Travaux sur les routes : on manque de bitume !
L’état de la route sur laquelle on circule est un élément majeur de sécurité. Or, ces derniers temps, des voix se sont élevées pour s’inquiéter de la dégradation prononcée de la chaussée, dont l’entretien est mis à mal tant par les intempéries que par les coupes budgétaires. Mais la situation semble encore plus grave puisque c’est maintenant au tour de l'organisation professionnelle Routes de France de tirer la sonnette d’alarme.
On ne peut que le remarquer : la période de mai à octobre représente la période la plus dense pour les constructeurs chargés de l'entretien des routes. Une opération de réfection essentielle car si ces travaux sont repoussés, l'état des routes ne pourra qu'empirer l'hiver suivant. Ce qui pose un réel problème de sécurité routière.
Un souci qui va se poser si l’on en croit l’évaluation des travaux en cours effectuée par l'organisation professionnelle Routes de France. Cette dernière signale que plusieurs chantiers sont menacés de retard en raison d'une pénurie de bitume causée par les récents mouvements sociaux impactant la production des raffineries. "Treize régions françaises nous ont rapporté des problèmes de bitume depuis quelques semaines", indique Routes de France dans un communiqué, dénonçant "un phénomène conjoncturel".
Le plus inquiétant est que les stocks en place pour absorber ces types de pénurie sont vides. Les entreprises vont être obligées de ralentir, d'arrêter ou de reporter des chantiers. Certains sont identifiés. Il s’agit de la mise en 2x2 voies dans l'Allier de la route Centrale-Europe-Atlantique, réputée plus dangereuse route de France, de la route départementale RD934 dans la Somme, qui a été rabotée et est en attente d'un revêtement qui n'a pas été livré, et tous les travaux sur les routes départementales de l'Oise. Une liste qui n’est pas exhaustive puisque toutes les réalisations des chantiers routiers, de voiries et d'aménagements urbains sont concernées.
L'organisation a également demandé à la ministre des Transports Élisabeth Borne de jouer le rôle "d'intermédiaire" afin de "voir comment ça se passe du côté des fournisseurs". En ligne de mire, Total. Qui se défend en arguant un manque de chauffeurs poids lourds. Le transport de bitume nécessite en effet que les conducteurs passent le permis de transport de produits dangereux. Avant, un tiers des jeunes sortaient du service militaire avec le permis, aujourd'hui ils devraient payer 4 000 ou 5 000 euros pour le passer. Sans chauffeur qualifié, les camions rester au garage. Pendant ce temps, on roule sur des routes dégradées à nos risques et périls.
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