Faut-il encore lutter contre le contrôle technique ?
Mis en place en avril 2024, le contrôle technique des motos et scooters fait toujours débat au sein de la communauté motarde. Si certains y sont toujours farouchement opposés, son application ne semble pas remise en question pour autant.

Sans convaincre, le contrôle technique des motos et scooters s'est imposé dans la vie quotidienne des motards.
En application depuis avril 2024, cet examen technique, qui concerne aussi bien les gros cubes que les 50 cm3 fait désormais partie du paysage.
Dans quelques mois (d'ici la fin de l'année 2026), toutes les motos en circulation devront ainsi s'y soumettre afin de circuler en toute légalité.
Pourtant, une partie de la communauté motarde reste farouchement opposée à ce contrôle technique, le voyant principalement comme une simple taxe de plus. Il est vrai qu'avec moins de 10 % des motos de plus de 50 cm3 appelées à passer une contre-visite, celles-ci font figure de bons élèves du parc roulant hexagonal. Un autre argument est en faveur des motards : sur ces moins de 10 % de motos soumises à une contre-visite : « les principales défaillances relevées concernent les pneus (usés ou inadaptés, 2 %), les émissions polluantes (3 %) et les plaques d'immatriculation non conformes (2 %) » relevait un rapport cet été. Des chiffres qui vont dans le sens de ceux qui réclament ouvertement l'abrogation pure et simple de l'examen.
L'argument, étayé par des chiffres concrets, est d'ailleurs fondamental pour ceux qui restent opposés à la mesure. Et ils sont encore nombreux.
Le combat contre le contrôle technique continue tant bien que mal
Depuis cet été, une pétition est ainsi accessible sur le site de l'Assemblée nationale, demandant l'abrogation du contrôle technique pour les motos. Elle a pour le moment réuni 53 000 signatures, et bénéficie du soutien de la Fédération française des motards en colère (FFMC) : « Le décret rendant obligatoire le contrôle technique moto est passé en force, sans concertation réelle, malgré l’opposition massive exprimée dans la rue. La FFMC le rappelle : ce n’est pas une mesure de sécurité routière, mais une réponse aux pressions des lobbies du contrôle technique, qui cherchent à s’ouvrir un marché juteux auprès de 4 millions d’usagers. »
La FFMC voit même les choses en grand pour cette pétition déposée par Hélène Geeraert : « En 2023 et 2024, les motards ont été des dizaines de milliers à manifester dans toute la France contre le contrôle technique. Prêts à prendre une après-midi pour battre le pavé, ils peuvent être 100 000 à prendre deux minutes pour signer une pétition. C’est aussi une façon de donner du poids à ce combat, d’exprimer une colère légitime et d’envoyer un signal politique fort à ceux qui nous représentent. »
Si l'association de défense des motards ne compte pas baisser pavillon concernant la lutte contre le contrôle technique, il est vrai que pour de nombreux utilisateurs de deux-roues, c'est la résignation qui l'emporte.
Un combat perdu d'avance ?
Les crises politiques qui secouent le pays depuis maintenant plusieurs mois et l'instabilité chronique au plus haut sommet de l'État ne poussent pas à l'optimisme quant à la suppression du contrôle technique moto, qui ne fait clairement pas partie des priorités pour la classe politique.
Faut-il dès lors continuer à se battre pour une mesure mise en place il y a maintenant près d'un an et demi, alors même que l'État n'a jamais donné le moindre signe d'ouverture quant à son abrogation ? La question pourrait se poser, alors même que de nombreux autres combats restent à mener pour défendre les motards français.
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