Reportage, les débuts en compétition, en route pour une course Supermotard "Illimited" à Rivesaltes: des formalités à la course
Après avoir transformé son cross en supermotard (retrouver ici le reportage), pourquoi ne pas faire le grand saut et participer, pour de vrai, à une course ?
C'est décidé nous ne resterons plus derrière les grilles et allons nous aussi goûter à l'ivresse de la course. Mais avant de pouvoir s'aligner sur la grille de départ le pilote amateur aura devant lui un long chemin qu'il devra parcourir. Formalités administratives, préparation de sa machine et autre prises de tête de toutes sortes seront autant de pièges que le débutant devra déjouer en amont de la course.
Pour faciliter les débuts en course, une série « Illimited » permet à tout un chacun de se faire les dents sans pour autant jouer un championnat.
Ne croyez pas pour autant que le niveau est à l'agonie, vous feriez erreur…
FORMALITÉS DE TOUTES SORTES
Pour pouvoir s'inscrire aux courses (ou à une course) Illimited il est impératif d'être titulaire d'une licence NCB (National Compétition B) délivrée par la FFM. Mais avant d'avoir en poche le précieux sésame il faudra prendre contact avec le Moto-Club de votre choix pour les différentes modalités. Visite médicale, passage du CASM désormais obligatoire (Certificat d'Aptitude aux Sports Mécaniques) et formulaires divers et variés qui amputeront votre budget d'environ 275 euros, auxquels il faudra ajouter une centaine d'euros pour chaque demande d'engagement à une compétition…
Il ne vous reste plus qu'à choisir un numéro (dans ceux restants) que vous collerez sur les trois plaques prévues à cet effet. Pour notre part, c'est Kutvek qui sera en charge de nous imprimer notre « 11 » de couleur noire. Vous êtes administrativement en règle, passons désormais à la préparation de la machine.
Pour être autorisé à prendre le départ d'une compétition quelques impératifs sont de mise histoire d'être certain que les différents liquides ne se répandent pas sur la piste à la moindre occasion.
Une fois les différents appendices tels que la béquille, le phare et les clignotants enlevés il ne faudra pas oublier de remplacer votre liquide de refroidissement par de l'eau. C'est obligatoire au même titre que la présence d'un sabot moteur, d'un récupérateur de fluides et de protections en téflon au niveau des repose-pieds.
Tous ces points seront vérifiés lors du contrôle technique d'avant-course tout comme certaines vis freinées. Seront recensées celles des étriers de frein, de la vidange du carter d'huile, d'eau, du bouchon de remplissage du liquide de refroidissement et de l'huile. Petite astuce, vous pouvez utiliser une goupille, ce qui vous évitera de refaire le montage à chaque intervention sur l'élément concerné.
Reste à maîtriser le niveau sonore qui ne devra pas excéder 117 dB/A (à froid avec une tolérance supplémentaire de 1 dB/A à l'arrivée de la course) selon la méthode « 2 mètres max »… 117 dB/A c'est le son qu'affiche au sonomètre notre échappement une fois équipé de son dB killer. Soyez vigilants au choix de votre pot adaptable lors de l'achat car s'il n'a pas été stratégique il peut vous interdire le droit à la compétition…
Enfin un tapis environnemental sera exigé une fois la moto à sa place dans les paddocks. Nous nous sommes tournés vers Dafy-Moto qui vend (99 euros) un élément absorbant en adéquation avec les normes, capable de préserver la planète de toutes souillures telles que les hydrocarbures. Il vous permettra également de retrouver plus facilement les petits éléments que vous pourriez éventuellement démonter.
EN RÈGLE
Serons obligatoire une combinaison 1 pièce homologuée FIM, un casque homologué, des gants en cuir, des bottes ainsi qu'une dorsale aux normes. Bien entendu tous ces éléments devront être en bon état…
Si la préparation de l'équipement n'a rien d'extraordinaire, celle du physique demandera un peu plus d'attention. 10 minutes (plus 1 tour) de course ne semble pas insurmontables assis sur son canapé en sirotant un bière mais peuvent être rapidement présentes lorsqu'on n'a pas l'habitude de ce type d'exercice et surtout de la partie terre qui tendance à contracter outre mesure le motard novice.
Une fois les différents points vérifiés par les officiels, on vous remettra en échange d'un chèque de caution un transpondeur servant au chronométrage. On le placera derrière la plaque numéro via un support prévu à cet effet que l'on a greffé sur un tube de fourche. Ça y est toute la paperasse est enfin terminée, la course à proprement parler va pouvoir enfin débuter !
