L'automobile, perçue comme un luxe par 74% des Français
Si la hausse continue du prix des voitures neuves fait les affaires des constructeurs, elle va à l'encontre des intérêts des particuliers. Selon un sondage, les trois quarts d'entre nous la perçoivent comme une nouvelle forme de luxe.

Mois après mois, les chiffres du marché automobile laissent entrevoir un bilan 2025 bien maussade en termes de volume. 1,046 millions de voitures neuves ont été vendues de janvier à août, chiffre en baisse de 7,14% par rapport à la même période en 2024, et la perspective d’un bilan 2025 à 1,6 million de voitures neuves est dans toutes les têtes. Parmi les causes de ce marasme, on citera notamment une électrification qui pour le moment pose plus de questions qu’elle n’en résout (Faut-il prendre une électrique ou une hybride ? Et quelle hybride ? etc.), qu’accompagne une incroyable inflation du prix des voitures neuves. On ne trouve quasiment plus rien à moins de 15 000 €, ce qui pousse les particuliers à faire durer leurs voitures actuelles et favorise le marché de l’occasion (3 immatriculations sur 4).
Selon un sondage* de l’assureur Leocare dont Caradisiac a la primeur, 74% des Français, soit la même proportion d’acheteurs qui se tournent vers l’occasion, estiment que la voiture est devenue un luxe. Et c’est d’autant plus regrettable que 63% d’entre nous la jugent indispensable dans le cadre de leur vie quotidienne.
Et si les Français fustigent le coût élevé du neuf, l’inflation s’étend au-delà des prix catalogues. Sont ainsi citées parmi les dépenses les plus lourdes, et dans cet ordre, l’entretien / réparation (36 % des sondés), le carburant (25 %), le financement (24 %), l’assurance (11%) et les postes "stationnement / péage" (3%). A l’appui de cette énumération, on mentionnera cette étude SRA soulignant que le coût moyen des réparations a crû de 25,7% entre 2020 et 2024, ce qui entraîne aussi une hausse du montant des primes d’assurance.
Dans le même sondage, 62 % des répondants indiquent que leur auto représente entre 5 et 20 % de leurs dépenses mensuelles, ce qui pousserait un tiers d’entre nous à réduire leurs garantie d’assurance. De plus 9 % ont renoncé à leur couverture et 16 % y songeraient, ce qui apparait pour le moins inquiétant. Rappelons en effet que la conduite sans assurance constitue un véritable fléau, aux conséquences potentiellement dramatiques : en cas d’accident responsable, un conducteur en fraude s’expose à devoir payer toute sa vie pour les dégâts matériels et/ou humains engendrés. Tout sauf un bon calcul, donc.
Au-delà, cette hausse des prix dans l’automobile pose la question d’un accès à la mobilité de plus en plus délicat, alors même que toute l’histoire de l’automobile s’est construite sur sa démocratisation.
*Étude menée par Leocare, en partenariat avec Discurv, du 3 au 7 juillet 2025, auprès d’un échantillon de 1 000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.
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