Le PDG de VW s'appuie sur l'exemple Tesla pour justifier les suppressions d'emplois
Herbert Diess prévient qu'il faudra probablement réduire les effectifs à Wolfsburg. Et pour justifier ces éventuelles réorganisations, le PDG du groupe Volkswagen cite l'usine Tesla de Berlin en exemple.
Herbert Diess avait probablement vécu plutôt favorablement le départ de Bernd Osterloh, l'ancien patron du personnel chez Volkswagen qui s'opposait à la vision réformiste et anti-conservatrice du PDG du groupe. Sa remplaçante, Daniela Cavallo, était une bonne nouvelle pour Diess qui pouvait entrevoir une opposition moins forte du côté du personnel. Mais ça, c'était "avant".
S'il se montrait plus neutre sur le thème sensible de la restructuration chez Volkswagen, Herbert Diess a pris une position plus claire ces derniers jours : "nous avons besoin de plus de rapidité dans le développement de nouveaux véhicules et dans la prise de décision. C'est le défi auquel Wolfsburg est confronté. Nous devons certainement supprimer des emplois".
En clair, les suppressions d'emplois ne sont plus exclues, elles sont même au programme pour permettre à Volkswagen d'assurer la transition écologique, symbolisée par la voiture électrique. Laquelle nécessite moins de main d'oeuvre en usine, et cela, Herbert Diess en est conscient : si son groupe souhaite maintenir des marges confortables semblables à l'ère du thermique, il faudra moins de monde.;
La déclaration n'a visiblement pas plu à Daniella Cavallo : "Herbert Diess préfère les investisseurs de Wall Street à sa propre main-d'œuvre - ce comportement est sans précédent dans l'histoire de notre groupe et montre une fois de plus que le PDG n'a ni empathie ni sentiment pour la situation de la main-d'œuvre, même dans cette crise". Le comité d'entreprise de VW aurait par ailleurs appris par voie de presse que "Diess volait vers des investisseurs aux États-Unis au lieu d'assister à la réunion d'entreprise". Devançant la polémique, Herbert Diess a préféré annuler son déplacement aux Etats-Unis.
Herbert Diess semble en tout cas aimer l'Amérique et les méthodes radicales de ses grandes entreprises en matière de gestion des salariés. Le PDG n'hésite pas à montrer Tesla en exemple, et notamment l'usine de Berlin qui sortira bientôt de terre. C'est, aussi, une façon de pointer du doigt le risque de forte concurrence de cet "intrus" américain sur le sol allemand face aux usines historiques.
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