SUV : de l'envahisseur présumé au dominateur confirmé
L'INFO DU JOUR. On pensait qu'ils avaient déjà gagné la partie. Pourtant, jusqu'au début de cette année, les SUV ne représentaient "que" 48 % des ventes de voitures neuves. or, sur les 8 premiers de 2025, ils sont devenus majoritaires, avec 52 % de crossovers écoulés.

On ne voit qu’eux. Ou plutôt, on a l’impression de ne voir que des SUV sur nos routes. Car ils dominent la circulation, écrasant les pauvres berlines, si ce n’est de leur morgue, du moins de toute leur hauteur et de leurs grosses roues.
Sauf que jusqu’ici, ils ne dominaient pas les ventes, si ce n’est que par cette impression de domination. Enfin, s’ils ne se vendaient pas plus que les autos plus basses, ce n’était que d’un cheveu, puisque l’an passé, les SUV représentaient 48 % des ventes l'an dernier.
7 autos du top 10 des ventes sont des SUV
C’est terminé. La France a basculé. Oh, pas de beaucoup, mais depuis le début de cette année, 52 % des autos vendues dans l’hexagone sont des Sport Utility Vehicules, même si la sportivité de ces choses est relative, et que leur utilité l’est parfois aussi.
Toujours est-il que les (trop rares) autos neuves qui se vendent depuis janvier sont des voitures hautes sur pattes sont légèrement majoritaires depuis le début de l'année. Évidemment, les ventes du Peugeot 2008, avec ses 33 752 unités écoulées entre janvier et août, n’arrivent pas à la jante de la bonne vieille Renault Clio et ses 66 910 modèles vendus, mais l’union fait la force.
C’est que dans le Top 10 des autos écoulées depuis le début de l’année, 7 sur 1O sont des SUV. Et si le 2008 est à la quatrième place, derrière lui, on retrouve exclusivement des SUV, du Dacia Duster au Peugeot 3008 en passant par le Toyota Yaris Cross, seule étrangère (fabriquée en France) du lot. À noter l’arrivée tonitruante du Renault Symbioz qui fait son entrée à la dixième place, moins d’un an après son lancement.
C’est donc un succès et il dépasse celui des monospaces de la grande époque. Car si l’on prend le même Top 10 en 2005, à la grande époque de ces familiales, seul le minispace Modus répondait présent, et encore, il émergeait à la huitième place seulement, les autres se composant de berlines, de Renault Megane. Peugeot 407 et autres Citroën C4.

Comparaison n’est donc pas raison et les SUV n’ont pas seulement remplacé les monospaces, ils font beaucoup mieux. Mais de quoi leur succès est-il le nom ?
Ces gros engins ont pour eux moult arguments pour justifier cette réussite insolente. Ils sont adaptés au premier public acheteur de voitures neuves : les seniors, car avant 50 ans, on achète principalement de la deuxième main. Mais les quinquas, comme les sexagénaires qui signent encore de gros chèques pour les voitures 0 km, ont mal au dos.
Un mal du siècle qui fait le bonheur des constructeurs et leur permet de leur fourguer des autos ou ils peuvent accéder sans se baisser. Ils leur ont également concocté des caméras de recul leur évitant des torticolis, mais ce gadget n’est pas spécifique aux SUV.
Quant aux familles plus jeunes qui rachètent généralement d’occasion ces engins, elles les adorent, parce qu’elles leur permettent de caser les enfants en bas âge sans effort, et offrent aux parents un sentiment de sécurité qui, n’est, comme son nom l’indique, qu’un sentiment.
Des clients comblés et des constructeurs ravis : la recette d'un succès
Le client est donc comblé par ce phénomène, mais pour qu’un marché explose autant, il faut que tout le monde soit content. Et les constructeurs sont ravis eux aussi. Dans le cas des autos électriques, les batteries, cachées sous le plancher, impose pratiquement ces architectures de crossovers, alors autant les imposer sur des autos dont les plateformes sont polyvalentes et permettent allégrement de passer du thermique à l’électrique, comme c’est le cas du Peugeot 2008.
Et puis, et c’est essentiel par les temps de mauvaises ventes qui courent : un SUV procure à son constructeur de bien meilleures marges qu’une berline à motorisation, et plateforme, équivalente. C’est le cas du Renault Captur, qui débute à 26 400 euros, alors qu’une Clio, avec le même bloc de 100 ch, s’affiche à 18 000 euros. Autant de raisons qui font qu’on n’a pas fini de voir les SUV truster les ventes et occuper nos routes.
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