Thierry Ardisson : le publicitaire sans permis qui a conduit une auto-tamponneuse
Avant de connaître la gloire à la télé comme animateur producteur, l'homme en noir qui nous a quittés le 14 juillet, se cachait derrière des pubs qu'il a écrites et produites. Quelques-unes sont liées à l'automobile, comme ce spot pour la Sécurité routière ou il conduit lui-même une voiture de manège, n'ayant jamais passé l'examen pour en conduire une vraie.

Il s'est éteint un jour de fête nationale. Un comble pour celui qui se voulait irrespectueux et était devenu le plus célèbre trublion de la télé de ces quatre dernières décennies décennie. Reste qu'il était aussi celui qui a, beaucoup plus que ses nombreux confrères, inventé des concepts d’émissions quand tant d’autres ne faisaient qu’adapter de ce que d’autres chaînes, souvent étrangères faisaient déjà.
Mais avant d’occuper le petit écran comme producteur et animateur, il avait déjà un pied à la télé, et ce, dès les années 70, travaillant, en tant que concepteur rédacteur de dizaines de spots de pub.
Car Thierry Ardisson a écumé les grandes agences parisiennes, de BBDO à TBWA en passant par Ted Bates, avant de fonder sa propre officine : Business, ce qui ne s’invente pas à l’approche de ces années 80 du fric roi.
Mais si tout le monde connaît bien évidemment les fameuses punchlines de cette période, de « Lapeyre, y en a pas deux », à « Chaussée aux moines, Ammmèène » en passant par « quand c’est trop c’est Tropico », ses pubs automobiles sont beaucoup moins connues.
Sans permis, il conduit une auto-tamponneuse
Et s’il n’a jamais travaillé sur un modèle de voiture, celui qui n’avait pas son permis a néanmoins travaillé pour la Sécurité routière, comme le rappelle cet épisode d'Arditube. Dans cette série, réalisée en coopération avec l'Ina, l'homme avait compilé quelques-unes de ses productions télévisées et publicitaires.

Ainsi en 1988, une année où l’on comptabilisait plus de 10 000 morts sur les routes françaises, il produit, avec son agence Business, un petit film dans lequel un type installé dans une auto-tamponneuse, traverse les rues de Paris en accrochant tout ce qui passe, les autres voitures aux piétons qui l’évitent de justesse, tout en brûlant un feu rouge. L’homme au volant de son auto de manège n'est autre que Thierry Ardisson lui-même, et il finira sous les roues d’un rouleau compresseur avec un slogan évident : « on ne joue pas avec la vie ».
Autre grande cause, autre spot : les déchets qui prolifèrent dans la nature. Dans un spot de 1980, Ardisson imagine un conducteur de Peugeot 504 cabriolet un peu benêt qui jette sa canette par la fenêtre en pleine nature. Une autostoppeuse accorte fait du stop, et, naturellement, il s’arrête pour l’emmener.
Un parfum de Formule 1
Hélas, elle se moque de lui car un groin de cochon a poussé à la place du nez. Vexé, l’homme passe la marche arrière, et la canette qu’il vient de jeter se retrouve à nouveau dans sa main, puis dans la petite poubelle prévue à cet effet. Heureusement, tout est bien qui finit bien : l’automobiliste embarque la stoppeuse, ils vécurent heureux et firent beaucoup de kilomètres.
Moins civique, la pub que l’animateur, producteur, publicitaire, mais aussi homme de presse a réalisé pour les parfums Fabergé,est toute en simplicité. On y voit une main d’homme, équipée d’une mitaine de conduite, qui manipule un flacon comme s’il s’agissait d’un levier de vitesse, avec force bruit de moteurs. À la fin de l’exercice, une main de femme recouvre celle de l’homme et le slogan résonne : Turbo de Fabergé : la F1 de l’eau de toilette. Une pub ringarde ? un spot terriblement vintage plutôt.
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