En cinq jours d'ouverture, Rétromobile brasse environ 90 000 visiteurs, ce qui est déjà pas mal pour un salon de la voiture ancienne et de prestige. Mais le monopole n'est pas parisien, loin de là. Lyon est également capable de belles choses avec Epoqu'Auto et l'organisation l'a encore prouvé ce week-end avec une affluence attendue de plus de 50 000 visiteurs (alors que le salon n'ouvre que trois jours, contre cinq pour Rétromobile) et un contenu varié et de très grande qualité. C'est d'ailleurs la première chose qui m'est restée à l'esprit lorsque j'ai quitté Epoqu'Auto : « il n'y avait pas grand-chose à jeter ». A ce propos, les autos exposées à Epoqu'Auto étaient toutes ou presque dans un état « concours ».
Toutes les époques sont représentées à Epoqu'Auto mais la mécanique ancienne tient évidemment une part importante de ce salon qui fêtait cette année deux anniversaires particuliers : le premier, le cinquantenaire de la Ford Mustang et le second nous concerne davantage, (davantage, et il préciser pourquoi), il s'agit des soixante ans de la désormais disparue marque de luxe française Facel Vega.
Toutefois, avant de vous détailler les deux anniversaires cités ci-dessus, nous commencerons par un large tout d'horizon des Français à Epoqu'Auto.
La France, ce si beau pays...
Les voitures anciennes françaises étaient évidemment nombreuses à Epoqu'Auto et lorsque l'on fait le bilan de tout ce qui a constitué notre patrimoine automobile, le constat est dramatique : « c'était mieux avant ». Je me doute que beaucoup ne seront pas d'accord avec moi et que d'autres diront que je suis vieux dans ma tête malgré mon jeune âge, mais honnêtement, il est clair pour moi que le vivier d'automobiles de sport, de luxe et de plaisir tricolore s'est bien épuisé dans le temps pour en être réduit à une peau de chagrin. A vrai dire, je ne sais même pas par quel bout commencer pour démarrer notre visite française tant la liste est longue...
Venturi
Ah, Venturi... L'ex-constructeur de voitures de sport aujourd'hui tombé dans l'escarcelle d'un riche monégasque a toujours marqué les esprits des amateurs de la voiture française. Venturi est parti de pas grand-chose avec quatre hommes aux commandes mais la passion était là, et les autos qui sont sorties des ateliers sont aujourd'hui recherchées.
La 260 America est une de ces perles rares. Tout droit descendue de l'esprit créatif de Claude Poiraud pour l'ingénierie et de Gerard Godfroy pour le design, elle ne fut produite qu'à 25 exemplaires. Il n'en reste aujourd'hui plus que 23, autant dire que la chance d'en croiser sur la route est quasiment nulle. En position centrale arrière, le V6 PRV 2.8 turbo développe 260 ch alors que le poids de l'auto est en baisse de plus de 100 kg par rapport à un coupé 260 classique. Avec une double triangulation à l'avant et du multibras (cinq bras) à l'arrière, cette française pure souche n'avait pas à rougir face à des autos étrangères plus prestigieuses. Venturi s'éteindra à l'automne 1995 avant de revivre aujourd'hui d'une tout autre manière. Loin de moi l'idée de dire ce que devrait être ou ne pas être Venturi, mais même si l'envie est là actuellement chez Venturi, il est bien dommage de ne pas avoir repris quelques idées de style des 260 et 300 pour réaliser les productions actuelles, qui font tout sauf nous faire penser à une Venturi originale.
Renault, Alpine, Gordini...
Le losange et tout ce qui a pu graviter autour étaient (était) de la partie. D'ailleurs, la marque était représentée par un certain Jean Ragnotti qui a fait l'honneur de sa présence à Epoqu'Auto pour le plus grand bonheur des visiteurs, tant l'homme est accessible. Notre tour démarre par une pléthore de « 5 ». En R5, Supercinq, Turbo, et même Baccara, la petite au losange a été déclinée à toutes les sauces.
La Supercinq Baccara, équipé du 1.7 de 90 ch et d'un intérieur cuir en parfait état était une petite citadine de caractère avec le moteur de la Supercinq GTX. Pas aussi sportive d'une GT Turbo, elle proposait tout de même une souplesse de fonctionnement agréable. Ayant déjà eu le privilège de rouler en Alpine A110 1600S, je dois dire que c'est toujours un moment particulier de retrouver la berlinette tant aimée par le public. Le « light is right » n'avait jamais aussi bien porté son nom. Les Renault 17 Gordini, R8 Gordini et 21 Turbo ont également été largement à la hauteur de l'évènement...
Citroën, cette marque qui os(ait)
Les normes environnementales en tout genre et les contraintes d'homologation et de sécurité tuent dans l'œuf la moindre liberté d'action et la folie des ingénieurs, mais tout n'a pas toujours été que conformisme. Les Citroën DS et SM étaient en nombre à Epoqu'Auto et éblouissent toujours autant le public. La plus emblématique des Citroën se vend d'ailleurs à prix d'or en occasion avec en point d'orgue une DS 21 Coach réalisée par Henri Chapron et qui était proposée pour 155 000 €.
En parlant de Citroën, comment ne pas revenir un instant sur l'exposition consacrée à la Traction avec en porte-étendard une superbe version 22... qui n'en est pas une ! Il s'agit évidemment d'une belle copie (la vingtaine de Traction 22 à moteur V8 Citroën, le seul V8 de l'histoire de Citroën, a été détruite, mais la légende dit qu'il en reste toujours une ou deux en état...) qui trône aux côtés d'une 11 et d'une 15/6 à plateau, un engin particulièrement rare...
Peugeot
Peugeot était le constructeur le moins bien représenté d'Epoqu'Auto (en termes de surface d'exposition), mais les anciennes gloires au lion étaient là : 104, 403, 404, 504, 505, 604 mais aussi plusieurs splendides 205 GTI qui étaient probablement mieux finies après restauration que les exemplaires qui sortaient des usines Peugeot à l'époque. Malheureusement, dans la hâte, votre hôte a oublié de repasser devant « l'Aventure Peugeot » pour y prendre les dernières photos... Mea Culpa.
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