Nissan prêt à rejeter une proposition d'intégration de Renault
Renault n'a pas abandonné son idée de fusion des membres de l'Alliance. Mais Nissan n'y est toujours pas favorable. Le japonais voudrait déjà un rééquilibre des liens capitalistiques.
Ébranlée par l'affaire Ghosn, l'Alliance a pris un nouveau départ il y a quelques semaines avec la tenue du premier conseil opérationnel de l'Alliance. Les dirigeants de Renault, Nissan et Mitsubishi se sont réunis à Paris, avec la volonté de montrer que la coopération est de retour sur de bons rails.
Ce nouveau conseil est présenté comme "le seul organe de supervision des opérations et de la gouvernance de l'Alliance", avec la volonté de simplifier et d'accélérer la prise de décision sur les sujets qui concernent les trois grandes entités. Mais derrière les sourires de façade et les poignées de mains devant les photographes, les tensions sont encore nombreuses.
Un projet est au cœur des crispations, celui de la fusion. Il est poussé du côté français, rejeté du côté japonais. Carlos Ghosn n'hésite d'ailleurs pas à dire que c'est pour éviter la fusion que des dirigeants de Nissan ont provoqué sa chute. Hiroto Saikawa, à la tête du constructeur japonais, ne cache pas son opposition à cette idée. Du côté de Renault, on ne baisse pas les bras. Fin mars, le Financial Times révélait que le Losange souhaitait relancer les discussions dès que possible.
Le journal japonais Nikkei a révélé hier que Nissan compte rejeter une proposition de Renault pour une intégration plus poussée au niveau du management, afin d'optimiser toujours plus les synergies. Le japonais souhaite que cette fois, la relation capitalistique soit revue pour être plus équitable. La direction de Nissan estime que le constructeur japonais n'a pas bénéficié d'un traitement équitable jusqu'ici. Pour elle, avec une fusion, cette inégalité de traitement deviendrait permanente.
Renault détient 43,4 % de Nissan, Nissan détient 15 % de Renault (mais sans droit de vote) et 34 % de Mitsubishi. Agacés par le déséquilibre, les Japonais mettent en avant le fait que Nissan vend plus que Renault. Ils ne doivent cependant pas oublier que le Losange a sauvé de la faillite le constructeur nippon en 1999 et que leurs résultats financiers sont de nouveau dans une mauvaise passe. De son côté, le Losange est conscient qu'une évolution des liens et des rapports de force en faveur de Nissan doit s'opérer dans les prochaines années. Mais les deux parties seront d'accord sur un point : elles peuvent désormais difficilement se passer l'une de l'autre.
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