Série d'été - Comment va…Ford ?
La pause estivale nous permet de dresser un bilan de mi-saison d’activité des principaux constructeurs automobiles, sur fond d’électrification et de pénurie de composants électroniques ralentissant la production et les livraisons. Chaque jour durant les trois premières semaines d’août, Caradisiac s’intéresse ainsi aux principaux acteurs du marché français. Aujourd’hui, plein phare sur Ford, un constructeur en pleine mutation.
Avec des ventes européennes en recul de 14% et aucun modèle dans le top ten des voitures les vendues en France (le crossover Puma figure à la 14 ème place), le premier semestre 2022 de Ford, est morose. L’analyse financière montre même un sacré trou d’air.
Au premier trimestre 2022, le constructeur de Dearborn enregistre un recul de son chiffre d’affaires mondial (30,74 millions d’euros) de 5 % par rapport au premier trimestre 2021. Ses marges se sont amenuisées passant sur la même période de 8,5 % à 5,2 %. Et son bénéfice avant impôt s’est effondré de 41 %. Quant à la cotation boursière de la marque, elle a dévissé de 30 % sur une année. Financièrement sous pression, le constructeur américain prévoit néanmoins pour 2022 un résultat d’exploitation en hausse de 15 % à 25 %.
En Europe, la marque ne brille guère au palmarès des meilleures ventes de véhicules passagers (20 ème position en 2021 pour la Puma). Ford est en revanche incontestablement le roi du véhicule utilitaire avec les modèles Transit Custom et Ranger (numéro 1 des pick-up sur le vieux continent). Voilà pourquoi le constructeur entend développer conjointement l’ensemble de ses gammes vers l’électrification.
Le 14 mars 2022 dernier, Ford confirmait la présentation de sept tout nouveaux véhicules particuliers ou utilitaires électriques et connectés d’ici 2024 et vise 600 000 ventes de véhicules électriques en Europe d’ici à 2026.
Pour atteindre cet objectif le constructeur a totalement repensé son organisation et mis en place une toute nouvelle entité, intitulé Model E, destinée à concevoir, produire et commercialiser tous les véhicules électriques (EV) de la marque, utilitaires compris.
L’usine de Cologne en Allemagne devient le centre névralgique de cette stratégie. C’est ici qu’à partir de 2023 sera assemblé le premier véhicule particulier 100 % électrique de la marque, un crossover compact 5 places doté d’une autonomie de 500 km en une seule charge. Un second crossover, sportif cette fois, sortira de cette même unité de production en 2024. Deux lancements primordiaux quand on sait que SUV et crossover représentent plus de la moitié des ventes de véhicules Particuliers de Ford en Europe.
Les deux modèles ont en commun d’être basés sur la plateforme MEB, de Volkswagen. Celle-là même utilisée pour la gamme ID. Un partage gagnant-gagnant. En achetant la technologie VW, Ford s’évite d’immenses coûts en R&D. Quant au constructeur de Wolfsburg, en mettant à disposition ses technologies, il développe une activité à part entière qui permet de rentabiliser plus rapidement le développement de la filière électrique.
Avec la Mustang Mach-E, proposée depuis l’année dernière, et l’E-Puma pour 2024, ce sont au total neuf modèles électriques que proposera à terme en Europe la marque américaine.
En France, Ford surfe habilement sur un autre secteur porteur : le superéthanol. Avec le prix élevé des carburants, au premier semestre 2022 nombres d’acheteurs se tournent vers des voitures pouvant rouler au superéthanol. Ford est l’un des rares constructeurs à proposer des véhicules capables de rouler avec ce carburant.
Résultat sur ce début 2022, plus de 90% des Puma vendus l'ont été dans ses variantes E85. Et sur le dernier trimestre 2021, deux Ford sur trois vendus étaient en déclinaison FluexFuel. En devenant le premier constructeur à proposer des véhicules neufs compatibles E85, Ford prenait de court la concurrence. Au point d’être aujourd’hui le seul à proposer six véhicules compatibles E85.
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