Marché européen 2022 : le diesel fait de la résistance
Malgré une offre électrique toujours plus abondante, les véhicules diesels continuent de mieux se vendre en Europe en juin 2022, grâce notamment à l’Allemagne.
Porté aux nues, y compris par les marchés où le gasoil est plus cher que l’essence, dans les années 2000 grâce à ses formidables progrès technologiques, le diesel subit actuellement le contrecoup de cet engouement. La nouvelle énergie-miracle, c’est l’électricité, subventionnée bien au-delà de tout ce dont le diesel a pu bénéficier, un peu partout en Europe.
On pourrait ainsi croire que les moteurs au gasoil, accusés de bien des maux, seraient sur le point de disparaître. La réalité est un peu différente. Effectivement, selon Schmidt Automotive Research, dans 18 pays de l’Union européenne (14 d’avant l’élargissement de 2004, plus la Norvège, la Suisse, l’Islande et le Royaume-Uni), la part de marché des diesels a chuté certes de 53,1 % en 2015 à 20 % en juin 2022. Seulement, sur la même durée, celle de l’électrique a crû de 0,5 % à 12,3 %, dont reste inférieure à celle du diesel. C'est le plus bas pour l'électrique depuis décembre 2021, où les autos zéro émission ont enregistré une pointe à 20 %, surpassant les diesels.
Toujours en juin 2022, dans un marché en baisse de 17 %, les électriques n’ont crû que 3 %. La cause ? Une offre incapable de satisfaire la demande, à cause de la crise des semi-conducteurs, de la fermeture de l’usine Tesla en Chine, due à un rebond du Covid, mais aussi – et surtout – des troubles consécutifs à la guerre en Ukraine, où l’on fabrique des faisceaux électriques. Par ailleurs, le Royaume-Uni a supprimé le 14 juin ses aides à l’achat des électriques, estimant que le marché de ces autos est mature outre-Manche. La prévision de 14 % d’électriques en Europe devrait néanmoins être atteinte, un sursaut étant attendu au deuxième semestre. Les constructeurs disposent de carnets de commande bien garnis, le Groupe VW, par exemple, ayant 300 000 électriques à livrer.
Des diesels gonflés
Ces avanies affectent moins les diesels, du moins en apparence. En effet, leurs chiffres seraient artificiellement gonflés par les ventes aux loueurs, sur des marchés comme l’Allemagne. Pourtant, la hausse du prix des carburants y affecte particulièrement le gasoil, comme en France, où de moins cher que le sans-plomb, il est devenu plus cher, dépassant même le 98. Mais les constructeurs se servent traditionnellement des loueurs dotés de flottes importantes pour écouler des modèles malaimés, ce qui inclurait à l'heure actuelle énormément de diesels, dont les commandes ont été passées voici plusieurs années.
En France sur 6 mois 2022, les diesels représentent 16,8 % du marché, contre 12,1 % aux électriques. Une sacrée dégringolade par rapport à l’époque, pas si lointaine, où ils représentaient les deux tiers des ventes ! Néanmoins, ils font ici aussi de la résistance. D’ailleurs, sans les subventions accordées aux électriques, qu'ils surpassent toujours commercialement, ils profiteraient d’une part nettement plus importante, qui serait encore renforcée s’ils pouvaient bénéficier de la vignette Crit’Air 1. Ce ne serait d’ailleurs que logique, au vu de leur pollution réelle…
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