En bref
Nouveau moteur BMW
1,6l D-4D 112 ch
119 gr CO2/km
à partir de 25 800€
En 2014, Toyota remet son Verso sur le devant de la scène un an à peine après son gros restyling. Non pas que les responsables du n°1 mondial se soient décidés à appliquer au monospace compact la même philosophie de développement que celle de leurs homologues de Nissan pour la GT-R (même s'ils essaient de nous faire croire le contraire) mais le premier fruit du partenariat noué l'an dernier avec BMW est un événement suffisamment important pour faire les choses en grand et créer un millésime 2014 pour le Toyota Verso qui s'enrichit dans l'opération de quelques nouveautés.
Quelques menus changements cosmétiques
Pour accompagner l'intrusion allemande sous cette robe nippone, Toyota revoit quelques éléments de détails de son Verso. Au catalogue apparaissent de nouvelles jantes de 17'' à finition « argent fumé », de nouveaux enjoliveurs 16'', une teinte Sépia (celle de notre modèle d'essai), un pommeau de vitesse plus agréable au toucher (le volant cuir reste par contre particulièrement glissant et désagréable à manipuler), un témoin de pression de pneus, des vitres arrière surteintées et deux nouvelles ambiances intérieures plus claires ainsi qu'une finition SkyView avec toit panoramique vitré. Au niveau châssis, pas d'évolution majeure, les ingénieurs se sont bornés à adapter la suspension au nouveau moteur plus léger, nous sommes donc en présence du même Verso restylé que celui essayé l'an dernier à pareille époque. Le look est plutôt dynamique et tend plus vers le break que le vrai monospace comme peut le faire un C4 Picasso tandis que la ligne cache quelques détails de style particulièrement bien intégrés, ce qui conduit à regretter encore un peu plus ce type de feux arrière passés de mode autour des années 1999-2000.
En matière d'équipements, Toyota remplace son écran tactile par un élément à la résolution bien meilleure (l'affichage reste toutefois assez lent) ainsi que l'évolution du logiciel Touch 2 comprenant notamment les réglages de climatisation, la connectivité mains libres et lecture audio pour téléphones mobiles, le pilotage total des smartphone via l'écran tactile et le protocole Mirror Link ou la fonction glisser/déposer et ce dès le premier niveau de finition. Le système Touch&Go 2 optionnel voit son GPS enrichi de fonctions supplémentaires, l'accès à Google Maps et Street View via la fonction Toyota Online qui permet de connecter le véhicule à internet tandis que la version Touch&Go Plus 2 de série sur la finition Style ajoute la présentation tridimensionnelle des villes et des points de repère ainsi que la lecture par synthèse vocale des sms et 3 ans de mises à jour gratuites. Une caméra de recul est aussi installée de série.
Moteur de cœur
Même si beaucoup attendent surtout un petit roadster commun (il arrivera bientôt), c'est finalement l'intégration du moteur 1,6l diesel d'origine BMW (et rebaptisé D-4D) qui constitue le premier élément tangible de ce rapprochement entre les 2 grandes marques. Ce moteur offre 112 ch et 270 Nm de couple dès 1 750 tr/mn, il est accouplé à une boîte manuelle Toyota 6 vitesses et assorti d'un système Stop&Start développé lui aussi par Toyota, les ingénieurs n'étant pas satisfaits du système BMW. Puisqu'ils étaient avec le moteur sur l'établi, ils en ont profité pour greffer un volant bi-masse qui atténue les vibrations. La raison du remplacement du 2,0l D-4D de 124 ch par ce 1,6l de 112 ch est à chercher dans le barème du bonus-malus écologique français et par l'offre de la concurrence. Les 1,6l diesel sont le cœur de gamme du segment des monospaces compacts (60% des ventes en France) et, en l'absence d'un tel moteur dans sa banque d'organes, Toyota a préféré s'adresser à son nouveau partenaire BMW, une solution nettement plus rapide pour répondre à la demande avant l'introduction de la norme Euro VI qui arrive l'an prochain (ce moteur n'est qu'Euro V et n'est donc que transitoire). Notez également et ce, même si cela n'a aucune incidence sur le malus écologique (c'est neutre avec les 2 moteurs) que les rejets passent de 129 à 119 gr CO2/km et que ce modèle est le seul à ne pas subir d'écotaxe dans la gamme toujours composée du 2,2l 150 D-CAT diesel de 150 ch et du bloc essence VVT-i de 132 ch.
