Cette semaine, les députés européens discutent du projet de réglementation destiné à limiter les émissions de CO2 des autos neuves. Petit rappel : la Commission européenne a proposé que chaque constructeur vendant des véhicules en Europe, européen ou non, se voit attribué un objectif afin d'atteindre une moyenne globale de 120 g de CO2/km sur l'ensemble du parc auto neuf écoulé en Europe en 2012, contre 160 g de CO2/km aujourd'hui (voir article).
Greenpeace, l'organisation de défense de l’environnement, veille au grain ! Voici sa dernière manifestation de contestation concernant le secteur des transports : le 26 mai 2008 à Bruxelles, ses militants se sont déguisés en hommes des caverne et ils ont défilé dans les rues au volant d’un engin digne du dessin animé "La famille Pierrafeu" ! Puis au siège de l’Association des constructeurs européens d’automobiles (ACEA), ils ont remis le rapport de Greenpeace intitulé "Les moteurs du dérèglement climatique".
Par le biais de ce défilé "âge de pierre", leur revendication a été la suivante : "montrer que l’industrie automobile est dans une logique digne de la préhistoire" ! Greenpeace met en avant que les constructeurs s’entêtent à produire des véhicules puissants, gourmands en carburants et polluants alors que la lutte contre les changements climatiques est devenue l’une des priorités mondiales. L'organisation ajoute que les constructeurs mettent tout en œuvre pour vider de ses ambitions le projet de réglementation européenne en cours de négociation.
Anne Valette, en charge de la campagne Climat de Greenpeace France, précise : "Notre rapport fait le point sur le lobbying effréné mené par l’industrie automobile européenne, lui-même conduit par les constructeurs allemands, qui manipulent l’Union européenne depuis des années. Aujourd’hui, l’UE risque de se retrouver dans une impasse. En refusant de prendre ses responsabilités et en voulant sans cesse retarder le moment de passer à l’action, l’industrie automobile risque de compromettre la capacité de l’UE à atteindre les objectifs de réduction des gaz à effet de serre qu’elle s’est fixés dans le cadre du protocole de Kyoto."
Greenpeace mentionne qu'en l’état actuel, les ambitions du projet de réglementation ont déjà été réduites, alors que pour être à la hauteur du défi climatique, le texte doit limiter la moyenne des émissions de CO2 des voitures neuves à 120 g/km d’ici à 2012, et à 80 g/km pour 2020. D'après elle, ces normes doivent être assorties de sanctions immédiatement dissuasives, seule garantie que tous les constructeurs les respecteront.
L'organisation donne son point de vue sur les constructeurs français et allemands : "En moyenne, les voitures françaises polluent bien moins que les allemandes, plus lourdes et gourmandes en carburants. Ainsi, par exemple, les modèles mis sur le marché par PSA en 2006 affichent une moyenne de 142 g de CO2/km, contre 166 g/km pour Volkswagen ou 184 g/km pour BMW ! Les groupes français possèdent donc un avantage compétitif à soutenir des normes ambitieuses. Au lieu de cela, ils se soumettent aux intérêts des industriels allemands. Pourquoi les constructeurs français ne se démarquent-ils pas pour défendre une réglementation européenne ambitieuse, alors qu’ils ont beaucoup d’avance sur leurs concurrents d’outre-Rhin ? Mercredi 28 mai au matin se tient une assemblée générale des actionnaires de PSA, au siège du groupe, avenue de la Grande Armée, à Paris. Des bénévoles de Greenpeace y accueilleront les actionnaires afin de les alerter sur le double jeu de Christian Streiff, le président du directoire de PSA, qui dirige actuellement l’ACEA et défend les intérêts des constructeurs allemands, au lieu de faire des marques françaises les champions de la lutte contre les changements climatiques."
Retrouvez le rapport "Les moteurs du dérèglement climatique" à l'adresse suivante : www.greenpeace.org. Greenpeace ne plaisante pas avec la pollution automobile !
(Source et Photo : Greenpeace)
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