Permis de conduire : la boîte manuelle en sursis
Les temps changent. Les modèles électrifiés étant appelés à se développer dans les auto-écoles, de moins en moins d’aspirants conducteurs apprendront à se servir d’une transmission manuelle classique. Ce qui présente quelques avantages, notamment financiers.
Les auto-écoles tenaient leur grand congrès du 2 au 4 juillet à Lille, à l’initiative du CNPA Education et Sécurité routières. L’occasion pour les acteurs du secteur de faire le point sur les évolutions d’un secteur en perpétuelle évolution, qui doit notamment opérer sa transition numérique, veiller à ce que le permis reste accessible au plus grand nombre mais aussi, et c’est très important pour la filière, assurer sa transition écologique.
« Les auto-écoles font leur révolution, en "verdissant" progressivement leurs flottes. Acteurs des mobilités, elles sont les premiers prescripteurs, pour les jeunes, des évolutions engagées vers l'utilisation du véhicule électrique », détaille le CNPA dans un communiqué. « Des discussions sont en cours avec le Gouvernement pour développer l'installation des bornes de recharge dans les auto-écoles, et "verdir" progressivement la flotte en véhicules électriques. »
Or, qui dit véhicule électrifié (100% électrique ou hybride) dit aussi boîte automatique. A mesure que les modèles de ce type se répandront dans les auto-écoles, de moins en moins d’aspirants conducteurs apprendront à utiliser la pédale de gauche, et passeront de ce fait le permis B boîte de vitesses automatique.
« Le cheminement vers les boîtes automatiques est celui emprunté par tous les pays européens. Le changement de parc va prendre un certain temps, mais il est maintenant engagé », commente Patrice Bessone, Président du CNPA Éducation-Routière, interrogé par Caradisiac ce matin.
Est-ce une mauvaise nouvelle ? Pas pour l’écrasante majorité des apprentis conducteurs, qui y verra au moins deux avantages. Le premier est que la formation à la conduite minimale se voit réduite de 20 à 13 heures sur ce type de véhicule, ce qui permet d'abaisser le budget formation, et le second est un meilleur taux de réussite à l’examen. « On a le permis plus facilement en boîte automatique », résume Patrice Bessone.
Et pour les puristes de la boîte mécanique, il est déjà possible d’obtenir la qualification correspondante en suivant, après trois mois de conduite, une formation complémentaire de 7 heures dans une auto-école labellisée.
Difficile de prédire quelle proportion de jeunes permis suivra celle-ci quand les voitures électrifiées seront généralisées, mais il est prévu que les auto-écoles conservent à terme au moins une voiture équipée de façon ad hoc.
Et peut-être, d'ici 5 à 10 ans, sera-t-il du dernier chic chez les jeunes amateurs de conduite d'arguer de leur habilitation « boîte manuelle »…
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