Un marché de l'électrique très inégalitaire en Europe
Une étude réalisée par l'association des constructeurs européens d'automobiles confirme que les ventes sont liées au PIB par habitant et aux aides.
L'association des constructeurs européens d'automobiles (ACEA) a mené une étude qui met en évidence le lien entre les ventes de voitures électriques, les incitations financières et le PIB par habitant.
Ainsi, seuls les pays de l'Union Européenne où le PIB par habitant est supérieur à 30 000 € ont un marché de l'électrique qui représente plus de 1 % des ventes totales. Forcément, à l'inverse, dans les pays où le PIB est inférieur à 17 000 € par habitant, les immatriculations de véhicules branchés sont quasi nulles. Dans l'ensemble, dans près de la moitié des pays, la part de marché des électriques est sous la barre de 0,5 % !
Plus que l'autonomie, le prix d'achat reste un obstacle majeur, qui empêche pour l'instant la démocratisation de l'électrique. L'ACEA semble enfoncer une porte ouverte. Mais si elle fait ce constat qui peut apparaître évident, c'est parce que la Commission européenne va se pencher dans quelques jours sur les objectifs de CO2 pour les véhicules particuliers et utilitaires légers après 2021. À cette date, les constructeurs devront déjà respecter un nouveau plafond plutôt sévère, 95 g/km.
Mais pour l'ACEA, il ne faut pas aller trop vite, et penser à tort que les automobilistes se convertiront rapidement à l'électrique au cours de la prochaine décennie. Erik Jonnart, secrétaire général de l'ACEA, a ainsi déclaré : "Les consommateurs à la recherche d'une alternative au diesel opteront souvent pour des véhicules à essence ou hybrides, mais ne sont pas encore en train de passer à des voitures électriques à grande échelle". Le secteur reste dépendant des aides, qui là aussi varient fortement d'un pays à l'autre. Certains pays membres n'accordent aucun coup de pouce, comme la Pologne, quand d'autres sont généreux, à l'image de la France (jusqu'à 10 000 €).
L'association n'hésite pas à dire que la Norvège, où l'électrique représente près d'un tiers des ventes, n'est pas un bon exemple à citer. Il est vrai que de nombreux politiques aiment à le faire pour faire passer une mesure anti-thermiques. Mais en Norvège, le PIB est de plus de 60 000 € par habitant (en France il est de 33 400 €) et les véhicules branchés échappent à de lourdes taxes d'importation.
L'ACEA souhaite ainsi une approche ambitieuse mais réaliste de l'électrification. Erik Jonnart déclare : "le produit final seul - aussi bon soit-il - n'est pas suffisant pour créer une demande. Outre des incitations harmonisées et cohérentes pour stimuler les ventes, nous devons investir davantage dans les infrastructures de recharge et de ravitaillement dans tous les États membres de l'UE, avant de pouvoir espérer que les consommateurs de toute l'UE adopteront réellement des véhicules alternatifs".
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