Essai vidéo - Fisker Karma : l'antidote au green-washing

L'histoire veut que le Danois Henrik Fisker ait eu l'idée de concevoir ce qui est aujourd'hui la première voiture de luxe électrique rechargeable à prolongateur d'autonomie en apercevant Leonardo DiCaprio au volant d'une Toyota Prius, puis en entendant les déboires de l'acteur tombé en panne dans sa Tesla au milieu du désert sur la route de Las Vegas. Mais ce n'était pas gagné d'avance. La Fisker Karma est en effet devenue avec les années un serpent de mer automobile : c'est en 2008 que le carnet de commandes a été ouvert, avec les premières livraisons annoncées fin 2009 aux États-Unis et en 2010 pour l'Europe, année où le Vieux Continent la découvrira pour la première fois au Mondial de l'Auto. Mais finalement, les premières livraisons auront lieu en juillet 2011 outre-Atlantique et c'est seulement cette année que la Karma arrive sur le marché français. Est-ce que ça valait le coup d’attendre ? Oui, sans aucun doute.

Ce qu'il y a de plus séduisant dans la Karma, ce n'est pas sa ligne, ses performances ou son confort. Non, c'est l'approche qu'ont eue ses concepteurs qui n'est pas sans rappeler celle de Mazda avec son programme SkyActiv : repartir d'une page blanche plutôt que perfectionner des solutions déjà connues en les complexifiant encore et toujours pour aboutir finalement à un résultat fait de compromis divers. Ce qu'il y a de plus séduisant, c'est que c'est un projet d'ingénieurs et de techniciens, pas de commerciaux et de publicitaires. Chaque élément a donc une histoire et une raison d'être qu'il est passionnant de découvrir.

Bien entendu, ce qui saute littéralement aux yeux quand on découvre la Karma, c'est sa ligne effilée spectaculaire, avec ses larges hanches, ses gigantesques jantes de 22 pouces (les plus grandes offertes sur un véhicule de série) et son mélange harmonieux de courbes et d'angles, qui n'en fera pas le véhicule de prédilection des timides voulant passer inaperçus. Le museau rappelle celui de la BMW Z8 et ses haricots étirés, la silhouette et l'arrière évoquent les Aston-Martin et... c'est normal, puisque Henrik Fisker est à la base un designer automobile qui s'est bien évidemment chargé personnellement de dessiner son bébé mais qui a aussi sur son CV bien fourni la belle allemande rétro, la DB9 et la V8 Vantage.

Ce sont aussi ses dimensions qui interpellent : la Karma est une grande, une très grande voiture, puisqu'elle tutoie les 5 mètres de long avec un empattement incroyable de 3,16 m, et surtout mesure 1,98 m de large, voire 2,13 m avec les rétroviseurs. De quoi frémir en descendant dans les parkings souterrains pour la recharger.

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