2. Subaru Solterra (2024) - La conduite : meilleur en montée qu'en descente ! 

Forcément 4x4, le Solterra reçoit, comme le BZ4x AWD, un moteur de 109 ch sur chaque essieu, soit 218 ch au total, pour 336 Nm de couple cumulés. De quoi garantir des performances satisfaisantes avec notamment un 80 à 120 km/h exécuté en 6 secondes environ selon nos mesures. Comme un bon gros diesel à boîte auto, la réponse instantanée à la pédale de droite en plus. Et pour ne rien gâter, la motricité est excellente sur le mouillé. Mieux, la garde au sol généreuse de 21 cm permet de s'aventurer dans des chemins creusés de grosses ornières sans arrière-pensée. Reste à savoir si le Solterra est aussi à l’aise sur la neige de ce vivifiant mois de janvier… 

Sur le papier, cela semble bien engagé : contrairement au Toyota qui utilise seulement le moteur avant quand le chauffeur n'a besoin que de la moitié de la puissance maxi, le Solterra mobilise constamment les deux pour offrir une transmission intégrale "permanente". Bien sûr, faute de lien mécanique entre les deux essieux et de blocage de différentiel, chaque roue doit se débrouiller seule pour trouver du grip avec l'aide de l'antipatinage. Mais les seuils d'intervention de ce dernier sont revus avec le mode de conduite "X" (prononcez Cross) pour évoluer sur sols meubles.

Et il nous faut avouer que la motricité de l'auto sur la poudreuse nous a surpris agréablement malgré la présence de pneus été (Yokohama Advan en 235/60 R18). Même en montées abruptes, le véhicule décolle bien malgré plus de deux tonnes à entraîner : l’antipatinage fait un travail excellent et en finesse. Il n'y a qu'à le déconnecter les aides à la conduite pour s'en rendre compte… 

Les freinages en revanche, se sont avérés bien plus compliqués : emporté par son poids, le Solterra part systématiquement en luge tant que les pneus ne trouvent pas de goudron. Des moments de solitude cruels pour le chauffeur, qui rêve alors de pneus hiver pour limiter le phénomène.

Une autonomie insuffisante !

De retour sur la terre ferme, le Solterra fait preuve d’un comportement serein et dynamique avec une belle réactivité en entrée de virage, grâce notamment à une direction directe et à des prises de roulis contenues qui se payent toutefois par un amortissement (recalibré par Subaru) un peu sec et trépidant, mais jamais insupportable. Hélas, le train avant peine à accrocher quand on hausse le rythme sous l’effet du poids. D'autre part, le manque de sensations dans le volant détonne dans une Subaru. Enfin, si l'auto braque court, les montants proéminents, surtout à l'arrière, grèvent la visibilité. Des griefs qui apparaissent anecdotiques face au cruel manque d’autonomie de ce SUV…

Certes, la température inférieure ou égale à zéro n’a pas aidé à étirer les relais, mais notre consommation de 28 kWh/100 km relevés à 130 km/h vide rapidement la batterie de 64 kWh utiles seulement : en 228 km maxi avec la pile pleine, et 182 km avec 80 % de charge. Rouler à 120 km/h améliore les choses sans faire de miracle : avec 25 kWh/100 km constatés, les autonomies passent respectivement à 256 et 204 km.

Totalement insuffisant et pour couronner le tout, aucun planificateur n’est prévu pour optimiser les ravitaillements sur long trajet et préparer la batterie aux recharges, qui prendront aisément plus de 30 minutes pour retrouver 80 % de la batterie malgré une puissance maxi acceptée de 150 kW. Hélas, la consommation apparaît également élevée sur départementales avec 20 kWh/100 km mesurés. Dur à accepter de la part d'un SUV à vocation familiale performant, efficace et joliment présenté certes, mais également coûteux avec un ticket d’entrée fixé à 59 990 €…