Il faut bien cette fois se rendre à l'évidence. Au moment d'écrire ces lignes, Kawasaki se retrouve sans pilote pour grimper sur la réussie ZX-RR. O. J est toujours bloqué par une entorse cervicale qui l'oblige à porter une minerve. Mais voici que l'on apprend maintenant que Randy De Puniet s'est fait opérer de son genou gauche.
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Ce qui est pris n'est plus à prendre et si l'on peut faire indéfiniment la fine bouche, on ne peut pas nier qu'enfin, Randy De Puniet a placé sur la grille de départ du Grand Prix de Catalogne son excellente ZX-RR à la place qu'elle mérite. A un moment de la saison où il faut montrer que l'on mérite sa place.
Valentino Rossi s'est lui-même chargé d'exécuter le record du tour d'une Moto GP sur le tracé de Montmélo qu'il détenait depuis l'an dernier. Le 1'41 855 est devenue 1'41 840, mais derrière, un autre pilote a frôlé l'exploit et descendu, en sa compagnie, la barre des 1'42.
Lorsque seize motos se tiennent en 1,5 sec, il faut être au top de sa forme. Or, ce n'est pas vraiment la cas dans le team Kawasaki, à commencer par Randy, qui, contrairement à ce qu'il espérait, souffre bel et bien de sa cabriole transalpine de dimanche dernier : "Après avoir chuté au Mugello, je pensais que mon genou ne me poserait pas de problème, hélas cela n'a fait que s'empirer et j'ai eu une hémorragie interne.
D'habitude, en cette veillée d'armes, on s'épanche plutôt sur ses espoirs de classement ou, pour les mieux lotis, on spécule sur ses chances de succès. Chez Kawasaki, où il ne fait pas de doute que la ZX-RR donne satisfaction, on a étrangement donné dans une forme de communication inédite.
Kawasaki et la Dorna se sont rencontrés pour discuter sur le thème d'une troisième moto à engager pour la saison 2008, afin que le plateau s'étoffe un peu plus. On sait que Suzuki a répondu favorablement à cet impératif en promettant une GSV-R l'année prochaine à une structure privée.
« Je m'excuse auprès de l'équipe ». C'est tout ce qu'un Randy défait pouvait dire au retour de son stand après une nouvelle chute en course avec sa Kawasaki. La deuxième en deux courses consécutives, la troisième en six épreuves. Une mauvaise spirale au mauvais moment, celui où les candidats à sa ZX-RR se pressent au portillon du box des verts.
Septième sur la grille d'un Grand Prix qu'il aborde physiquement diminué, Randy De Puniet n'avait pas de quoi se mettre la tête dans le sable en rentrant au box des verts. Sur le sec, son épaule douloureuse ne lui aurait sans doute pas autorisée ne serait-ce que la douzième place au vu des performances affichées pendant les essais libres accomplis dans ces conditions.
Ce n'était pas vraiment la grande forme du côté de nos vaillants Gaulois. Tombés au combat, l'un en terre de Chine et l'autre sur son sol sacré, O. J et Randy se ressentaient encore de leurs blessures contractées en campagne. D'où des chronos passables sur une machine que tout le monde regarde avec intérêt.
Il a mené son Grand Prix national, mais il y a également rapidement chuté. Entre joie, peine et douleur, Randy De Puniet a quitté le Mans avec des sentiments mitigés. Mais l'heure n'est plus aux tergiversations, Kawasaki veut passer la vitesse supérieure et il faut démontrer que l'on mérite sa place.