Le retour aux 90 km/h ? Une bénédiction !
Stéphane Schlesinger , mis à jour
De plus en plus de départements reviennent aux 90 km/h, après avoir dû se conformer aux ineptes 80 km/h décidés par le clairvoyant Edouard Philippe. Et c’est un soulagement ! Non pas pour le temps gagné mais à cause de certains camionneurs…
L’été, je descends en vacances dans le Sud de la France par un savant parcours de mon cru, le plus souvent nocturne, mêlant autoroutes et routes. En effet, je m’ennuie prodigieusement sur les premières, et apprécie les secondes justement pour leur variété, ainsi que l’aperçu qu’elles permettent d’avoir sur notre belle France. Une architecture qui change au fil des régions, des paysages parfois surprenants, de vieilles affiches peintes datant des années 50 qu’on aperçoit çà et là, des autos anciennes garées chez des passionnés qu’on devine plus nombreux qu’espéré…
En sus, on consomme moins, et on ne paie pas – encore – de péage… Puis, je plonge dans la nuit, son calme, sa fraicheur et ses mystères, au son de bonnes vieilles ringardises des années 80. C’est mon kif, ce genre de route de nuit, où je mets un coup de 3 pour faire rugir le 6-cylindres quand je double un poids-lourd.
Seulement, avec le passage aux 80 km/h, décidés par le Premier Ministre Edouard Philippe qui a dû se faire retourner le cerveau par des activistes enragés de l’anti-vitesse, fini ces dépassements. Au contraire, devant rouler à la même vitesse que les PL, j’ai cru à plusieurs reprises me retrouver dans un remake de Duel, le fameux film de Steven Spielberg mettant en scène un VRP en Plymouth Valiant harcelé par un camionneur sadique.
Je suis un peu bête, quand c’est limité à 80 km/h, je roule à 80 km/h GPS, et ça ne plaît pas du tout à certains routiers. Plusieurs fois, j’en ai eu un collé à mon parechoc arrière sur une 2-voies pendant des kilomètres. Il est même des 44 tonnes qui m’ont doublé, ainsi que les voitures qui me précédaient, dont un l'an dernier qui a roulé allègrement sur des zébras pour effectuer la manœuvre, obligeant les usagers arrivant en sens inverse à bien serrer à droite...
Tout ça pour se garer devant chez lui quelques kilomètres plus loin. C’est sûrement ce même atrophié des méninges qui a ventousé mon bouclier arrière voici quelques jours dans le centre de la France, alors que je roulais la nuit à 70 km/h dans une zone de travaux… limitée à 70 km/h. Et contrôlée par un radar de chantier.
Là encore, sur plusieurs kilomètres. Plus loin, la route est repassée en 4 voies, et il a entrepris de me dépasser juste avant le moment où, évidemment, la limitation passait à 110 km/h. Je ne l’ai pas laissé faire, et ai accéléré pour me conformer à la nouvelle limitation. Je l’ai déposé, et ça l’a rendu fou de rage : il a certainement cassé son commodo à force d’appels de phares pleine nuit. Il avait dû préparer une manœuvre peu amène me concernant, notamment en se rabattant, cet âne…
A 90 km/h, et a fortiori à 110 km/h, on est à l’abri de ces excités de la semi-remorque. Et puis, au creux de la nuit, on rejoint le périphérique parisien, limité à 70 km/h. Et là, entre deux radars, ce petit manège recommence. Et que ça te recolle au cul, et que ça te double rageusement, et que ça fait des queues de poisson, et que ça fonce à près de 90 km/h (y compris dans les zones de travaux limitées à 50) au mépris des distances de sécurité, tout ça avec des engins monstrueux qui ne peuvent, loin s’en faut, s’arrêter aussi court qu’une voiture.
Je ne comprends pas, mais alors pas du tout ce genre de comportement. Ces professionnels de la route connaissent le danger, du moins je le crois, alors que se passe-t-il dans leur tête ? Des grammes d’alcool ou de coke ?
Je ne dis évidemment pas que tous les chauffeurs de semi-remorques se comportent comme ça. Bien au contraire, je trouve les camionneurs français globalement très respectueux des autres, et bien plus rassurants par leur usage du clignos que pas mal de leurs collègues étrangers.
Ce qui rend d’autant plus effrayants et incompréhensibles les quelques fous-furieux de la nuit. Que fort heureusement, le retour au 90 km/h permet de garder loin derrière soi, n’est-ce pas, M. Philippe.
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