Présentation vidéo - Lexus dévoile la première voiture tatouée
La culture japonaise présente de très nombreuses facettes. L'automobile y est par exemple plus qu'un simple moyen de se déplacer, l'art pictural y a une personnalité unique et le tatouage, bien qu'encore très mal considéré dans la société locale, est pourtant une référence mondiale. Et ces différentes sensibilités que l'on pourrait croire à première vue opposées peuvent tout de même parfois se croiser, comme Lexus le prouve aujourd'hui en dévoilant un UX… tatoué.
Le confinement est le moment parfait pour démarrer de nouveaux hobbies : faire des vidéos depuis votre chambre alors que vous avez deux fois l'âge du youtubeur moyen, créer des coiffures expérimentales sans avoir (normalement) à craindre le regard des autres ou encore entamer une carrière internationale de crucifilliste. Plus ambitieux, si vous appliquez comme il se doit à la lettre les règles du #RESTEZCHEZVOUS, vous devriez avoir actuellement une voiture en train de prendre la poussière dans son garage. Si vous êtes bricoleur, vous avez aussi probablement une petite meuleuse qui traîne dans un coin ainsi que quelques pots de peinture au fond d'un placard. Réunissez les trois et vous avez tous les ingrédients pour réaliser une œuvre d'art. Il va sans dire cependant que Caradisiac niera toute responsabilité si le résultat final de la prise d'assaut de votre déplaçoir à la Dremel et au rouleur s'avère décevant. Peut-être serait-il plus sage, comme l'a fait la division premium de Toyota, de laisser faire les professionnels.
La base est un Lexus UX250,
le dernier SUV de la marque
C'est en effet la tatoueuse italienne Claudia de Sabe travaillant aujourd'hui à Red Point Tattoo à Londres qui a troqué peau humaine, dermographe et peinture pour tôle, outils de bricolage et peinture. Sa toile, c'est le Lexus UX, l'une des très nombreuses nouveautés qu'a présenté le groupe japonais en 2019 et que Manuel Cailliot a eu l'occasion d'essayer en début d'année dernière. Basé sur la plateforme du Toyota C-HR récemment restylé, il vient se positionner en entrée de gamme des SUV de Lexus, sous le NX et le RX, et, en attendant une version électrique 300e plus tard dans l'année, n'est disponible aujourd'hui que dans une seule motorisation UX250 hybride de 184 ch. Un véhicule pétri de qualités, puissant, sobre, silencieux, confortable et agréable à conduire mais présentant un énorme défaut qui sera rédhibitoire pour beaucoup : un volume de coffre ridicule digne d'une citadine de 320 litres en deux roues motrices et même de 283 litres en transmission intégrale !
Ponçage puis peinture, la totalité du travail depuis le dessin initial jusqu'au résultat final, a duré près de six mois.
40 heures de travail
ont été nécessaires
Mais, pas plus que le prix d'achat débutant à 36 490 €, cela n'a absolument pas gêné Claudia qui voyait uniquement dans les panneaux de carrosserie de l'UX une toile parfaite pour exprimer son style à la forte inspiration en provenance du Pays du Soleil Levant et rendant hommage au savoir faire Takumi. Profitons-en d'ailleurs pour effectuer un petit cours de japonais : « Takumi » désigne un travail artisanal effectué avec le plus haut degré de maîtrise, un équivalent du Meilleur Ouvrier de France pour simplifier, et cela se prononce « Ta Ku Mi ». Le dessin représente une carpe, qui se prononce « koï ». Ce poisson peut être symbole de force, de réussite et de persévérance dans la culture japonaise. Ou de Magicarpe, cela dépend des jours.
On s’en doute l’aiguille du dermographe de la tatoueuse résisterait mal à la carrosserie d’une Lexus. C’est donc une petite meuleuse qui a été utilisée pour d'abord ôter la peinture blanche d’origine en dessinant ainsi les formes courbes de l’œuvre. Il aura ensuite fallu pas moins de cinq litres de laque automobile ainsi que des feuilles d’or ou du vernis de protection pour terminer cette création.
L'avant/après est spectaculaire.
Le résultat final est estimé
à 130 000 €
Pour Claudia De Sabe, une des difficultés aura été de se contorsionner et de s’adapter au véhicule, car on ne peut manipuler une auto comme on le ferait avec une partie du corps humain à tatouer. Mais au moins, ici, le client ni ne bouge, ni se plaint. Et fort heureusement puisqu'à raison de 5 journées de 8 heures, les sessions de travail ont été plutôt fatigantes. Tout œuvre a un coût, et cette auto est estimée à £120,000, soit environ 130 000 euros. Mais a-t-on vraiment un prix quand on est un modèle unique ?
La Série 3 E36 peinte par Sandro Chia en 1992 fait partie de la fabuleuse collection BMW Art Car.
Lexus présente son œuvre comme la toute première voiture tatouée du monde et pourquoi pas. Il est vrai que l'on a déjà vu des automobiles peintes, comme par exemple les incroyables BMW Art Car, cette collection de 19 bavaroises associant automobile et art contemporain, ou encore d'autres artistes qui se sont amusés à graver entièrement des carrosseries, comme Khul Racing sur la base d'une Nissan GT-R (que l'on ne mettrait pas dans les mains d'un Soheil Ayari) mais c'est effectivement la première fois à notre connaissance que les deux sont réunies.
Les japonais de Kuhl Racing ont récemment fait un travail similaire de gravure sur la base d'une Nissan GT-R.
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