Pikes Peak : un record et bien plus encore
C’est ce week-end qu’a eu lieu Pikes Peak, la course de côte la plus célèbre au monde. Cette édition 2018 a été marquée par la victoire du pilote français Romain Dumas au volant de la Volkswagen I.D. R Pikes Peak, un modèle 100 % électrique. Mais au-delà de ce nouveau record, ce succès est aussi une très belle opération de communication pour la marque allemande.
Pour tous les pilotes, Pikes Peak fait partie avec le Nurburgring, les 24 heures du Mans et les 500 Miles d’Indianapolis, des courses qui font gagner pour rentrer dans la légende. Cette course se déroulant dans le Colorado aussi appelée « Courses aux nuages » est longue de 20 kilomètres, 156 virages, 1 140 mètres de dénivelé. Les concurrents doivent grimper le plus vite possible au sommet du Pic Pikes à 4 301 mètres. Jusqu’à hier, le record était détenu depuis 2013 par Sébastien Loeb au volant d’une 208 T16 en 8'13''878. De l’avis de tous, il s’agit de l’une des épreuves les plus exigeantes au monde, tant pour les pilotes que pour les machines, en raison du manque d’oxygène mais également des conditions météorologiques délicates (pluie et brouillard).
Pour beaucoup d’observateurs, le record avait de fortes chances d’être battu en raison de la participation de Volkswagen, une première depuis 1987. Le constructeur allemand avait choisi de s’engager officiellement au côté du pilote français Romain Dumas, triple vainqueur de l’épreuve.
Pas de véhicule thermique pour une fois mais un bolide 100 % électrique. Dénommée Volkswagen I.D. R Pikes Peak, cette voiture de course est la vitrine de la future gamme 100 % électrique du constructeur. Elle est dotée d’une transmission intégrale mais surtout animée d’un moteur développant une puissance de 680 chevaux et un couple de 650 Nm. Tout cela lui permet une accélération de 0 à 100 km/h en 2,25 secondes soit mieux qu’une Formule 1 ou qu’une Formule E.
Et ce qui devait arriver est arrivé : Romain Dumas a tout simplement explosé le record de Sébastien Loeb de 16 secondes, ce qui est énorme. Le nouveau temps de référence est désormais de 7 minutes, 57 secondes et 148 millièmes. Au-delà du record, c’est surtout la première fois qu’un véhicule électrique fait mieux qu’un modèle thermique. Alors certes, en optant pour un électrique, Volkswagen n’a pas eu à subir la perte d’oxygène et donc de puissance liée à l’altitude, ce qui donne un avantage à l’électrique, mais le constructeur a su gérer le refroidissement des batteries qui est souvent le point noir, d’autant plus que l’autonomie n'est pas un souci ici vu la faible durée de la montée.
La performance sportive est à souligner mais Pikes Peak est aussi un bel outil de communication. Rappelez-vous en 2013, Peugeot s’y était engagé après son retrait du championnat du monde d’endurance, prouvant ainsi qu’il restait à la pointe de la sportivité.
Pour Volkswagen, c’est tout autre chose. Avec cette victoire, la marque allemande entreprend une opération de reconquête auprès des consommateurs américains. Pâtissant toujours des conséquences du Dieselgate en termes d’image, mais profitant d'une très grande forme sur le plan commercial, la firme de Wolfsburg veut montrer que l’électrification peut être synonyme de performances et d’écologie.
Pour rappel, Volkswagen a annoncé en 2017, un programme baptisé « Roadmap E » qui prévoit de lancer 80 nouveaux véhicules électriques d'ici 2025, dans toutes les marques du groupe, de Skoda à Bugatti : 50 véhicules purement électriques et 30 hybrides rechargeables. En 2030, chaque modèle aura sa version électrifiée, soit un véhicule du groupe sur quatre. Même si certaines marques ne sont pas commercialisées outre-Atlantique, d’autres le sont et il est hors de question de se priver de cette manne. Volkswagen veut donc clairement faire de l’ombre à Tesla et Chevrolet, qui dominent le marché électrique aux États Unis.
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