Citroën C3 : la nouvelle star de l’hiver
Elle est sur le marché depuis plus de cinq ans, ce qui n’empêche pas la citadine des chevrons de faire un retour en force au mois de février. Elle se classe deuxième du marché français et se permet même de surclasser la Renault Clio. Qu’est ce qui provoque un tel engouement pour la petite Citroën ? Explications.
Elle avait disparu des radars. Certes, on était conscient de son succès raisonnable et on la croisait souvent dans les rues. Mais on s’était habitué à sa timide présence sans même y prêter attention. Et voilà que la Citroën C3 parade aux premières loges. Au mois de février, elle s’offre même un exploit : celui de décrocher la médaille d’argent des voitures les plus vendues en France, devant la Renault Clio et juste derrière la Peugeot 208.
Un score qu’elle n’avait pas réalisé depuis le lancement de cette troisième génération en 2016. Et une position que la marque n’avait pas occupée depuis des décennies et qui lui a permis, le mois passé, de limiter la casse dans la bérézina des ventes qui a vu reculer le grand frère Peugeot de 27,7 %, alors que Citroën ne baisse « que » de 14,1 %.
Un restylage visible, mais pas déterminant
Mais que s’est-il passé pour que soudain, l’hexagone s’entiche de la citadine des chevrons cinq ans après son arrivée sur le marché ? Comme d’habitude, c’est une conjonction de plusieurs facteurs qui fait le succès actuel de la C3 qui a enregistré près de 40 % des 18 000 ventes de la marque en février. Il y a, bien entendu, dans les raisons de cette réussite, le restylage auquel la citadine a eu droit en 2020. Pas de quoi chambouler les lignes extérieures, malgré des touches de maquillage plutôt visibles sur la face avant notamment, mais de quoi rester dans le game de la compétition acharnée auquel se livrent les petites françaises.
Un prix fracassant
Mais le sursaut des ventes de la C3 ne s’explique pas seulement au travers de ce remodelage du modèle. Il tient, pour l’essentiel à une politique commerciale agressive qui passe notamment par la série limitée (même si elle ne l’est pas réellement) baptisée You. Pour 14 980 euros (ou 169 euros par mois en LOA), elle propose le moteur Puretech de 83ch, et l’essentiel en matière d’équipement. Difficile de rivaliser puisqu’en face, la Peugeot 208 démarre à près de 17 000 euros et que la Clio est à peine moins chère. Résultat, cette You représente aujourd’hui un tiers des immatriculations de C3.
L’autre atout de la petite Citroën est un anglicisme : l’advanced confort. C’est le nom donné aux sièges Citroën, plus larges, plus longs et plus confortables que ceux de nombre d’autres. Le moelleux d’une assise ne fait pas le succès d’une auto ? Sauf dans les ventes d’entreprises. Pour les professionnels qui passent chaque jour plusieurs heures au volant, c’est même un critère essentiel. Résultat : la petite Citroën réalise plus de 37 % de ses ventes auprès des entreprises qui en redemandent.
Ventes aux entreprises, prix d’appels sont autant de facteurs qui expliquent les bons volumes de la citadine, mais quid des marges, forcément faibles sur ces deux créneaux ? La C3 a un dernier atout qui s’appelle personnalisation. Les fameux airbumps tant décriés ? 90 % des clients les commandent (en option). Le toit de couleur différente du reste de la voiture ? Une autre option que deux tiers des acheteurs plébiscitent, quitte à rajouter 300 euros à l’addition finale. Quant à l’autre série limitée, baptisée St James, haut de gamme et suréquipée, elle représente 8% des ventes totales, ce qui, pour une citadine généraliste est plutôt un bon score.
Des autos commandées enfin livrées
Évidemment, pour pouvoir « performer » pour jargonner à la mode business, il faut pouvoir livrer les modèles commandés. Et là encore, les étoiles s’alignent pour la galaxie Citroën. Sujette à la pénurie de semi-conducteurs comme tout constructeur qui se respecte, la marque a pu faire tourner ses chaînes de production de Trnava en Slovaquie à 100 % depuis la fin de l’année dernière.
C’est là que sont assemblées les C3, et cet afflux de modèles livrés en janvier et février explique lui aussi les bons scores de la citadine en ce moment. On peut avoir du talent et de la jugeote commerciale, mais un coup de pouce du destin (et des fournisseurs asiatiques de microprocesseurs) ne saurait nuire.
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