Le rendez-vous avec l’équipe de Peugeot Sport qui gère la RC Cup est donné sur le circuit d’Albi.
Premier constat, une drôle d’odeur de friture règne sur la piste ; il ne s’agit pas du stand de frites, tout proche mais plus simplement des gaz d’échappement parfumés au diester.
Après 6 heures de route au volant d’une Opel Astra OPC, j’échange donc les sièges Recaro contre les baquets de la RC Cup. Changement d’ambiance garantie !
Avant de débuter, passage obligatoire au vestiaire afin de revêtir une combinaison, un casque, des chaussures de circuit et des gants. Première difficulté, prendre place dans la RC Cup. Ca n’a l’air de rien mais ce n’est pas si facile que cela. En effet, même si cette monoplace est pourvue d’une sorte de petite porte, il est nécessaire de se contorsionner pour s’installer aux commandes. Heureusement le volant est démontable car dans le cas contraire, cela deviendrait mission impossible.
Après le réglage du baquet, des rétroviseurs et du volant, j’ai donc droit à un briefing sur le fonctionnement de la RC Cup. Première recommandation de mon mécanicien : "attention, l’embrayage est dur". Et c’est un faible mot, car la pédale est raide comme de la pierre.
Deuxièmement : pour démarrer, tu mets le contact, ensuite tu actionnes un levier à gauche pour préparer l’enclenchement de la première puis tu tires le levier" Facile au premier abord mais pas si évident que cela".
Dernier point précisé: "ne t’inquiètes pas, si tu cales, c’est normal" Ok, ça met dans l’ambiance…
Après ½ heure sanglé dans mon baquet à avoir transpiré presque toute l’eau de mon corps, je prends enfin la piste.
A mon grand étonnement, j’ai la bonne surprise de ne pas caler. Tout fier de moi, j’entame donc mon premier tour. Stressé, je le boucle toutefois sans incident mais j’ai pu remarquer certains petites choses. Tout d’abord, ceux qui ont déjà conduit un kart ne seront pas trop dépaysés par la direction très directe. Ensuite, malgré les 190 ch qui ne sont pas une puissance démesurée, les sensations sont bien présentes et ça pousse fort, bien aidé par cela par la boîte séquentielle. Cette dernière est relativement déconcertante. En effet, contrairement à une voiture traditionnelle, il n’est pas nécessaire de débrayer pour monter un rapport ; tout se fait donc à l’oreille. En revanche, pour tomber une vitesse, il faut continuer à débrayer. Très déroutant.
Après mon premier tour, arrêt au stand pour faire un bilan et surtout régler les rétroviseurs qui ont bougé.
5 minutes plus tard, me voilà de nouveau sur la piste pour des tours plus rapides. Tout se passe bien jusqu’au freinage de la chicane de la ligne droite ou j’essaye de freiner plus tard. Et là, c’est le drame… Suite à une tombée de rapports pas assez synchronisée, ma RC Cup part en tête à queue et je me retrouve dans le bac à sable, heureusement sans conséquence. Honte à moi….
Dépanneuse et retour au stand obligés. Près d’une heure plus tard, je repars pour un tour mais j’avoue que je suis calmé. Bref un coup pour rien qui conclut cette première journée.
Le lendemain, après une nuit de sommeil réparatrice, je remonte en selle et j’enchaîne les tours, une vingtaine dans la matinée.
Le résultat est nettement plus probant. Je prends plus conscience du potentiel de la RC Cup. Puissance de freinage mais surtout tenue de route impressionnante très proche de celle d’un monoplace car elle semble littéralement rivée à la route. Même si les pneus glissent légèrement, on la sent très loin de ses limites. Attention, toutefois car le décrochement ne pardonne pas surtout pour un néophyte comme moi.
Au final, même si je me suis fait doubler de nombreuses fois par les autres concurrents, j’ai obtenu les réponses à mes questions. On peut réellement s’amuser avec une voiture de compétition fonctionnant au gazole. Les montées en régime sont peut être moins rageuses que celles d’une essence mais les sensations sont bien là. J’imagine même pas ce que doivent ressentir les pilotes du Mans. Cela doit être du délire.
Enfin, pour me rendre compte réellement des capacités de la RC Cup, je monte au côté d’Eric Hélary pour deux tours lancés. Autant le dire tout de suite, c’est le choc. En bout de ligne droite, il freine à 80 m à une vitesse supérieure à 200 km/h ! Les courbes sont prises très vite et on sent la voiture glisser dans tous les sens mais Hélary la maîtrise parfaitement. Bref, une vraie voiture de compétition et ce n’est pas l’adoption du moteur HDi qui perturbe la vocation sportive.
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