La Peugeot 208 II s'est-elle rachetée une conduite en termes de fiabilité ?
Dates clés
- Mars 2019 : présentation au Salon de Genève
- Juin 2019 : commercialisation de la 208 en version thermique et électrique
- Novembre 2023 : lancement de la version restylée avec un nouveau moteur hybride et une nouvelle offre en électrique
En bref
C’est à l’occasion du Salon de Genève en mars 2019 que la seconde génération de 208 est lancée. Elle fait totalement table rase du passé en adoptant un look inédit, mais en phase avec les autres modèles de la gamme. La citadine veut plus que jamais battre sa concurrente de toujours : la Renault Clio.
Signature lumineuse en forme de croc, large calandre, passages de roue musclés et partie arrière arborant un bandeau noir, la nouvelle venue ne passe pas inaperçue, et c’est bien le but recherché. Le spectacle continue à bord avec une planche de bord résolument moderne, joliment dessinée et bien présentée. La Renault Clio V, qui semble au premier abord être un restylage de l’ancienne génération paraît beaucoup plus sage.
Sous le capot, la lionne ratisse large en s’offrant les services du diesel (BlueHDi 100 ch), de l’essence (PureTech 75, 100 et 130 ch) ainsi que de l’électrique (136 ch et 340 km homologués).
En plus d’attirer l’œil, la lionne est correctement équipée, profite de rangements bien pensés et d’un confort de suspension rare dans le segment. Toutefois, elle pèche par des places arrière moyennement accueillantes et un coffre juste. La Peugeot 208 réussit à battre la Clio en se plaçant en tête des ventes en 2021 et 2022.
Fin 2023 marque le lancement de la version restylée dont la partie avant s’affirme davantage. Pour le reste, les changements sont mineurs, mais on apprécie les évolutions du système multimédia, pas des plus performants qui soit.
Ce petit coup de pinceau s’accompagne d’une inédite version hybride qui se contente toutefois d’une technologie 48 Volts. Le moteur électrique situé dans la boîte de vitesses à double embrayage e-DSC6 s’adosse aux blocs PureTech de 100 et 130 ch. Du côté de l’électrique, une seconde version plus puissante (156 ch), et allant plus loin (410 km homologués), enrichie le catalogue. A contrario, le diesel n’est plus proposé.
Grâce au succès rencontré, la Peugeot 208 est une valeur sûre sur le marché de l’occasion. Les exemplaires sont nombreux, dans différentes versions et dans une fourchette de prix large. Néanmoins, elle souffre de l’image désastreuse du moteur PureTech et dans une moindre mesure de celle du BlueHDI.
Cette seconde génération a été moins touchée et bénéficie en plus d’une extension de garantie et d’une prise en charge pour le diesel. On ne peut affirmer que cette 208 soit totalement fiable puisque des cas ont été recensés, mais elle ne représente pas le même danger que la précédente génération.
Caradisiac a aimé
- Confort de suspension
- Comportement routier
- Présentation intérieure
- Equipements
- Rangements
Caradisiac n'a pas aimé
- Habitabilité
- Coffre
- Système d'infodivertissement
- Consommation en essence
- Position de conduite
Nos versions préférées
- II 1.2 PURETECH 100 S&S ALLURE
- II 1.5 BLUEHDI 100 S&S ALLURE
Qualités et défauts
Ce qui peut vous tenter
- Le confort de suspension : la Peugeot 208 est véritablement une bonne élève en la matière. Pour une voiture de cette catégorie, les suspensions sont conciliantes, un atout indéniable lorsque l’on roule en ville puisqu’elle efface les plaques d’égout et autres dos-d'âne.
- Le comportement routier : la marque a fait le choix de privilégier le confort plutôt que de proposer un châssis affûté, comme ce fut le cas par le passé. Toutefois, la tenue de route est difficilement critiquable puisqu’elle profite d’une grande stabilité et de réactions assez douces à la limite.
- Présentation intérieure : depuis l’avènement de la première génération du 3008, la marque soigne particulièrement l’intérieur de ses modèles et la 208 en profite pleinement. Combiné d’instrumentation à effet 3D, touches de type piano, design très moderne, la planche se démarque nettement de la concurrence.
- Équipements : la 208 n’a pas à rougir à ce sujet. Sans être d’une grande générosité, la dotation est honnête et devient véritablement intéressante à partir du niveau Allure. Cela tombe bien puisqu’elle est la plus représentée en occasion.
- Rangements : support pour smartphone, bacs de porte accueillant sans souci une grande bouteille d’eau, profonde boîte à gants, la 208 est une citadine qui en fait beaucoup à ce niveau.
Ce qui peut faire hésiter
- Habitabilité : si les rangements sont nombreux, la place dévolue aux places arrière est assez décevante. L’espace pour les jambes n’a rien d’extraordinaire et le dossier peu incliné ne rend pas les voyages des plus agréables.
- Coffre : il a peu d’atouts à faire valoir. Tout d’abord, son volume de 265 litres n’est guère brillant. Ensuite, rabattre les dossiers vous permettra d’augmenter la contenance, mais pas de profiter d’un plancher plat. Enfin, la profondeur du bouclier rend la dépose d’objets lourds peu facile.
- Système d’infodivertissement : lors de sa sortie, il ne s’agissait pas du plus performant. C’est encore plus le cas aujourd’hui, d’autant que son affichage (notamment la cartographie) n’utilise pas la totalité de l’écran. Le système sera toutefois amélioré lors du restylage de fin 2023.
- Position de conduite : elle n’est pas adaptée à tout le monde. Selon les morphologies et vos préférences, la partie haute du volant peut masquer totalement le combiné d’instrumentation. À tester donc avant un éventuel achat.
- Consommation en essence : le moteur PureTech n’est clairement pas un modèle de sobriété. S’il devient plus raisonnable à allure coulée, il vous fera payer cher une conduite nerveuse.
Budget
Achat / Cote :
Avec le succès que la Peugeot 208 a rencontré en neuf, les modèles sont nombreux sur le marché de la seconde main. Les premiers prix débutent sous la barre des 9 500 €, mais les exemplaires sont peu nombreux. Pour ce budget, vous pouvez prétendre à une version de base PureTech 75 ch Like ou Active Business de 2021 qui aura parcouru un peu moins de 100 000 km. Néanmoins, une somme de 10 000 € donne accès à davantage de modèles avec à peu près avec les mêmes critères. Pour bénéficier d’une 208 PureTech 100 ch Allure (2020, 95 000 km), comptez 11 000 € au minimum. Son pendant diesel, BlueHDi 100 ch Allure (2020, 110 000 km), nécessite un effort de 1 000/1 500 €, ce qui n’est pas négligeable. La E-208 place la barre un peu plus haute, puisqu’un chèque de 13 000 € donne accès à un modèle de 2020 en finition Active et affichant 80 000 km. Enfin, une 208 restylée se déniche à partir de 17 000 €.
Retrouvez les annonces de la Peugeot 208 II sur le site de La Centrale.
Consommation :
La Peugeot 208 souffle quelque peu le chaud et le froid. Côté diesel, le BlueHDi de 100 ch se montre frugal et peut descendre aisément sous la barre des 5 l/100 km. En revanche, ce n’est pas le cas du bloc PureTech qui nécessite en moyenne 7 l/100 km, sans adopter un rythme soutenu. La version de 75 ch, moins performante ne fait pas beaucoup mieux pour autant. Quant à la version électrique, son appétit n’est pas des plus raisonnables tout en variant sensiblement suivant les conditions.
Assurance :
Une Peugeot 208 ne coûte clairement pas plus cher à assurer qu’une concurrente équivalente. En effet, selon notre profil de conducteur, les primes d’assurance sont très proches entre une Renault Clio, une Citroën C3 et une Volkswagen Polo. Il n’y a que l’Audi A1 qui nécessite un effort de près de 5 %.
Prix des pièces :
La Peugeot 208 est assez bien placée dans ce chapitre, le prix des éléments d’entretien courant est dans la moyenne (plaquettes et disques de frein, amortisseurs…). Le coût est équivalent à une Renault Clio, mais supérieure à celui d’une Citroën C3. En revanche, le Volkswagen Polo et surtout l’Audi A1, pratiquent une politique tarifaire plus élevée.
Entretien :
Afin de bénéficier des extensions de garantie éligibles pour les moteurs à essence et diesel, il est impératif de choisir un exemplaire qui a parfaitement été entretenu dans le réseau en temps et en heure. Pour le BlueHDi, il est conseillé d’utiliser une huile de grade 5W30. Dans tous les cas, il convient de réaliser une vidange tous les 20 000 km ou un an au maximum.
Fiabilité
Description :
Le groupe Stellantis traverse une passe difficile. En plus de lancer régulièrement des campagnes de rappel pour des motifs parfois graves, il doit faire face à de sérieux problèmes mécaniques. Cette 208 de seconde génération n’est pas la plus touchée, mais elle n’échappe pas totalement à ces défauts de conception. En cause le moteur PureTech, avec sa courroie de distribution qui se désagrège et sa surconsommation d’huile, et le 1.5 BlueHDi dont la chaîne reliant les arbres à cames peut casser et avoir de lourdes conséquences. Ces avaries assombrissent un tableau qui par ailleurs ne présente pas d’autres tares.
Pannes lourdes ou immobilisantes :
- Courroie de distribution : le PureTech fait beaucoup parler, et pour cause puisque de nombreux propriétaires ont connu de gros soucis avec ce moteur, allant jusqu’à la casse. Dans le cas de cette 208 de seconde génération, la courroie de distribution est nettement plus solide et ne se désagrège plus. Toutefois, il existe encore quelques cas, certes nettement moins nombreux qu’auparavant. Le groupe stellantis a mis en place une extension de garantie de 10 ans ou 175 000 km. Il faut toutefois répondre à certaines conditions pour en profiter.
- Surconsommation d’huile : même si les cas semblent limités, cette seconde génération de 208 connaît également des soucis de surconsommation d’huile sur les moteurs PureTech. Ce type de mécanique à tendance à consommer naturellement de l’huile. Néanmoins, si elle dépasse 0,2 litre/1 000 km il convient de le faire vérifier, le déshuileur peut en être la cause. Comme pour le souci de courroie de distribution, la garantie étendue prend en compte ce problème.
- Chaîne de distribution : le seul moteur diesel présent sous le capot de la 208 n’est pas non plus épargné par un souci loin d’être anodin. La chaîne de distribution reliant les arbres à cames peut se détendre, prendre du jeu et finir par rompre. Si tel est le cas, les dommages subits par le moteur peuvent nécessiter son remplacement. Cet incident peut arriver à de faibles kilométrages. Stellantis a mis en place une prise en charge complète pour les véhicules de moins de 5 ans ou 150 000 km.
- Système AdBlue : le système de dépollution et l’usage de l’urée (ou AdBlue) peuvent occasionner plusieurs soucis allant du simple message d’erreur à l’immobilisation de la voiture puisqu’elle refusera de démarrer. Le système d’injection peut se gripper et l’urée peut se figer et se cristalliser avec pour conséquence de ne plus pouvoir être injecté et à déformer le réservoir.
Autres pannes ou faiblesses :
- Rien à signaler à ce chapitre.
Aspect extérieur :
- Peinture : de nombreux propriétaires se plaignent d’une peinture trop fragile, qui marque facilement et dont les impacts sur la partie avant apparaissent rapidement.
Finition intérieure :
- Bruit de mobilier : l’habitacle de la 208 est plutôt bien assemblé. Toutefois, il est possible que certains bruits parasites apparaissent au niveau de la planche de bord et des portes. Néanmoins, les cas sont loin de courir les rues.
Dysfonctionnements électroniques/fonctions à bord :
- Climatisation : le compresseur peut tout simplement lâcher, parfois à des kilométrages très faibles, que ce soit avec les moteurs thermiques ou électriques.
- Système multimédia : peu de constructeurs y échappent et Peugeot ne fait pas exception. Ecran qui se fige, lenteurs, coupures de connexion avec le smartphone, les difficultés d’utilisation sont multiples et agaçantes.
Rappel de rectification en concession :
- Mai 2024 : l’unité de commande du moteur peut mal interpréter une information, entraînant alors l’ouverture de l’embrayage et une perte inattendue de propulsion.
- Avril 2024 : les modèles fabriqués entre le 18 janvier et le 14 mars 2023 (316 exemplaires), un défaut de soudure peut entraîner des fissures au fil du temps au niveau du train arrière. Ce dernier peut à terme casser.
- Décembre 2023 : un élément de fixation proche du pare-brise peut avoir été mal installé. Si l’airbag rideau est amené à se déployer, il peut se détacher et blesser les occupants. Au total, 3 287 exemplaires assemblés entre le 16 juin et le 22 novembre 2023 sont concernés.
- Décembre 2023 : sur les versions diesel, une erreur logiciel de l’unité de commande moteur peut entraîner des émissions d’oxyde d’azote supérieures aux limites réglementaires.
- Novembre 2023 : les émissions par évaporation d’hydrocarbures sont trop élevées et ne répondent pas aux normes en vigueur.
- Septembre 2023 : les versions diesel bénéficient d’une reprogrammation suite à des dysfonctionnements de l’indication de défaut d’injection d’urée.
- Juillet 2023 : pas moins de 2 844 exemplaires produits entre le 22 février 2021 et le 9 février 2022 peuvent avoir une climatisation qui se met en route seule. Il faut alors vérifier le faisceau électrique au niveau de la pédale d’embrayage.
- Juillet 2023 : les pneumatiques d’origine ne sont pas conformes et peuvent altérer le système antidérapage ESP sur les voitures fabriquées entre le 28 février et le 14 mars 2023.
- Février 2023 : un peu plus de 20 000 exemplaires produits entre le 19 mars 2020 et le 24 octobre 2022, le couple de serrage des biellettes de direction peut être incorrect.
- Février 2023 : sur les voitures produites entre le 2 décembre 2020 et le 11 avril 2021, le régulateur peut accélérer la vitesse à environ 30 km/h au-dessus de celle définie.
- Octobre 2022 : une conduite de carburant, reliant le réservoir au moteur, peut avoir été mal positionnée et risquer de frotter sur d’autres éléments du soubassement. 12 432 Peugeot 208 fabriquées entre le 5 août et le 23 novembre 2021 sont invitées à passer à l’atelier.
- Septembre 2022 : les 208 assemblées entre le 17 mars et le 30 avril peuvent connaître un souci sur le réseau de câblage qui pourrait provoquer un incendie.
- Janvier 2022 : sur les versions électriques produites entre le 15 janvier et le 20 juin 2020, la batterie située sous le capot avant peut être victime d’un court-circuit et conduire à un incendie.
Meilleures versions
En Essence : II 1.2 PURETECH 100 S&S ALLURE
En Diesel : II 1.5 BLUEHDI 100 S&S ALLURE
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