En bref

154 ch et 335 Nm

Plus de 500 km d'autonomie annoncée

66 000 € + TVA

Commençons par évacuer l'éléphant dans la pièce, comme disent les anglophones : rarement l'esthétique d'une voiture aura autant fait l'unanimité contre elle et il est vrai que la Mirai présente des lignes pour le moins torturées et des proportions peu flatteuses au point de se demander si Toyota ne l'a pas fait exprès. L'originalité esthétique ne se cantonne pas à l'extérieur puisque l'habitacle est proche de celui d'une soucoupe volante, avec un tableau de bord aux lignes alambiquées et une instrumentation concentrée exclusivement au milieu, ce qui originale certes, mais pas des plus ergonomiques, le tout dans une finition dans les standards de la marque.

Malgré une longueur de tout de même 4,89 m, soit 14 cm de plus qu'une Avensis, seuls quatre personnes peuvent prendre place à bord et il faudra se contenter de 361 litres de volume de chargement, soit 80 litres de moins qu'une Prius 40 cm plus courte. Il serait cependant tout à fait dommage de se désintéresser du modèle pour de bêtes raisons esthétiques et pratiques car derrière ce physique ingrat se cache l'un des premiers véhicules à hydrogène de grande diffusion et sans aucun doute le plus abouti à ce jour.


Essai vidéo - Toyota Mirai : l'hydrogène pour tous (ou presque)
Essai vidéo - Toyota Mirai : l'hydrogène pour tous (ou presque)

Toyota n'est pas le premier à faire rouler des voitures à hydrogène sur la voie publique - Honda l'a déjà fait précédemment avec sa FCX Clarity commercialisée depuis 2008 et nous avons pu essayer la Hyundai IX35 Fuel Cell pas plus tard que l'année dernière – mais le constructeur japonais fait tout de même partie des pionniers dans cette technologie encore à ses balbutiements dans le domaine de l'automobile et il ne cache pas ses ambitions.

Essai vidéo - Toyota Mirai : l'hydrogène pour tous (ou presque)

Mais commençons par le commencement : qu'est-ce qu'un véhicule à hydrogène ? Ce n'est pas ici une voiture équipée d'un moteur à explosion utilisant de l'hydrogène comme carburant mais si cela peut se faire. Mazda a par exemple déjà exploré cette voie en RX-8 Hydrogen RE en 2003 tout comme BMW avec l'Hydrogen 7 en 2007 avec des résultats cependant peu satisfaisants à cause notamment d'un rendement médiocre, le birotor japonais développant 109 ch et le V12 6,0 l allemand 260 ch. Non, dans le cas qui nous intéresse aujourd'hui, ces véhicules utilisent ce qu'on appelle une pile à combustible, un système qui génère de l'électricité grâce à l'oxydation du dihydrogène et à la réduction du dioxygène contenu dans l'air. Cette électricité ainsi créée alimente alors un moteur électrique qui se charge de faire tourner les roues. Pour faire plus simple, imaginez donc la Mirai comme un véhicule hybride classique, ou plus précisément une électrique à prolongateur d'autonomie, comme l'Opel Ampera/Chevrolet Volt ou la BMW i3 avec le Rex, sauf que le moteur thermique est ici remplacé par la pile à combustible.


Essai vidéo - Toyota Mirai : l'hydrogène pour tous (ou presque)
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La mécanique se compose donc d'une pile à combustible, de deux réservoirs pouvant contenir 5 kg d'hydrogène comprimé à 700 bars, d'un moteur électrique développant 154 ch et 335 Nm hérité du Lexus RX450h mais aussi d'une batterie nickel métal hydrure en tampon, empruntée à la Camry Hybrid américaine, qui a pour fonction de délivrer de la puissance supplémentaire parallèlement à la pile à combustible en phase d'accélération mais aussi d'emmagasiner l'énergie récupérée au freinage. Ce n'est pas la dernière technologie en matière de batterie, certes, mais Toyota a préféré favoriser de l'éprouvé en reprenant ce qu'il utilise sur ses hybrides essence/électrique depuis près de 20 ans. Et qu'est-ce qui sort au final du pot d'échappement ? Deux atomes d'hydrogène pour un atome d'oxygène, c'est-à-dire tout simplement de l'eau, faisant de la Mirai un véhicule au fonctionnement sans émission de produits polluants ou à effet de serre.


Tout ne va cependant pas bien dans le meilleur des mondes puisque pas grand-chose n'a changé à propos de l'hydrogène dans l'hexagone depuis notre essai du Hyundai IX35 Fuel Cell en 2014 : l'hydrogène lui-même continue d'être produit dans sa très grande majorité à base de méthane selon un processus appelé vaporeformage qui libère du dioxyde de carbone en abondance, et le réseau de stations-service en proposant au grand public est proche de zéro. Sur ce dernier point, c'est toutefois un peu mieux dans certains autres pays européens : on compte ainsi 15 stations au Royaume-Uni, autant au Danemark, et l'Allemagne devrait en compter 50 d'ici la fin de l'année, c'est donc dans ces trois pays où sera commercialisée en premier la Mirai au prix de 66 000 € auquel il faut ajouter les taxes locales (avec de plus une possibilité de leasing). Ce qui ferait donc pour un particulier 79 200 € en France quand viendra notre tour à la date encore incertaine.