Le look sans les prestations ? C’est généralement notre plus grande crainte à l’essai de ce type véhicule… Chez Renault l’appellation GT sert de jonction entre une gamme trop consensuelle et une version RS trop radicale. Pour combler le vide entre la TCe 90 ch et la RS de 200 ch, les décideurs de Boulogne ont fait appel à Renault Sport. L’objectif étant de lâcher la bride sans empiéter sur la véritable sportive.
Cette variante GT s’identifie au petit sigle sur la calandre et à sa carrosserie plus musclée. Proposée en berline ou en break avec 600 € d’écart elle reçoit l’attirail classique de la petite GTi : feux à LED, jantes 17 pouces, double sortie d’échappement, becquet, etc. Harmonieuse à souhait la française fait vibrer sans trop de difficultés la fibre émotionnelle à son passage.
On ne peut en dire autant de l’habitacle. Médiocre dans sa finition, il respire l’économie : rideau de toit panoramique mal ajusté et isolation inefficace, poignées de portes qui reviennent mal à l’ouverture, gâchette de boîte EDC double embrayage en toc, j’en passe et des meilleures.
Les éléments spécifiques à cette version GT sont nombreux et inspirés de la grande sœur. Le volant siglé, les palettes au volant et le pédalier alu servent de référence au sport au même titre que les sièges semi-baquets confortables et sécurisants.
L’équipement s’enrichit du système R-Link qui semble s’améliorer (débugué) avec le temps et du RS Monitor, cette fois en option (250 €), qui permet d’afficher des éléments comme les G latéraux, les temps au tour, etc. Vous pouvez enregistrer vos performances sur une clé USB et les comparer à la communauté Clio. Comble du kitch, l’application Sound Effect permet de combiner le son d’une vraie voiture de sport à l’accélérateur du véhicule. Ce gadget né sur la Clio RS peut ainsi recracher les rugissements d’une Nissan GT-R ou d’une R8 Gordini à travers les hauts-parleurs de piètre qualité. Bien pourvue de série (climatisation, régulateur de vitesse, etc.) la Clio GT fait payer tous les équipements qui valent le détour comme la caméra de recul (250 €), indispensable pour ne pas racler les jantes 17’’ au premier trottoir venu ou la sellerie cuir (1250 €). La Clio GT 120 EDC est en vente à partir de 20 990 € pour la berline et 21 590 € pour l'Estate. Des tarifs alignés sur la concurrence : Volkswagen Polo BlueGT (23 950 €), Ford Fiesta 1.0 Ecoboost 125 ch (20 140 €) et Opel Corsa 1.4 Twinport 120 ch (19 190 €).
Renault a choisi le 4 cylindres essence 1.2 TCE. Ce moteur de faible cylindrée développe 120 ch et un couple maxi de 190 Nm. Souple à l’usage mais faiblard dans ses reprises, il présente l’avantage d’être sobre (5,2l/100 km). Il est exclusivement (et malheureusement) associé à la boîte EDC. Pas foncièrement mauvaise en agrément, cette dernière manque de rapidité dans ses lois de passage. On est en deçà d’une DSG de Volkswagen voire même d’une Powershift de Ford. Une boîte mécanique avec des rapports étagés courts donnerait assurément plus de pep’s à la française qui mériterait quelques chevaux supplémentaires. En compensation, Renault offre le mode Sport apparu sur la Clio RS.
Si la Clio GT n’en a pas le cœur, elle a au moins les jambes d’une sportive. Comme sur la précédente génération, Renault Sport a mis au point le châssis (ressort de suspension avant 40 % plus ferme et tarage amortisseurs augmenté de 30 %, butées recalibrées, etc.). Le compromis entre la RS et la Clio de base est plutôt bien vu. La voiture est logiquement plus ferme mais Renault est resté réaliste dans les réglages pour l’usage au quotidien. La tenue de route est aussi efficace et rassurante que sur sa grande sœur. Quant au plaisir de conduite ? Il n’est ni présent et pas totalement absent. Autrement dit : neutre.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération