Le gouvernement réagit face à la galère des candidats au permis de conduire sans pour autant rassurer les professionnels du secteur
Julien Bertaux , mis à jour
Dans l'urgence, de nouveaux inspecteurs, mais aussi d’anciens à la retraite, viendront à la rescousse des candidats au permis de conduire et des auto-écoles d’ici un mois. Pour les professionnels du secteur, les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes.

Début juillet, les organisations représentatives des écoles de conduite tiraient la sonnette d’alarme en protestant contre le manque d’inspecteurs et les délais pour obtenir une date d’examen au permis de conduire. Dans l’Aveyron par exemple, l’attente peut durer jusqu’à dix mois.
Mi-juillet, les représentants du secteur ont été reçus par le Ministre de l’Intérieur en affirmant que 200 inspecteurs sont nécessaires pour réduire l’attente pour obtenir le précieux sésame. À l’heure actuelle, il faut attendre en moyenne 80 jours entre l’obtention du code de la route et l’examen derrière le volant. En 2023, ce chiffre était de 65.
François-Noël Buffet les a entendus en partie en annonçant le recrutement de 108 inspecteurs et la mobilisation d’inspecteurs à la retraite. Dans un communiqué, il indique que « face à la forte tension actuelle sur les places d’examen du permis de conduire, le gouvernement prend des mesures rapides visant à garantir un meilleur accès à cet examen, notamment pour les jeunes ». Le ministre a également annoncé l’ouverture d’ici la fin de l’année de 80 000 places à l’examen.
En revanche, il n’avance pas « d’engagement sur le délai », mais indique tout de même que « 49 seront opérationnels dès la fin du mois de septembre » et une période d’un mois pour que le dispositif soit « totalement opérationnel ».
Une réforme en cours ?
Par ailleurs, le gouvernement a évoqué le faible taux de réussite au permis de conduire : 59,4 %. Il souhaite relever ce chiffre afin d’éviter un second passage qui contribue au phénomène d'engorgement : « Il est indispensable que les candidats présentés à l’examen possèdent tous les acquis nécessaires et que l’examen ne soit plus vécu comme une épreuve déstabilisante pour nombre d’entre eux ».
Enfin, François-Noël Buffet a indiqué préparer une « réforme en profondeur pour améliorer le taux de réussite sans jamais compromettre la sécurité sur nos routes » sans donner pour autant de détails.
Des « mesures insuffisantes »
Suite à cette annonce du gouvernement, les acteurs du secteur n’ont pas tardé à réagir. L’Unic, l’Unidec et Mobilians « expriment leur vive déception » et dénoncent « des solutions précaires et temporaires faisant reposer l’effort sur un système déjà à bout de souffle depuis des décennies […] les embauches en renfort étant le résultat des engagements des années passées ».
C’est ainsi que cette union d’organisme demande que le recrutement des inspecteurs soit « voté lors des débats de la loi de finance 2026 », tout en ciblant « les départements les plus en tension ».
Pour Edouard Rudolf, le Vice-Président de la FENAA (Fédération des Enseignants et Auto-écoles d’Avenir), « ce n’est pas à la hauteur de l’enjeu, ce sont seulement 10 inspecteurs supplémentaires qui seront recrutés quand il en faudrait au moins 150 pour combler les 200 000 places qui manquent chaque année ».
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