Renault, Stellantis: la crise, vraiment?
Après Renault il y a quelques jours, c'est au tour du groupe Stellantis d'annoncer de bons résultats au premier trimestre.
Certes, les temps sont difficiles pour les constructeurs automobiles qui se voient imposer une électrification à marche forcée et doivent réinventer leur outil de production en conséquence.
Certes (bis), la crise des semi-conducteurs et les problèmes de délais de livraison qui en découlent ne facilitent pas les choses pour les industriels.
Certes (ter), les constructeurs chinois représentent une concurrence redoutable qui risque de grignoter la part de marché de marques généralistes inquiètes à juste titre. En janvier, Carlos Tavares, Directeur général du groupe Stellantis, disait se préparer à un « combat terrible » avec les constructeurs chinois.
Pour autant, tout ne va pas si mal pour les groupes automobiles tricolores (ou assimilés) en ce début d’année 2023. Ce mercredi, Stellantis annonce une progression de 14% de son chiffres d’affaires net au premier trimestre, lequel est « principalement lié à un volume de ventes plus élevé et des prix nets en hausse. »
Le groupe franco-italo-américain a ainsi écoulé 1,47 million de véhicules sur la période, chiffre en hausse de 7%, à la faveur d’une amélioration en matière d’approvisionnement en semi-conducteurs, même si tout n’est pas encore réglé sur ce front.
« Stellantis démarre 2023 dans une très bonne dynamique, à l’image de son excellente année 2022 », se félicite le directeur financier du groupe Richard Palmer. « Nous affichons ainsi des volumes de ventes et des revenus nets en hausse dans tous nos segments d’activité. Notre présence mondiale et notre portefeuille de produits diversifié vont nous permettre de continuer à délivrer de solides performances financières tout au long de l’année. Nous ajouterons neuf nouveaux véhicules électriques (BEV) à notre offre de produits d’ici fin 2023, à la poursuite de nos efforts pour offrir une mobilité propre, sûre et abordable pour tous. »
Même si les pénuries de composants électroniques perturbent encore la production, phénomène auquel s’ajoutent des problèmes logistiques entravant les livraisons de voitures neuves, les perspectives sont positives pour un groupe qui a connu une année record en 2022.
Renault aussi
Ces vents porteurs bénéficient aussi au groupe Renault, dont le chiffre d'affaires augmente de 30% au premier trimestre, à 11,5 milliards d'euros.
"Le Groupe poursuit sa politique commerciale centrée sur la valeur en optimisant sa politique de prix et de remises commerciales, et en se concentrant sur les canaux les plus rentables",détaille le directeur financier du groupe Thierry Piéton. "Le portefeuille de commandes élevé à fin mars et tous les lancements à venir continueront de soutenir l’activité commerciale du Groupe."
Tandis que Dacia progressait de 41% avec plus de 150 000 véhicules livrés, la marque au Losange se félicitait d’une « croissance robuste en volumes grâce au succès des nouveaux modèles sur les segments à forte valeur ajoutée. »
Les ventes mondiales de Renault ont ainsi crû de 9% de janvier à mars. Cette hausse s’établit même à 20% en Europe, où le lucratif segment C (Megane E-Tech Electric, Arkana et Austral) voit ses volumes se bonifier de 51%.
Dans le même temps, les utilitaires Renault s’améliorent de 32% dans un marché en hausse de 8%, tandis que les modèles électrifiés (hybrides et électriques) augmentent de 24%.
Pas encore de quoi mettre le Champagne au frais, certes, mais l’arrivée imminente de la Clio 5 restylée et du nouvel Espace, devraient encore permettre au Losange d’accélérer dans les mois qui viennent. Pour toutes ces raisons, l’exercice 2023 s’annonce positif pour l’automobile tricolore. Et personne ne s’en plaindra.
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