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Sécurité routière : un bilan routier pire que prévu

Dans Pratique / Sécurité

Stéphanie Fontaine

Avec 3 477 tués à déplorer en 2016, la mortalité routière reste quasi stable (+0,5 %) par rapport à l'an dernier, selon les chiffres définitifs rendus publics ce lundi matin par la Sécurité routière. Mais ce bilan reste moins bon que ce qui avait été dans un premier temps annoncé.

Sécurité routière : un bilan routier pire que prévu

 

Les caractéristiques à retenir de ce bilan 2016

- Une quasi-stabilité de la mortalité routière par rapport à 2015, avec 3 477 tués contre 3 461 l'année précédente. Cette mortalité est même en baisse si l'on tient compte du trafic, et du nombre de véhicules pour un kilomètre parcouru, qui s'intensifie depuis 2014.

- Une baisse des tués chez les automobilistes, des statistiques stables chez les motocyclistes, mais des décès en hausse chez les usagers vulnérables, en particulier chez les piétons (+91 morts par rapport à 2015) et dans une bien moins grande mesure chez les cyclistes (+13 tués).

- Une tendance à la hausse des vitesses moyennes, depuis 2013 apparemment, sauf en ville.

- 20 % des morts ne portaient pas leur ceinture de sécurité.

- 29 % des tués l'ont été en présence d'alcool (le conducteur ou un autre usager impliqué dans ces accidents mortels était alcoolisé).

- 35 % des morts se sont tués tous seuls.

Il n'y en a pas eu seulement huit, comme annoncé provisoirement en janvier, mais le double, soit seize morts de plus que l'an dernier. Au total, ce sont 3 477 personnes (+0,5 % par rapport à 2015) qui sont décédées sur les routes françaises en 2016, a officialisé Emmanuel Barbe, le délégué interministériel à la Sécurité routière, lundi matin, depuis l'hôpital de Garches.

Pour la troisième année consécutive, le bilan routier est ainsi moins bon que le précédent. Comme si celui de 2013, le dernier ayant vu le nombre de morts baisser (avec 3 268 tués), ne pouvait plus être amélioré.

En prenant du recul, et en projetant les chiffres sur une courbe (voir notre photo en ouverture ci-dessus), il semble toutefois que l'on est arrivé à un palier – oscillant entre 3 300 et 3 500 morts par an – sous lequel il paraît bien difficile de passer. Oui, bien sûr, depuis 2013, la situation ne cesse de dégringoler, mais sans jamais faire pire qu'en 2012 (avec 3 653 tués). De fait, cette courbe de la mortalité routière, même si elle remonte légèrement, a surtout tendance à s'aplatir.

Qu'en est-il pour ce début 2017 ? En comptabilisant déjà 1 307 morts sur les cinq premiers mois, les chiffres restent toujours moins bons que ceux de l'an passé (avec + 16 tués). En clair, la situation demeure on ne peut plus tracassante ! Et la recette miracle est encore à trouver…

La répression - qui n'a jamais été aussi intense que ces dernières années - n'est semble-t-il pas la solution. En tout cas, il est évident qu'elle ne suffit pas. Pourtant, de nouvelles règles pour sanctionner l'usage du téléphone en roulant pourraient se confirmer… "C'est un phénomène vraiment préoccupant", a déploré Emmanuel Barbe, mais "les annonces appropriées viendront aux moments appropriés", s'est-il défaussé quand on lui a demandé de plus amples précisions. Pour l'heure, il faut dire qu'il n'est pas confirmé à son poste par le nouveau gouvernement - certains l'annoncent même sur le départ -, et il est possible que ces futures annonces soient réservées à son éventuel successeur…

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