur route. Du reste, la transmission, par sa lenteur, dissuade de conduire activement. Un peu plus vive que la C5 dans les virages serrés, l’A4 se montre remarquablement sûre, mais pas aussi sereine à grande vitesse, étant plus sensible aux aspérités, voire au lever de pied en appui, car cela engendre plus aisément un mouvement de la poupe. Rien de méchant cela dit. Grâce au Drive Select, on a accès à plusieurs modes de conduite, mais jamais le compromis confort/tenue de route n’égale celui de la Citroën, la suspension pouvant engendrer des trépidations. Une belle voyageuse, mais pas aussi sereine que la C5.
Avantage : Citroën. Certes moins alerte que l’A4 dans les enchaînements de virages, la C5 la surpasse partout ailleurs dynamiquement, et procure un confort supérieur.
Budget : une Citroën moins chère mais plus gourmande
On trouve de beaux breaks C5 Tourer V6 2.7 dès 4 000 €, à environ 200 000 km. À 6 000 €, on peut espérer tomber sur un exemplaire avoisinant les 150 000 km, alors qu’il faut déjà débourser plus de 10 000 € pour tomber sous les 100 000 km. Mais ce qui importe avant tout, ce sont l’état et le suivi. La Citroën avale 8,5 l/100 km en moyenne.
Pour sa part, l’Audi A4 2.7 TDI Avant ne se dégotte pas à moins de 5 000 €, et encore, avec plus de 300 000 km compteur. À 6 000 €, le kilométrage tombe vers les 250 000 km, et à 8 000 € on en déniche à environ 200 000 km. Quant à celles de moins de 100 000 km, elles avoisinent les 13 000 €, et en finition Ambiente… L’Audi se contente de 7,0 l/100 km en moyenne.
Avantage : Citroën. Certes, elle consomme nettement plus que l’Audi, mais la Citroën demeure nettement plus abordable à l’achat.
Verdict : la Citroën l’emporte, mais…
Plus sûre et confortable que l’Audi, moins chère et mieux équipée, au moins aussi performante et très bien finie, la Citroën est une auto très attractive, à redécouvrir ne serait-ce que pour son impressionnante suspension Hydractive 3+.
L’Audi est en retrait sur tous les points, sauf la finition, la consommation, l’ergonomie et peut-être les frais d’entretien, ses pièces étant souvent moins chères. Mais sa boîte peut inquiéter sur les exemplaires maltraités. L’A4 séduira plus les frimeurs, la C5 les connaisseurs…
Au final
Thème | Avantage |
Fiabilité/Entretien | Audi |
Vie à bord | Citroën |
Sur la route | Citroën |
Budget | Citroën |
VERDICT | Citroën |
> Pour trouver ces modèles en occasion, rendez-vous sur le site de La Centrale : Audi A4, Citroën C5.
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