Leasing social: moins tu peux payer, plus tu payes
Le financement du futur leasing électrique ne reposera plus sur les aides publiques mais sur le dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE), acquité par des entreprises privées qui ne manqueront pas de répercuter ces dépenses dans le coût de final leurs produits. Entre baisse des aides et hausse des dépenses, l'électrique va coûter plus de fric... à ceux qui n'en ont pas.

Moins tu peux payer, plus tu payes. La sentence de Coluche concernant à l’époque le crédit bancaire se transpose formidablement au nouveau futur leasing social.
La mise en place du système, à la rentrée de septembre, comporte des modifications importantes par rapport à la version 2024. À commencer par son mode de financement.
Au moment où l’exécutif recherche 40 milliards d’éconocroques, l’idée lui est venue de ne plus financer le leasing électrique. Pour maintenir le système en place comme promis, la mesure dépendra du dispositif des certificats d’économie d’énergie (CEE) porté par l’Agence de la transition écologique (Ademe). En clair, le leasing social sera financé par les entreprises privées. De quoi soulager le portefeuille de l’État, mais pas le vôtre.
Ciblé à l’origine sur les économies, l’outil supporte désormais le développement de la voiture électrique. Or les entreprises achètent ces CEE sur le marché. Un coût pour elles, qu’elles n’hésitent pas à reporter sur leur produit final vendu au consommateur. Du coup tout le monde finance le système, y compris les ménages les plus modestes à qui on reprend d'une main, une partie du leasing qu'on leur donne de l'autre.
Baisse des subventions par véhicule
Comme lors du précédent leasing 2024, l’aide concernera « 50 000 voitures particulières électriques à destination des ménages modestes ». À l’époque la subvention pouvait atteindre un montant maximum de 13 000 € par véhicule, dont 7 000 € de bonus écologique. Le leasing 2025 (enveloppe de 369 €) sera plus chiche. L’aide représenterait 7 380 € par véhicule. Auxquels peuvent s’ajouter 2 000 € à 4 000 € de bonus écologique. L'aide maximale totale par voiture achetée ne pourra dépasser 11 380 €. Soit 1 620 € de soutien en moins par auto. À ce stade, ni le montant du loyer ni les critères d’éligibilité ne sont précisés. Seuls a été évoquée une priorisation minimale de 5 000 des 50 000 véhicules aux ZFE. Une autre réforme vient également grever le porte-monnaie des futurs propriétaires de voitures à batteries.
Carte grise payante
Depuis le 1er mai le véhicule électrique doit payer son cheval fiscal au même titre qu’un véhicule thermique. L’état a donné la main aux régions. Libre à elles de maintenir une fiscalité zéro, d’appliquer un taux plein ou réduit. Résultat : la région des Hauts-de-France est la seule à maintenir la gratuité de la carte grise aux véhicules zéro émission. Un coup supplémentaire porté au développement de l'électrique.
Où va l’argent du malus écologique ?
Alors que le bonus écologique a été abaissé cette année, depuis le 1er mars 2025, le seuil de déclenchement du malus écologique se fait dès 113 grammes de CO2/km (au lieu de 118 grammes de CO2/km jusqu’au 28 février 2025) et son montant rehaussé à 70 000 €. Si jusqu'à présent, ce malus ne s'appliquait qu'à la première immatriculation, à compter du 1er janvier 2026, la rétroactivité du malus va toucher des millions de véhicules.
Seront concernés tous les véhicules déjà en circulation depuis 2015, non soumis au malus lors de leur première immatriculation. « Si l’État déporte le financement des différents dispositifs d’aides, à quoi seront donc destinées les recettes fiscales du malus en 2026 ? » s’interroge sur LinkedIn Xavier Horent, délégué général de Mobilians.
Dans une période de serrage de ceintures et de quête de pognon, l’État, ressemble de plus en plus à Harpagon. L’électrique serait-il encore réservé à une élite de conducteurs branchés ?
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