En bref
Grande berline assez bien équipée, à quatre cylindres essence de 178 ch associé à une boîte à variation continue et à une transmission 4x4 proposée à 32?000 €?: bonnes prestations, mais familiale réservée à des utilisateurs qui ne parcourent pas des dizaines de milliers de kilomètres par an en raison d'une consommation importante.
Spécialiste reconnu des citadines et des 4x4 tout terrain de petit et moyen gabarits, le modeste constructeur japonais n'avait jamais abordé le segment des berlines familiales ou celui des grandes routières, si on excepte la commercialisation d'une Daewoo rebadgée dans plusieurs pays dont les USA. Il y est venu en direct à partir de 2007 par le biais de trois concepts Kizashi, qui signifie en japonais « un signe de grands changements ». Présentée pour la première fois en Europe dans sa version définitive au Salon de Genève 2010, la Kizashi Sport a démarré sa commercialisation dans la foulée sur certains pays du Vieux Continent. Pas en France, faute d'un marché jugé trop étroit par l'importateur, ce modèle étant indisponible en Diesel. Revirement un an plus tard, Suzuki France décide finalement de la lancer chez nous au printemps 2011, trouvant certainement qu'exposer le fleuron de la gamme au milieu de ses traditionnels microbes dans les showrooms ne ferait pas de mal à son image. Tout en sachant qu'il n'en écoulera pas des centaines, même en proposant deux versions, l'une traction à boîte mécanique, l'autre automatique (CVT) à quatre roues motrices. Ce qui s'avéra exact avec 67 unités immatriculées en 2011 (en neuf mois de commercialisation), dont un peu plus de la moitié en 4x4 (47 exemplaires).
Cela dit, parmi les intégrales et quatre roues motrices non permanentes de ce segment, la Subaru Legacy triple à peine ce score malgré la réputation de la marque et l'offre entre berline 4 portes et breaks, et surtout le choix d'une motorisation Diesel?; celle à essence a d'ailleurs été abandonnée pour le marché français en 2009 en bvm, et l'année précédente en boîte automatique (Legacy II 2.0 165 R BVA).
La Kizashi connaît donc une diffusion confidentielle, mais cela ne devrait pas déplaire à ceux qui ont marre de croiser la même voiture que la leur à tous les coins de rue. Une désaffection qui n'est certainement pas due à des tarifs éhontés (autour de 30?000 euros) ou au fait qu'elle cumule les tares. Certes son gros quatre cylindres à essence de 178 ch induit une consommation respectable, ce qui réduit la cible à des petits rouleurs -si on ne veut pas y laisser sa chemise à la pompe-, tandis que les réfractaires au gazole sans préoccupations de budget s'orienteront vers des familiales essence à 6 cylindres, comme par exemple la Mercedes C 350 4Matic bva7 Blue Efficiency proposée à plus de 50?000 euros. Le créneau de la version CVT 4x4 de cet essai est encore plus étroit, mais nous verrons que pour l'amateur de berlines automatiques qui circule dans des régions aux conditions hivernales difficiles, le choix de la Kizashi se défend. D'autant que depuis que Subaru a abandonné la partie, l'offre d'une familiale à quatre roues motrices à motorisation à essence d'environ 180 chevaux et bva se limite à la bien plus onéreuse Audi A4 Quattro.
Perle rare
La première qualité perceptible de la Kizashi, c'est sous doute sa carrosserie 4 portes au design râblé qui allie une allure sportive et élégante, presque statutaire. Elle semble plus imposante qu'elle ne l'est. Ses dimensions (L?: 4,65 m/l?: 1,82 m/h?: 1,47 m) sont proches des familiales Premium allemandes, et bien plus raisonnables en longueur que les modèles de marques généralistes qui dépassent quasiment toutes 4,75 mètres, à de rares exceptions comme la Renault Laguna. L'habitabilité n'en est pas moins satisfaisante, avec un petit bémol concernant la garde au toit juste moyenne et la largeur disponible pour la banquette si trois occupants y prennent place. Ce qui est un peu dommage car le tunnel de servitude (de transmission) n’est pas ici pas trop encombrant. Le compartiment à bagages est suffisamment spacieux avec 461 litres, mais ses formes tourmentées sur les côtés ne facilitent pas l'exploitation de tout l'espace disponible. A noter que la trappe à skis et le dossier de banquette arrière rabattable en deux parties 60/40 sont deux fonctionnalités proposées de série.
Le design intérieur donne dans la sobriété, et frise l'austérité en raison du noir et de l'anthracite omniprésents. L'assemblage soigné et le choix des matériaux placeraient la Kizashi au niveau des références de la catégorie si les plastiques thermo gainé n'étaient pas utilisés avec parcimonie pour la planche de bord et les contre-portes, idem pour le cuir qui recouvre partiellement les sièges. Le tableau de bord bien agencé, l'ergonomie des commandes sans reproches ou la visibilité périphérique très correcte -malgré les montants de pare-brise un brin gênants- donnent envie de découvrir le potentiel dynamique de la grande Suzuki, d'autant que la position de conduite semble convenir idéalement à tous les gabarits.
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