Sur la route, il se fait oublier
A bord, la position de conduite haute avec le volant à plat reste celle d'un monospace et à la mise en route, rien de désagréable ne survient, preuve que l'équilibrage du moteur est plutôt bon. Comme le cauchemar des ingénieurs Toyota semble être « le trou à l'accélération des diesels » ( ils tenaient le même discours avec le précédent 2,0 l D-4D), c'est sur ce point qu'ils ont travaillé et on peut affirmer que le résultat est convaincant, le couple maxi déboulant dès 1 750 tr/mn, on décolle sans peine les près de 1 600 kg de la bête sans inertie à l'écrasé de pédale. Si la courbe de couple redescend à partir de 2 250 tr/mn, cela ne se sent pas vraiment car la (faible) poussée reste homogène et sans à-coups. Avec seulement 112 ch et 270 Nm, le Verso 1,6 l D-4D n'est pas un foudre de guerre, il accélère de 0 à 100 km/h en près de 13 secondes et s'il consent à grimper jusqu'à plus de 4 500 tr/mn, la prise de vitesse très linéaire n'est pas de nature à inciter à doubler. Cela tombe bien, nous sommes en France et vous transporterez sûrement une famille qui n'apprécie pas forcément les dépassements de 44 tonnes sur nationale. Mais soyons honnêtes, c'est le cas de quasiment tous les monospaces de ce segment et à peine un peu moins bien que le 2,0l précédent.
Ce qu'il faut retenir, c'est qu'en conduite normale dans la circulation et à condition de ne pas chercher d'accélérations franches, ce bloc fait le job sans éclat mais sans critique. Le 1,6l D-4D se fait oublier tout autant que le système Start&Stop qui s'active sans vibrations parasites.
Au chapitre de la consommation, le chiffre officiel avancé par Toyota fait état de 4,5l/100 km, nous avons de notre côté réussi à dépasser les 6,5l mais certains de nos confrères moins actifs sur la pédale de droite n'ont avalé que 5,8l de carburant sur un parcours similaire mariant autoroute et petites routes de montagne. Remarquez qu'avec toute la famille à bord ainsi que quelques bagages, les relances et les démarrages vont vous obliger à solliciter la mécanique au point d'atteindre la fourchette haute de la consommation.
Le Toyota Verso 1,6 l D-4D n'est pas le plus silencieux, il n'est pas non plus le plus confortable car le choix des ingénieurs est celui d'un certain dynamisme et d'une certaine rigueur de suspension probablement rendue nécessaire par le poids conséquent. On notera aussi que malgré une longueur de 4,46 m qui permet certes d'accueillir 7 places (+700 € en option), la contenance du coffre de 484 l n'atteint pas celle d'un Citroën C4 Picasso qui parvient à proposer 537 l dans seulement 4,42 m de long pour un prix équivalent.
L'important, c'est le replacement
Qu'apporte donc ce moteur BMW ? Finalement, pas grand-chose. Toujours Euro V comme celui qu'il remplace, le 1,6l D-4D permet une amélioration de 10 gr de rejet CO2 sans que cela n'interfère sur l'écotaxe et une baisse de 8% de la consommation notable essentiellement en ville grâce au système Stop&Start mais sa plus grande qualité est de replacer le Toyota Verso au cœur du segment, là où se font la majorité des achats. Facturé dans la même zone de prix (25 800 € en finition Active) que la concurrence, il devient une offre parfaitement comparable pour l'acheteur indécis qui, jusqu'ici avait peut-être tendance à ne pas considérer ce modèle du fait d'une entrée de gamme diesel positionnée légèrement trop haute. Il va donc falloir se plonger dans la liste des équipements (intéressante sur ce modèle) et faire votre choix en conséquence, ce ne sera en tout cas pas le moteur qui vous fera rejeter l'option Verso.
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