Mitsubishi : Nissan bientôt actionnaire majoritaire
Cela s’est fait quasi en catimini et entre Japonais. Alors que l’avenir de Mitsubishi était sur la sellette depuis la révélation d’une manipulation des tests portant sur la consommation de certains de ses véhicules, le constructeur nippon était dans la tourmente. Jusqu’à apparaître comme une proie pour ses concurrents prêts à mettre la main sur un blason aux perspectives intéressantes. Mais c’est Nissan qui a raflé la mise.
Les constructeurs Nissan et Mitsubishi Motors ont donc décidé de se rapprocher. Un partenariat qui va prendre de l’ampleur, puisque déjà existant sur certaines petites voitures vendues dans l’Archipel, mais aussi une participation. Mitsubishi ouvre ainsi 34 % de son capital à son compatriote Nissan. Mitsubishi Motors explique qu'il va émettre à l'intention de Nissan 506,6 millions d'actions ordinaires ce qui correspond à 1,9 milliard d'euros. L'accord scellant la prise de participation par Nissan devrait être signé d'ici au 25 mai, pour une transaction qui doit être rendue effective en octobre.
Pour le reste, le groupe Mitsubishi Heavy Industries détiendra 20 % des actions. Mitsubishi possédera 10 % du groupe quand Bank of Tokyo-Mitsubishi UFJ en contrôlera 4 %. La prise de participation du groupe dirigé par Carlos Ghosn a été favorablement saluée par les marchés. Dès l’annonce le titre Mitsubishi progressait de 2,35 % à la bourse de Tokyo.
Les experts estiment que Nissan a saisi l’opportunité de s’offrir Mitsubishi Motors à un très bon prix puisque la valeur de l’action du constructeur a perdu plus de 40 % depuis la mi-avril. À terme, Nissan profitera du savoir-faire Mitsubishi dans le secteur des “kei cars” ou mini-voitures en vogue sur le marché nippon ainsi que de ses bonnes parts de marché en Asie du Sud-Est.
Pour autant, le redressement de Mitsubishi Motors s’annonce long et ardu pour le partenaire de Renault. Le scandale au sujet de la manipulation des données sur les valeurs des consommations concerne environ 625 000 mini-voitures assemblées, de marque à la fois Mitsubishi et Nissan, lié par contrat pour ce genre de véhicule. Une faute qui aurait cours depuis 1991 si bien qu’il ne faut pas exclure une vague d’actions légales contre le groupe. Des procédures susceptibles de menacer sa santé financière.
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