Paris: en 2024, une voie réservée au covoiturage sur le périphérique
A l'issue des JO 2024, la voie de circulation réservée aux officiels ne pourra plus être empruntée que par des automobilistes pratiquant le covoiturage.
Le périphérique parisien déchaîne les passions politiques. L’axe fait l’objet d’un affrontement entre la région Ile-de-France, présidée par Valérie Pécresse, et la mairie de Paris dirigée par Anne Hidalgo. Rappelons que toutes deux sont candidates à l’élection présidentielle.
Côté mairie, on envisageait depuis longtemps de réserver une voie du boulevard circulaire au covoiturage. Ce mardi, le Conseil de Paris a bien adopté ce projet qui s’inscrit dans la perspective post-Jeux Olympiques de 2024.
L’idée est d’installer une voie réservée aux athlètes, médias, officiels, secours et forces de l'ordre pendant les Jeux, ceci le long des 35 km du périphérique, et que ladite voie devienne ensuite réservée au covoiturage et à d’autres « modes vertueux » (transports en commun et /ou taxis et/ou autre type de véhicule, la liste précise reste à affiner), pour reprendre les termes utilisés par des élus parisiens.
Le montant du projet s’élèverait entre 6 et 7 millions d’euros, selon la mairie de Paris, et des caméras et capteurs permettraient de s’assurer du bon usage qui serait fait de ce nouvel aménagement.
Si les deux tiers des ménages parisiens ne possèdent pas de voiture, et ne sont donc pas concernés au premier chef, ce projet impactera directement le quotidien de millions de franciliens. En effet, 40% des trajets sur le périphérique consistent en des déplacements de banlieue à banlieue.
"Les embouteillages sont de plus en plus nombreux et de plus en plus étendus sur le Périph', parce qu'ils sont créés artificiellement par le gestionnaire, à dessein de dégoûter les usagers de le parcourir. Qu'en sera-t-il lorsque les nombreux travailleurs qui pratiquent encore régulièrement le télétravail reprendront le chemin du bureau ?", s'insurge Pierre Chasseray, délégué général de l'association 40 millions d'automobilistes.
Valérie Pécresse, Présidente de la région IDF, a lancé de son côté une consultation en ligne concernant ce projet auquel elle est farouchement opposée. « Le périphérique appartient aux franciliens, 80% de ceux qui l’empruntent sont des banlieusards. On ne peut pas piétonniser le centre de Paris et supprimer une voie sur le périphérique en même temps », avait-elle notamment lancé lors de la dernière campagne des régionales.
Du 10 au 30 novembre, ceux qui le désirent peuvent donc répondre à cette simple question : « Êtes-vous pour ou contre la suppression d’une voie à la circulation pour tous sur le périphérique ? » On peut éventuellement assortir sa réponse d’un commentaire.
Précisons toutefois que le fait de réserver une voie au covoiturage ne signifie pas la même chose que supprimer un couloir de circulation.
A l’heure où nous publions cet article, près de 40 300 personnes ont participé. Ce qui est encore assez peu, pour un axe emprunté par 1,2 millions de personnes chaque jour.
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