Périphérique Paris : il ne reste plus que deux stations-service
C’est une autre façon de s’attaquer à l’automobile pour mieux l’éradiquer. À la mairie Paris, on ne manque décidément ni d’imagination et encore more moins de détermination pour concrètement traduire son autophobie viscérale. Après s’être employé à rendre la circulation impossible quand il ne s’agit pas de l’interdire par des décisions ensuite condamnées par la justice, voilà que l’on fait en sorte que l’automobiliste ne puisse plus se ravitailler. En effet, il ne reste plus que deux points de distribution de carburant sur les 36 km du périphérique.
On l’appelle l’autoroute urbaine la plus fréquentée d’Europe mais elle sera aussi bientôt la plus pauvre en stations-service. De fait, le conducteur d’une voiture à moteur thermique peut être légitimement habité par l’angoisse de l’autonomie comme son homologue qui a choisi la propulsion électrique… Exagération ? À peine. Après la fermeture définitive des stations-service de la porte de Vincennes, il ne reste plus que deux points de distribution de carburant sur les 36 km du périphérique. Les stations en intérieur et en extérieur de la porte d’Aubervilliers ont d’un coup d’un seul pris des airs d’oasis.
La cause de cette désertification des pompes ? L’enseigne pétrolière qui avait la gestion du site explique : « notre concession était arrivée à expiration. La mairie de Paris n’a pas souhaité la renouveler. Nous nous serions portés candidat pour le maintien de ce gros point de vente si la Ville avait relancé un appel d’offres ».
Il ne s’agit donc pas seulement de la conséquence de l’application des rigoureuses normes de sécurité européennes sur la sécurité des stations-service en milieu urbain. Celle-ci fait son œuvre puisque selon l’Union française des industries pétrolières, il resterait un peu plus de 11 100 points de vente de carburant en France contre 47 500 dans les années 1980. Mais cette pénurie annoncée de carburant pour les centaines de milliers d’automobilistes qui empruntent le périphérique tous les jours est aussi mise en place par un réaménagement de la capitale voulue par la municipalité. La réalisation de grands projets urbains dans un espace où il reste un peu de foncier disponible prend la place des stations-service. On rappellera qu’il y a trois fois moins de stations dans la capitale qu’il y a 25 ans.
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