Notre Top 10 des restylages "discutables" (Tome 1)
Le relooking, ou plus communément appelé restylage dans le jargon automobile, est une étape quasi indispensable dans la vie d'un modèle. Si certains sont opérés avec justesse et réussite, d'autres sont nettement plus discutables. Voici notre sélection, en toute subjectivité, des restylages les moins réussis.
Fin d'année dernière, nous avons publié notre Top 10 des restylages les plus réussis, qui a été suivi d'un deuxième volet. Il est donc logique que, cette fois-ci, nous nous intéressions aux modèles dont la seconde partie de carrière fut plus délicate, physiquement parlant.
Voici donc ce nouveau Top 10, qui à n’en pas douter suscitera des réactions auprès de nos lecteurs. Un choix, non exhaustif et subjectif que nous assumons, et qui aura droit à un second volet. N'hésitez d'ailleurs pas à vous exprimer dans les commentaires. Les goûts et les couleurs...
Alfa Romeo 156
Voici la berline qui a symbolisé le retour de la marque dans les années 90. Elle est sortie en 1997, a été élue voiture de l’année suivante et l’on doit sa ligne fluide, douce et intemporelle à Walter da Silva. Profondément latine, elle impose si fièrement son blason que l’immatriculation doit migrer sur le côté. C’est ensuite à Giugiaro qu’est confiée la délicate mission de la restylée en 2003. Certains préfèrent cette phase deux. Pourtant, cette calandre inutilement imposante allonge visuellement l’auto tandis que les optiques deviennent plus fades. Les changements sont mineurs à l’arrière, seulement les nouveaux plis de carrosserie sur la malle n’apportent rien. Difficile de parler de restylage raté, mais la phase 1 est subjectivement plus belle.
Audi A4
Avec son arrière quelque peu tronqué, cette génération d’A4 (B6 pour les intimes) sortie en 2001 rappelle le duo de 80/90. L’ensemble est toutefois équilibré et les lignes douces sont de mise. Cette Audi réussit un bon compromis entre le luxe, l’élégance et la discrétion, comme souvent sur ses modèles du début des années 2000. Trois ans seulement après sa sortie, la marque opère un profond restylage, ce qui n’est pas dans ses habitudes. La partie avant s’en trouve transformée, à cause, notamment de la béante calandre « Single frame ». Quant à la partie arrière, elle perd son côté rondouillard pour devenir plus plate. Un effet dû à la forme de ses optiques.
Fiat Multipla
Le Multipla est un vrai sujet de débat. Si tout le monde s’accorde pour le trouver laid, cette laideur peut malgré tout plaire à certains. Le restylage est en toute logique clivant. Dans sa deuxième partie de carrière, Fiat a tenté d’enlever le point de discorde le plus important du Multipla, sa partie avant avec notamment ce bandeau au pied du pare-brise et son capot plat. Si le résultat est plutôt concluant, ces modifications dénaturent totalement la personnalité de ce monospace atypique, mais fort bien conçu. Pour ce qui est de l’arrière, il n’y a pas débat, les feux de la phase une étaient nettement plus réussis.
Fiat Grande Punto
Lors de sa sortie en 2005, cette troisième génération doit continuer sur la belle lancée des deux précédents opus. Pour cela, elle peut compter sur sa ligne, signée Giugiaro. Tout en grandissant allègrement et en conservant ses feux arrière haut perché, elle gagne en finesse et en élégance. C’est sans doute la partie avant la plus réussie. C’est aussi celle qui sera revue lors de « l’Evo » de 2009, et pas de la meilleure façon qu’il soit. Le bandeau en plastique dénature totalement l’ensemble. Un élément semblable apposé à l’arrière n’est pas non plus du meilleur goût. Au moins, cela a l’avantage de mieux protéger la carrosserie.
Peugeot 206
Le moins, que l’on puisse dire, c’est que la 206 a rencontré son public. De par son succès et ses lignes, elle remplace dignement la 205. Et comme sa devancière, elle a connu une carrière à rallonge qui s’est soldée par un profond restylage en 2009. Pour l’occasion, elle prend l’appellation 206+ et tente de ressembler à sa grande sœur la 207. L’idée n’est pas mauvaise, mais l’exécution paraît un peu disproportionnée, notamment à cause de la calandre et des optiques avant, aux dimensions « généreuses ». Le résultat est plus sage à l’arrière, même si le bouclier paraît moins bien intégré qu’auparavant.
Renault Clio III
Lors de sa sortie en 2005, la Clio s’intègre parfaitement dans la gamme de l’époque. Calandre en deux parties et hayon légèrement rebondi sont les signes distinctifs des Renault des années 2000. De plus, elle offre une parfaite synthèse et une finition de qualité pour la catégorie. Quatre ans plus tard, la marque revoit sa copie, et ce n’est pas une réussite. La partie avant devient insipide et plus massive qu’auparavant, la calandre disparaît au profit d’une grande entrée d’air dans le bouclier et les optiques prennent une forme étrange. Les modifications à l’arrière sont plus sages puisque les feux et le pare-chocs évoluent en douceur.
Renault Safrane
Retour au début des années 90, lorsque Renault avait dans son catalogue une grande berline haut de gamme. La Safrane arborait alors une ligne équilibrée, mais sage, trop au goût de certains. La marque décide de rectifier le tir en 1996, après quatre ans de carrière. Les équipes se penchent évidemment sur la partie avant pour lui donner plus de personnalité, histoire qu’elle se fasse davantage remarquer dans la circulation. L’effet est plutôt réussi avec l’apparition d’une véritable calandre et d’optiques au traitement plus moderne. En revanche, le travail réalisé à l’arrière est plus discutable. Si le large bandeau a disparu, la nouvelle forme des feux est-elle plus jolie ?
Skoda Yeti
Entre le Roomster et le Yeti, la marque tchèque a su proposer des modèles au style atypique. Si le second était sans doute le plus sage des deux, il proposait un look qui se démarquait au sein de la mouvance SUV, notamment au niveau de sa face avant qui multipliait les optiques. Pourtant, ce ne sera plus le cas dans sa seconde partie de carrière. Les designers décident de l’assagir avec des phares sans aucune originalité. Le Yeti rentre alors dans le rang.
Volkswagen Passat V
Avec cette génération apparue en 1996, la Passat se prend presque pour une Audi tant son habitacle est bien fini. L’extérieur est également très soigné même si l’originalité ne faisait clairement pas partie du cahier des charges. Néanmoins, l’ensemble est équilibré et respire le sérieux. À l’occasion de son restylage, Volkswagen souhaite faire monter en gamme sa berline et la rendre moins discrète. Cela se traduit par des optiques avant agrandies et une calandre chromée imposante. Un ensemble qui paraît disproportionné allongeant inutilement le nez de l’auto. A l’arrière, seuls les feux (et les ailes) évoluent en adoptant un effet cristal. Seulement, ils ne débordent plus sur les ailes donnant l’impression d’une partie arrière plus plate.
Volvo C30
Un sacré coup de crayon pour cette C30, dont le traitement de l’arrière rappelle la P1800 ES des années 70. Entre la forme du hayon et des optiques, c’est d’ailleurs cette partie qui est le mieux dessinée et le plus original. La partie avant est davantage classique, peut-être trop aux yeux des designers qui l’ont retouché lors du restylage. Il est sans doute exagéré de parler d’un relooking raté, cependant les optiques mordant sur les ailes et le relief sur les extrémités du bouclier n’apportent pour une touche de modernisme bienvenue.
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