LES INDISPENSABLES
Même si l'entraide est monnaie courante chez les amateurs, il vaut mieux bien faire ses emplettes histoire de ne pas courir dans le paddock dans tous les sens. Outre vos repas pour le nombre de jours que vous restez sur place quelques éléments peuvent vous changer la vie au cas où.
Nous vous conseillons donc, pour parer aux premières nécessités, de vous munir d'outils (uniquement les basiques : clefs, tournevis, marteau), d'une bougie de rechange, de chambres à air (si vous n'êtes pas équipés de tubeless), d'un levier droit et gauche, d'une attache rapide, d'un guidon de rechange ainsi que d'une jerricane d'essence (pleine si possible !).
On ne saurait également vous conseiller de venir avec un peu d'huile et du liquide de frein. On n'est jamais trop prudent.
Les pneumatiques ont également un rôle primordial. Nous opterons donc pour une valeur sûre.
Le choix se portera naturellement vers des sets Michelin SuperMotard Slick 29B et SuperMotard Pluie (on ne sait jamais ce que la météo peut nous réserver), impériaux dans ce type d'exercice (retrouvez ici leur essai).
LES PLUS
Pour garder au chaud vos gommards entre chaque finale rien de mieux que des couvertures chauffantes. Puig propose des éléments (environ 400 euros) capables d'offrir différentes températures (avec thermostat) … comme d'autres me direz-vous. Certes, mais les propositions ibériques ont l'immense avantage de ne pas prendre feu, ce qui n'est hélas pas le cas avec certaines chauffantes distribuées par Bihr-Racing (le problème devrait être résolu)… N'oubliez pas la rallonge électrique, c'est tout con mais sans elle…
Pour gagner en confort rien de mieux qu'un barnum offrant ombre et un petit coin au sec lorsque le temps vire au gris.
La glacière voire le frigo seront également les bienvenus pour des repas plus équilibrés et des boissons fraiches, à moins que vous ne préfèreriez un bon café ? Si c'est le cas, optez pour une bouilloire.
Le couchage est aussi important avec plusieurs options: la tente canadienne, la tente 2 secondes, le camping-car, l'hôtel ou tout simplement la nuit dans le camion... c'est à vous de voir ou plutôt à votre compte en banque...
NOUS Y SOMMES
Les essais libres auront pour but de nous faire découvrir le tracé du Grand circuit du Roussillon et de faire connaissance avec sa longue partie terre, glissante à souhait. Point faible de nombre de pilotes, elle est plus handicapante qu'il n'y paraît et la prendre à la légère est une terrible erreur. Longue, elle fatiguera bras et jambes de celui qui n'est pas habitué et roule crispé… ce qui je ne vous le cache pas est mon cas. C'est à cet instant précis que je regrette mon régime dissocié à base de "A": coca, chocolat, pizza et ma condition physique proche du bigorneau.
Bref, si vous pensez que le bitume suffira à rétablir la balance vous faites erreur. Erreur que j'ai payée cher dès les premiers retours de pendule.
Les hostilités commenceront par des essais chronos qui détermineront votre place sur la grille de départ.
Pour mon cas si la vitesse sur l'asphalte m'avantage, mes nombreuses pertes de l'avant sur les premiers tours dans la terre sonneront le glas de ma confiance sur ce type de surface.
Il y a clairement du boulot à fournir pour arriver à ne plus être autant à la cave. Résultat je sombre dans les abysses des chronos et termine vingt-huitième sur trente deux…
La première finale va partir dans une poignée de secondes. Le feu rouge s'éteint, les concurrents s'élancent. Pour ma part je réalise un départ correct qui me permet de grappiller huit places, quatre concurrents de moins devant moi après le premier virage et trois autres deux virages plus loin… je pointe désormais à la treizième place avant de terminer treizième à l'arrivée sur la terre.
Ma piteuse prestation dès les premiers mètres sur cette surface ne me permettra pas de garder cette position, perdant dès la sortie de la terre trois places… dont deux seront reprises à la force de freinages tardifs. Au fur et à mesure des tours les pilotes plus rapides sur la terre reprennent leur bien sans que je ne puisse rien faire. Frustrant… La seconde finale se déroulera à quelque chose près de la même façon.
L'HEURE DU BILAN
Trois mots me viennent pour résumer cette expérience. Grisant, entraînement et terre. Grisant, tout d'abord le fait de s'aligner sur une grille de départ avec l'excitation du départ et les passes d'arme au coude à coude. Entrainement ou plutôt le manque incontestable d'entrainement physique et de roulage. Et enfin la terre. Si vous voulez avoir la moindre chance dans cette discipline il est impératif de rouler sur cette surface même si c'est loin d'être évident du fait des journées de roulage qui en sont généralement privées.
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