Sécurité routière : une gendarme pour nouvelle patronne !
Pour la première fois, c'est une générale de gendarmerie qui devient déléguée interministérielle à la Sécurité routière. Pour ses premiers pas, elle aura sans doute à gérer la fin du retrait de point pour les petits excès de vitesse.
La Sécurité routière a trouvé sa nouvelle tête ! Pour la première fois, c'est une gendarme - et pas n'importe laquelle - qui prend le poste : promue générale au printemps dernier, Florence Guillaume est devenue à 47 ans la plus jeune à accéder aux étoiles de tous les temps en France, hommes et femmes confondus.
C'est en outre la sixième femme seulement à acquérir ce titre. Selon le site spécialisé La voix du gendarme, elle "est l’officière de Gendarmerie dont on dit qu’elle a le potentiel pour être la première Directrice générale", autrement dit le grand patron de tous les gendarmes.
2022, c'est son année. Mercredi, en conseil des ministres, elle a ainsi été nommée déléguée interministérielle à la Sécurité routière. Actuellement conseillère gendarmerie de la Première ministre, Élisabeth Borne - et à Matignon depuis Édouard Philippe -, elle commencera de manière effective le 19 septembre.
Elle succédera à David Julliard, en fonction par intérim depuis cet été après le départ de Marie Gautier-Melleray, nommée quant à elle directrice adjointe du cabinet de Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur.
Une vraie révolution ?
À part de 2012 à 2014 avec Frédéric Péchenard, commissaire divisionnaire de police, la délégation n'a guère eu pour chef une personnalité susceptible d'avoir opéré à un moment ou à un autre sur le terrain. On avait pris l'habitude de voir y débarquer un haut fonctionnaire ou un magistrat.
En cela, c'est donc plutôt une nouveauté. Ancienne commandante du groupement de l’Ain et de la compagnie de la Tour-du-Pin (38), Florence Guillaume a même débuté en gendarmerie mobile comme commandant du peloton d’intervention de l’escadron d’Arras.
À quoi s'attendre avec cette nomination sur le plan vraiment de la Sécurité routière ? Sur le papier, en tout cas, elle est loin de déplaire aux associations mobilisées sur le sujet. Mais, contactées par Caradisiac, ce qui les préoccupe avant tout pour le moment, c'est la fin des retraits de point pour les petits excès de vitesse.
Les petits excès en ligne de mire
Gérald Darmanin l'a confirmé à Sud Ouest la semaine dernière, il compte bien envoyer une "note" au président Emmanuel Macron et Élisabeth Borne pour avancer sur ce projet qui devrait a priori concerner les dépassements de moins de 5 km/h. Pour les conducteurs, il s'agirait donc de ne plus avoir que l'amende à régler (45 € hors agglomération/90 € en ville, au tarif minoré), sans avoir à subir la perte d'un point.
Fait assez rare pour le prendre au sérieux, Chantal Perrichon et Pierre Chasseray ont la même conviction : la décision est bien prise… "C'est fait, c'est bouclé !", déplore la première, se réjouit le second.
C'est pourtant "une mesure totalement inégalitaire en faveur de ceux qui pourront payer sans problème, et nous allons surtout assister à une remontée inexorable du nombre des morts. Les experts attendent le pire en 2023", se désole la présidente de la Ligue contre la violence routière.
Autre son de cloche du côté de 40 millions d'automobilistes bien évidemment : "La sécurité routière après plusieurs années d'incompétence retrouve sans doute une femme de terrain qui a compris qu'on ne peut pas prendre des mesures contre les automobilistes."
Peut-être aussi s'agit-il là pour le gouvernement d'un préalable pour faire passer l'abaissement de la vitesse à 110 km/h sur autoroute, afin de faire face à la crise énergétique actuelle, sans avoir à revivre la levée de boucliers du 80 km/h ?
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