On a conduit, en exclusivité, le futur Mercedes GLC électrique !
PRISE EN MAINS – Après l’échec cuisant de l’EQC, Mercedes s’apprête à réinvestir le marché des SUV familiaux 100 % électriques. Comme la récente CLA, ce modèle zéro émission reprendra les 3 lettres qui frappent son équivalent thermique. Nous avons pu, en avant-première, en prendre le volant.

Que Mercedes prépare une nouvelle mouture du GLC, totalement électrique, qui cohabitera prochainement avec la deuxième génération de ce SUV, uniquement motorisée par des blocs thermiques et hybrides rechargeables, n’est pas une surprise pour nos lecteurs. Des prototypes de ce modèle ont été, à plusieurs reprises, surpris par nos photographes. Pour le reste, aucune information, ou presque, n’a été dévoilée.
Pour tout savoir sur ce descendant de l’EQC, dont les chiffres de vente sont restés au plus bas durant sa -courte- carrière (4 années, de 2019 à 2023), il faudra patienter jusqu’en septembre prochain, lorsque le salon automobile de Munich ouvrira ses portes… ou lire les lignes qui suivent. En effet, il y a quelques jours, Mercedes a convié une toute petite poignée de journalistes, dont nous étions, à découvrir en exclusivité ce que la marque espère comme étant un futur best-seller.


Dans le saint des saints
Une première approche qui ne s’est pas faite, comme c’est souvent le cas, dans un studio sans âme. D’une part, parce que les voitures que nous avons pu approcher étant entièrement camouflée, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur. D’autre part puisqu’il s’agissait, ni plus, ni moins, que de prendre le volant de ce futur modèle.

Un endroit s’imposait alors : le Mercedes-Benz Prüf- und Technologiezentrum. En bon français, rien de moins que le centre d’essais ultra-secret du groupe allemand, là où sont mises à l’épreuve toutes les prochaines Mercedes. Nous voilà donc à Immendingen, au cœur de la Forêt Noire, face à deux autos recouvertes d’un film autocollant qui ne laisse rien deviner des détails de style.


Le constat est le même à l’intérieur où l’ensemble du mobilier a été recouvert, comme c’est de coutume dans le cas de prototypes amenés à circuler sur route ouverte, de tissu. Seules certitudes, la lame HD faisant office de combiné d’instrumentations sera toujours de la partie, tandis qu’une tablette tactile de très grande taille recouvrira la totalité de la console centrale.

À ce stade, difficile de se faire une idée de ce qui nous attendra à bord de ce futur Glc. Nous avons pu toutefois constater que l’espace à bord est des plus généreux, notamment grâce à un empattement plus imposant que celui de la version thermique (+ 8,4 cm, soit un total de 2,97 m). Autre point appréciable, la malle est annoncée pour 570 l sous cache bagages. Comme nous avons pu le constater par nous-même, ses formes régulières devraient largement en simplifier le chargement, même si le seuil de coffre est franchement élevé. Sous le capot avant, on trouve également un généreux frunk de 100 l.

Polyvalence annoncée
Comme c’est souvent le cas lorsqu’un constructeur nous présente un prototype, il aura fallu insister pour obtenir quelques informations techniques sur le GLC électrique. En matière de dimensions, nous saurons simplement qu’il est plus court, moins haut mais plus large que son homonyme thermique.
Sur le plan technique, Mercedes nous annonce un modèle doté de 4 roues motrices et directrices, dont la puissance atteint 360 kW, soit 489 ch. La batterie est capable de stocker, pour sa part, 94,5 kWh et, une fois l’homologation effectuée, l’autonomie en cycle mixte WLTP devrait tourner aux alentours de 650 km. Une efficience qui permet d’être excellente, ce qui n’est pas réellement une surprise en soi puisque ce GLC bénéficiera des travaux qui ont donné naissance au concept EQXX.
Commercialisée sous le nom de GLC 400 4Matic avec Technologie EQ, la variante qu’il nous a été permis d’essayer accepte une puissance de charge maximale de plus de 320 kW, ce qui permet, sur une borne adaptée de récupérer 260 km d’autonomie en seulement 10 minutes (l’architecture électrique est ici en 800V). Il est toutefois probable que d’hypothétiques versions les moins coûteuses affichent des données moins favorables. Mercedes ne semble pas non plus exclure l’idée d’une variante AMG encore plus puissante.
La (courte) épreuve du feu
En se dotant du nouveau centre de développement d’Immendingen, Mercedes a voulu assurer une mise au point plus rapide de ses nouveautés. En reproduisant un maximum de types de route, il permet également de réduire les coûts puisqu’il n’est plus nécessaire, hormis lors des tests par grand froid ou à des températures très élevées, de se déplacer d’un pays à un autre. La marque est même allée jusqu’à utiliser, pour les revêtements des circuits routiers, les différents types de bitume que l’on trouve dans les principaux pays du monde. Même les marquages au sol de chaque contrée sont reproduits, de façon à permettre l’apprentissage des aides à la conduite qui devront assurer leur office que le modèle circule ensuite en France, aux États-Unis ou en Corée du Sud.
En l’espace d’une demi-heure, nous avons ainsi pu virtuellement parcourir le globe au volant de ce futur GLC. Un test court mais qui nous a tout de même permis de constater que, quel que soit l’état du bitume (même des nids-de-poule XXL ou les ralentisseurs à la française sont reproduits sur le principal circuit routier), le confort s’annonce des plus soignés. Précisons toutefois que notre voiture disposait de la suspension pneumatique, reprise de la Classe S pour ce futur modèle. Un équipement qui réclamera sans doute un supplément lors de la commande. Seul hic, les bruits de roulement nous ont semblé plus importants que sur les principaux rivaux de ce Mercedes. Pour ce test, le véhicule était équipé de Pirelli P-Zero de 20", des gommes de taille plutôt raisonnables pour une telle auto. Il faudra donc attendre les essais de la version définitive, prévus pour la fin de l’année, afin de savoir si des progrès ont été faits sur ce point.

Avec ses presque 500 ch, et malgré une masse probablement supérieure à 2,5 tonnes, le GLC ne nous a semblé éprouvé aucune difficulté à effectuer des reprises éclairs. Pour nous en convaincre, nos hôtes du jour nous ont amenés sur un tronçon imitant une route de montagne. Comprenez par là que chaque courbe avait un angle proche de 180° et que la déclivité oscillait entre 11 et 15°. S’il n’était toutefois pas question de pousser le GLC dans ses retranchements entre chaque virage, ces derniers nous ont permis de constater que les roues arrière directrices, capables de pivoter à 4,5°, apportaient un surcroît d’agilité non négligeable. Car, évidemment, dans cet exercice "montagnard", ce SUV ne peut cacher qu’il n’a rien d’une ballerine. La précision de la direction et la neutralité parfaite du comportement routier permettent toutefois de supposer que ce futur Mercedes sera un compagnon de route des plus recommandables.

Faire oublier l’échec
Si l’EQC n’avait pas, loin s’en faut, atteint ses objectifs, c’est probablement parce que ces prestations n’étaient pas à la hauteur de ce que la clientèle attend d’une Mercedes. D’après nos premières impressions et à en croire les données fournies par la marque, le nouveau GLC électrique devrait, sans peine, faire oublier son prédécesseur. Reste à savoir si ses lignes, un point souvent crucial dans la réussite d’un nouveau modèle, seront moins clivantes que celles de la plupart des Mercedes badgées EQ. Patience, donc, sur le lever de voile qui aura lieu début septembre, lors du salon de Munich.
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