Si vous vous rendez au Mondial de Paris 2014, vous pourrez découvrir sur le stand de la marque Peugeot une maquette de la 2008 DKR. C’est avec ce buggy que le constructeur va effectuer dès le mois de janvier prochain son retour sur le Dakar avec ses pilotes Cyril Despres, Stéphane Peterhansel et Carlos Sainz. Nous avons pu aller à la rencontre de Peterhansel, 11 fois vainqueur de la célèbre course de rallye-raid, avant qu’il ne reparte pour des essais au Maroc.
Caradisiac : Quelles ont été vos premières impressions à bord la Peugeot 2008 DKR ?
Stéphane Peterhansel : Jusqu’à présent, je n’avais jamais conduit de buggy et seulement des quatre roues motrices. Le confort et la qualité des suspensions, grâce aux grosses roues et aux gros débattements, ainsi que la possibilité de passer vite dans les trous sont impressionnants. La 2008 DKR se contrôle facilement en glissade ou en dérive. Au volant, on s’aperçoit qu’il faut toujours être à la limite de la dérive légère pour être efficace, ce qui procure beaucoup de plaisir.
Caradisiac : Est-ce que Carlos Sainz (seul pilote de l’équipe à avoir une expérience « buggy » - ndlr) a donné des indications en amont du développement ?
Stéphane Peterhansel : Oui, Carlos donne des directions. En fait nous sommes systématiquement en accord sur les directions à suivre. Je pense qu’il était important que nous ayons un pilote de buggy dans l’équipe afin de nous faire avancer et gagner du temps.
Caradisiac : Quelles sont les grandes différences avec la Mini que vous pilotiez encore sur le dernier Dakar ?
Stéphane Peterhansel : La différence de vitesse de passage dans les saignées. La facilité de passer dans les dunes m’a également agréablement surpris. En revanche, dans le sinueux, il faudra piloter de manière très fine. Pour le moment, même si nous n’avons encore aucune base de comparaison concrète, nous avons l’impression que la 2008 est plus vite dans le désert, bien dans les dunes et que, compte tenu de la définition du véhicule, elle devrait moins rapide dans le sinueux.
Caradisiac : Que pensez-vous du V6 biturbo de la 2008 DKR ?
Stéphane Peterhansel : Il y a encore des évolutions à venir. Par rapport au 3,0 litres biturbo de la Mini, je trouve exactement le même type de caractère coupleux. Pour le moment, on est peut-être un peu moins bien à bas régime mais nous travaillons sur la cartographie. Il est en revanche très agréable de garder de la puissance jusqu’à 5 000 tr/mn.
Caradisiac : La presse spécialisée s’était fait l’écho de problèmes de jeunesse voire de conception. A vous entendre, tel ne semble pas être le cas. Qu’en est-il vraiment ?
Stéphane Peterhansel : Nous avons été transparents sur les premiers problèmes que nous avons rencontrés qui, je pense, ont été mal interprétés. Nous avons bien entendu encore des problèmes de fiabilisation. Mais la 2008 DKR fonctionne ; elle a une bonne géométrie de suspensions, une direction précise, un châssis sain. La voiture est bien née mais on court il est vrai après le temps pour fiabiliser tous les éléments. Tout le monde donne le maximum et est enthousiaste.
Caradisiac : Quelle va être la durée de vos essais au Maroc ?
Stéphane Peterhansel : Trois semaines sont prévues avec en option une voire deux semaines supplémentaires, soit au Maroc soit ailleurs.
Caradisiac : Quel sera votre objectif personnel sur ce Dakar ?
Stéphane Peterhansel : Il faut rester prudent et ne pas sous-estimer la concurrence. J’espère que nous aurons eu le temps de faire assez de kilomètres. Je pense que la performance sera au rendez-vous; il faudra juste croiser les doigts pour la fiabilité ! Toute l'équipe fera de toute façon le maximum pour obtenir les meilleurs résultats possibles.
Caradisiac : Quels autres rallye-raids aimeriez-vous faire avec la 2008 DKR ?
Stéphane Peterhansel : Le China Grand Rally ; le Silk Way Rally également.
Caradisiac : Vous venez de signer avec Peugeot pour trois ans. Votre motivation est-elle intacte?
Stéphane Peterhansel : Essayer de donner le maximum, c’est ma vie. Je prends toujours beaucoup de plaisir au volant, dans le désert.
Caradisiac : Pourquoi ne pas être resté chez X-raid avec Mini ?
Stéphane Peterhansel : Lors de mes débuts en moto, Peugeot était présent ; la trace est restée forte. Travailler avec une usine qui a déjà marqué l’histoire du rallye-raid est un challenge qui m’intéressait. Le contact avec Peugeot s’est établi presque naturellement. Le projet de buggy est également stimulant. En fait, avec mon copilote Jean-Paul Cottret nous avons rêvé de rouler avec Peugeot et le rêve s’est tout simplement réalisé.
Précisons que la 2008 DKR est dorénavant moins haute que sur les premières photographies diffusées par Peugeot Sport. L’équipe française a fait le choix de se concentrer pour le moment sur un seul véhicule que les équipages se partagent en essais afin de pousser les pièces au maximum. Ce choix s’explique en outre par les délais serrés. Deux autres 2008 DKR sont actuellement en cours de montage dans les ateliers de Peugeot Sport.
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