Une question se pose aux gens curieux : pourquoi Veloster ?
Selon Hyundai, c’est la contraction de vélocité et roadster, 2 mots qui ne font malheureusement (et étrangement) pas partie des caractéristiques premières du véhicule ! En matière de marketing, on a vu mieux.
Un unique moteur pas vraiment unique
Sous le capot de ce petit coupé sympathique se trouve un seul et unique moteur, le tout nouveau 1,6 l GDI essence à injection directe. Ce 4 cylindres propose 140 ch à 6 300 tr/mn et une valeur de couple guère décoiffante de 166 Nm à 4 850 tr/mn. À l’usage, ce moteur est, comme le laissent supposer ces valeurs inscrites sur papier, creux et pas vraiment pêchu.
Il ne rechigne pas à monter dans les tours (6 800 tr/mn maxi) mais il demande un peu de temps pour le faire (10 s de 0 à 100 km/h) et lorsque cela se produit, il fait finalement plus de bruit qu’il ne procure de sensations d’accélération. Ce côté machine à coudre associé à son poids contenu (1 285 kg) permet au moins d’afficher des consommations raisonnables de l’ordre de 6,5 l aux 100 km en mode de conduite économique car si vous tirez dedans pour obtenir un minimum de répondant, la facture sera plus importante que ce que les normes vous font miroiter. Avec la nouvelle boîte DCT-6 à double embrayage, vous économisez 0,1 l de plus aux 100 km mais ne gagnez rien en vivacité. Cette boîte à palettes au volant que l’on peut aussi commander via le levier est à l’image du reste : assez tranquille.
D’une part, les 2 palettes solidaires du volant sont difficiles à trouver hors ligne droite et ensuite, le temps de réaction au rétrogradage font qu’une fois sur 2, vous n’êtes pas sur le rapport désiré au moment de réaccélérer. Bref, la DCT-6 pousse à consommer du Veloster sur le mode balade et cruising, ce qu’il fait à merveille.
Un comportement très urbain
En effet, aux premières courbes abordées franchement, vous découvrez un engin taillé… pour autre chose. La suspension réglée confortable et le train avant guère incisif n’offrent pas un grip de sportive tandis que l’arrière souffre d’une détente d’un laxisme assez étonnant. Il semble que les metteurs au point ont souhaité donner au Veloster une poupe mobile et effectivement, les placements un peu volontaires en courbe montrent que l’arrière amplifie le mouvement. Ce côté gentiment joueur que les sportifs traduiront par « flottements » devient parfois gênant sur les gros freinages. Ajoutez à cela une direction collante au ressenti imparfait qui ne revient pas au point milieu et vous vous dites alors que le côté fun to drive vanté par Hyundai est un poil exagéré.
Avec une telle cavalerie (ou manque de), la motricité n’est évidemment pas un problème mais comme tout vous incite à ralentir le rythme, nous avons quitté la montagne pour revenir sur le bord de mer et découvert par là même que le Veloster est en fait idéal pour la ville. Sa direction extrêmement assistée ne réclame aucun effort, sa suspension soucieuse de ses passagers efface les dos-d’âne et plus que tout, son diamètre de braquage de seulement 10,4 m le rend extrêmement agile dans les petites ruelles ou les parkings encombrés. Finalement, et c’en est presque dommage pour un véhicule plaisir tel que le Veloster, on se dit qu’un petit bloc diesel discret plus coupleux apporterait l’agrément qui lui manque notamment en ville où l’on demande essentiellement des mises en vitesse vigoureuses à des régimes de rotation bas. Toutefois, aux USA, Hyundai met la dernière main à une version à moteur turbocompressé qui devrait améliorer la donne, pas forcément la consommation.
Bilan
Au final, le Veloster s’habille sport mais il ne court pas très vite. Plutôt adapté à un usage citadin malgré son gabarit, le coupé 3 portes de Hyundai aime aussi les balades tranquilles sans velléités de dépassements. Confortable, spacieux, joli, bien équipé, doté d’une sono puissante ou encore de toutes les connexions modernes et même d’une prise RCA qui vous permet de visionner des vidéos sur le grand écran de la console centrale, équipé de sièges accueillants, le Veloster est agréable mais souffre d’un moteur anémique qui grève l’agrément de conduite et surtout d’un tarif peu en rapport avec sa finition intérieure qui privilégie le look à la qualité. Un VW Scirocco (en TSi 1,4 l 122 ou 160 ch) aux prix approchants apporte beaucoup plus, notamment en qualités routières et de finition. Précisons quand même que pour ce prix, la garantie est de 5 ans. Hyundai possède avec le Veloster un véhicule d’image esthétiquement remarquable mais on se demande si la clientèle osera se laisser convaincre par un engin cher pas exempt de reproches et si ce coupé singulier parviendra à se répandre sur les routes pour assurer sa mission : la promotion de la marque. Rien n’est moins sûr mais sachant que les miracles commerciaux basés sur la seule esthétique existent, il y a donc un espoir.
Dans la vie, tous ceux qui s’habillent sportswear ne courent pas le 100 m en 10 s, ça n’en fait pas pour autant des êtres infréquentables.
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