Toyota et Mazda : une usine commune en Alabama
Il n’y a pas que les pays émergents qui attirent les constructeurs automobiles. Être une nation déjà industrialisée, ce n’est pas être condamnée à l’obsolescence programmée. La preuve avec les États-Unis qui se remettent du traumatisme du déclin d’une ville de Detroit autrefois toute puissante dans le monde des voitures. Celui-ci prend racine ailleurs et notamment dans un Sud-Est qui se donne les moyens de séduire. Et qui, en plus, à une approche particulière du domaine social puisque les syndicats, jugés « néfastes » pour la prospérité par les responsables politiques, sont quasiment absents. Mazda et Toyota, comme d’autres, l’ont bien compris…
Un intérêt renouvelé dont le symbole est l’Alabama, « sweet home » de l’automobile, si l’on veut bien se souvenir du titre de la chanson à succès. Cet État a voté à 62 % pour Donald Trump à la présidentielle et fait partie d’un ensemble composé aussi du Kentucky, le Mississippi, du Tennessee, de la Caroline du Sud et de la Géorgie. Autant de noms qui ont lancé, dès la fin des années quatre-vingt, une offensive de charme pour attirer les groupes automobiles étrangers à coups de subventions publiques, d'abattements fiscaux ou encore de déréglementation.
La dernière victoire en date est cette usine commune Toyota et Mazda qui représente un investissement de 1,6 milliard de dollars. Une grande joie pour la cité de Huntsville puisque le site qui devrait démarrer en 2021 atteindra à terme une capacité annuelle totale de 300 000 véhicules, avec à la clé la création de quelque 4 000 emplois. On rappellera que l'allemand Mercedes-Benz est à lui seul un des moteurs de l'économie dans cette région historiquement rurale, que Toyota dispose déjà à Huntsville d'une usine de moteurs dont la première pierre avait été posée en 2001 et qui emploie aujourd'hui 1 400 personnes.
Honda, Hyundai, Kia et des dizaines d'équipementiers automobiles sont aussi sur les lieux. Ce secteur employait 38 730 personnes en 2016, selon l'Economic Development Partnership of Alabama (EDPA), pour un million de véhicules produits. Mazda, qui n'a actuellement pas d'usine aux États-Unis et importe ses voitures du Mexique et du Japon, prévoit de fabriquer des cross-overs qui seront introduits sur le marché nord-américain tandis que Toyota y fabriquera la berline Corolla.
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