Refus de priorité aux piétons : maintenant 6 points en moins et verbalisation par vidéo
Pour tenter de faire baisser la mortalité des piétons, l'État durci la sanction. Surtout, les forces de l'ordre pourront vous verbaliser à distance via la vidéosurveillance.
On n'a retenu du dernier Comité Interministériel de la Sécurité Routière que les 80 km/h. Mais d'autres mesures ont été présentées ce jour-là. Trois d'entre elles sont désormais opérationnelles, suite à la publication du décret n°2018-975 dans le Journal Officiel du 18 septembre 2018.
Deux concernent la sécurité des piétons. L'État rappelle qu'en 2017, 519 piétons ont perdu la vie, dont 325 en agglomération, majoritairement à la suite d'une collision avec une automobile. Plus de 11 000 autres ont été blessées (la moitié avait plus de 65 ans). Le gouvernement a donc décidé de frapper fort.
Désormais, le non-respect de la priorité aux piétons pourra être sanctionné par "vidéo verbalisation". En clair, les forces de l'ordre constateront à distance l'infraction à l'aide d'une caméra et enverront directement le PV au domicile du propriétaire de la voiture, identifié grâce à la plaque d'immatriculation.
Pour rappel, le Code de la route indique : "tout conducteur est tenu de céder le passage au piéton s'engageant régulièrement dans la traversée d'une chaussée ou manifestant clairement l'intention de le faire". Donc cela ne concerne pas uniquement les passages piétons tracés au sol !
Et attention, le décret alourdit la sanction : le nombre de points retirés sur le permis de conduire pour cette infraction est majoré de 2 points. Il passe ainsi de 4 à 6 points. Une priorité refusée, et la moitié des points d'un permis intact s'envole !
Développer l'éthylotest anti-démarrage
La dernière mesure qui entre en vigueur cette semaine est l'extension de l'usage de l'éthylotest anti-démarrage (EAD). Un dispositif qui n'est pas inédit, mais qui est trop peu utilisé. Maintenant, avec un conducteur présentant une alcoolémie supérieure à 0,8 g/l et inférieure à 1,8 g/l, le préfet a la possibilité de l'obliger à ne conduire que des véhicules équipés d'un EAD, pour une durée pouvant aller jusqu'à six mois. Le tribunal, au moment où le contrevenant lui sera présenté, pourra décider de prolonger cette obligation, jusqu'à cinq ans. Il pourra également choisir de moduler l'amende encourue jusqu'à un maximum de 4 500 €.
Cette modification devient une alternative à la suspension du permis, qui était auparavant la seule option dont disposait le préfet. Cela permettra à des contrevenants de pouvoir toujours conduire, et éviter de perdre leur travail. Dans un avenir proche, la pose d'un EAD sera obligatoire en cas de récidive. On rappelle que c'est à la charge du contrevenant (1 300 € environ).
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