Un mauvais bilan de janvier de la sécurité Routière, 75 % du parc radar français détérioré… il n'en faut pas plus pour le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, pour y voir un lien de cause à effet…
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Se faire prendre en contrôle vitesse alors que l’on est membre du gouvernement, c’est déjà en soi agaçant pour le citoyen lambda. On pourrait en sourire lorsque l’on sait qu’il s’agit d’une secrétaire d’État à l’Écologie qui a fait fi d’une limitation imposée par un pic de pollution. Mais mentir sur les faits, ça, en revanche, c’est insupportable.
Ce mouvement des gilets jaunes, décidément, choque et agace, mais il permet aussi de mettre enfin certaines vérités au grand jour. Dans le cas des radars mis sur le bord de nos routes, le gouvernement vient enfin de reconnaître qu’ils sont là pour une fiscalité routière qui a pris le pas sur la sécurité. Car lorsque l’on évalue le manque à gagner fiscal d’un radar dégradé et qu’on l’ajoute à celle du coût des réparations des engins mis hors fonction, on crée un lien de cause à effet imparable. Les radars sont donc bel et bien là pour récolter de l‘argent.
Officiellement 3 200 radars fixes sont implantés sur les routes françaises, 60 % seraient dégradés depuis le début des mouvements des "gilets jaunes" selon le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner.
Depuis la mise en place des radars automatiques en 2003 leur vandalisme est chose récurrente, on note cependant une augmentation massive des radars dégradés en juillet... une réponse aux 80 km/ h...?!?
Nos bons dirigeants nous avaient pourtant juré que le premier mois de l’entrée en vigueur de la limitation à 80 km/h serait abordé avec discernement et pédagogie. Mais un radar, lui, ne fait pas dans les sentiments, une froide logique que confirme le résultat des premiers contrôles accomplis sous le nouveau rythme à adopter sur les routes secondaires. Cette fois, il n’y a plus de doute possible : nous sommes entrés de plain-pied dans la fiscalité routière.
Le futur est en marche dans un monde de la moto qui va se mettre de plus en plus aux assistances électroniques. On a déjà l’ABS, le contrôle de traction et autres subtilités domptant la relation entre le pilote et sa machine. Mais cette fois, c’est l’intégration du pilote et de sa moto dans la circulation quotidienne et sa cohabitation avec son environnement routier qui est en jeu. Pour ça, il faut un dispositif particulier. Et voilà ce que ça donne…
Dans quelques semaines le réseau secondaire français (à double sens et sans séparateur central) verra sa vitesse maximale autorisée baisser de 10 km/ h passant, dès le 1er juillet 2018, de 90 à 80 km/ h. Tom Tom met en place une mise à jour exceptionnelle disponible dès juillet sur les GPS compatibles...
C’est un cap symbolique dont nos dirigeants se félicitent et on comprend pourquoi. Une somme et une satisfaction qui montrent que la sécurité routière est de plus en plus le paravent d’une fiscalité indirecte. Il s’agit de la valeur que les radars automatiques ont rapporté à l’État. Une manne versée dans un panier percé de l’ordre d’un milliard d’euros. Un record atteint en 2017. Et qui sera sans doute battu en 2018.
Suite à la note interne gouvernementale publiée dans Le Canard enchaîné mettant en doute la légalité de la privatisation des radars embarqués, 40 millions d'automobilistes et la FFMC demandent le retrait immédiat de la mesure.