2. Voge DS900X - Sur la route : un compromis efficace
Hé bien au risque de ne pas vous surprendre, la réponse est oui ! Un grand oui ! La Voge DS900X vaut à la fois le coût et le coup ! Elle s’avère en outre assez différente d’une F/GS même si des caractères communs se retrouvent incontestablement.
Une moto accessible
Bien que l’engin soit relativement imposant, large, et compliqué à mettre sur béquille centrale, l’accessibilité est facilitée par la selle basse et le guidon rapproché du corps. L’implantation des repose-pieds donne une position relax même si encore une fois, la selle très creusée impose de plier les jambes. Ce qui rappelle un peu la CF Moto 700MT essayée en novembre dernier : une caractéristique des motos chinoises ? Le réservoir largement échancré au niveau des genoux écarte un tout petit peu les cuisses mais cela reste anecdotique, quant à la selle, on retrouve l’étroitesse et la fermeté qui caractérise les selles BMW de cette gamme de moto (sauf en version adventure). Le terrain est donc plutôt connu, il est très comparable aux motos allemandes issues de cette plate-forme.
Au démarrage, le twin Loncin diffuse une sonorité rauque et métallique équivalente aux modèles BMW équipés du même échappement mais il suffit de commencer à rouler pour détecter des différences majeures : la mécanique s’avère nettement plus performante que ce que nous connaissions en 850 cm³, notamment à mi-régime, puisque le moteur est plus plein. Elle rappelle le 895 cm³ teuton de la F900XR.
La gestion électronique sur le filet de gaz à bas régime n’était pas optimale, sans doute à cause du manque de rodage de notre moto d’essai (300 km), un détail qui se réglera probablement lors de la première révision. Le niveau de vibration du moteur est identique mais la partie cycle filtre beaucoup moins et la mécanique est plus présente. Aussi, le shifter complètement différent ne présente pas le côté spongieux qu’on connaît sur BMW. Beaucoup plus direct, il contribue à transformer l’expérience de conduite en donnant une impression plus sportive. Mais dans le détail, les passages de rapport en conduite sportive à haut régime ne sont pas si rapides que ça, et en tout cas pas plus rapides que chez BMW.
Ludique et efficace
Toujours en conduite sportive, on note la puissance et le mordant du freinage, transfiguré par l’usage d’un maître-cylindre radial Nissin. Les pneumatiques premium Pirelli routiers sont également très efficaces, notamment sur le bitume mouillé. Globalement, cette moto n’est pas pénalisée par sa jante avant de 21’’ et s’avère plus agile qu’une BMW.
En conduite cool, on apprécie la position relax et la protection aérodynamique efficace apportée par la bulle qui génère peu de turbulences : l’extérieur des bras, des coudes aux épaules est exposé mais c’est souvent le cas sur les trails, en revanche, la tête est plutôt bien protégée. Sur autoroute à 130 km/h, le twin ronronne à 4 500 trs/mn, et il ne diffuse pas de vibrations gênantes. Encore un bon point. On note en revanche de grosses remontées d’air chaud du côté gauche de la moto, c’est aussi le cas sur BMW. On peut donc envisager de longs voyages en Voge même si la selle se montre quand même assez ferme à l’usage. Elle est en tout cas nettement plus adaptée au tourisme que la F900GS qui protège peu et impose de fréquents arrêts ravitaillement à cause de son petit réservoir de 14,5 l (17 sur Voge). La consommation est similaire (5,5 l / 100 km).
Nous avons peu expérimenté le tout-terrain car avec ses pneumatiques routiers, notre moto d’essai n’était pas adaptée aux chemins franciliens rendus très gras par les pluies incessantes. Mais globalement, la gestion de l’adhérence à la poignée de gaz est aisée et la partie cycle est adaptée aux grandes pistes. La position de conduite est correcte même si le guidon est un peu rapproché du corps (il conviendrait de le basculer légèrement vers l’avant) et la moto est fine à l’entrejambe. Toutefois, les arêtes du réservoir gênent un peu si on souhaite charger l’avant. Globalement, donc, cette DSX, déjà bien protégée d’origine, sera bien adaptée aux grandes pistes à condition de monter des pneumatiques adaptés. Hélas, l’ABS n’est pas conservé sur la roue avant, ce qui peut sauver les moins aguerris en tout terrain.
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