Guide de survie des déplacements en ZFE
L’automobile vit une transition violente et intense. Les ZFE (Zone à Faible Émission) seront interdites à tout véhicule à énergie fossile et donc moteur thermique. Dès 2024, les véhicules Crit’R 2 seront bannis et en 2030, ce sont tous les véhicules non électriques. À ces ZFE s’ajoutent le coût prohibitif du carburant et l’inflation générale des produits de consommation. Alors voici une sélection d’alternatives électriques dont le coût d’utilisation est faible. Le salut des personnes allergiques aux transports en commun qui doivent se rendre en métropole quotidiennement. Une liste qui met en avant le coût aux 100 km.
La solution aux ZFE est la voiture électrique. Mais les véhicules électriques coûtent cher et sont pour la plupart, des véhicules secondaires. À une époque où acheter un litre d’huile de tournesol est une épreuve et où le pot de moutarde est plus recherché qu’une Mazda MX5 NA d’origine, se permettre l’acquisition d’une voiture électrique s’apparente à un sacrifice financier pour beaucoup d’entre nous. Il reste toutefois des alternatives à l’automobile EV comme on dit. Nous avons décidé de vous faire un guide de survie en ZFE sur ces engins. Toutefois, aucun d’entre eux n’offrira le confort d’une automobile. Cet article est à vocation économique et non écologique. Enfin, sachez que ce sont des suggestions et qu’elles peuvent être utilisées ponctuellement, constamment ou pas du tout. Libre à chacun de faire ce qu’il veut. Notez également que les autonomies prises en compte sont les autonomies réelles et non celles annoncées par les constructeurs. Le prix se base sur un kWh à 0,19 €.
Trottinette électrique
Elle traîne une mauvaise image et pourtant, la trottinette électrique offre le meilleur rapport prix, encombrement, entretien, facilité d’utilisation et coût d’utilisation au kilomètre. Elle permet de s’affranchir des heures de pointe dans les transports en commun et certains modèles peuvent parcourir 140 km en une seule charge. Il faut compter environ 700 € à l’achat pour un modèle capable de vous suivre au quotidien et offrant 40 km d’autonomie minimum.
Avec une batterie de 0,55 kWh, les 40 km vous reviennent à 0,10 €. Soit 0,25 €/100 km. Il est possible de la charger sur son lieu de travail. Certaines de ces trottinettes ont passé les 15 000 km sans souci.
En revanche, la batterie n’est pas simple à changer (elle peut tenir environ 1 000 cycles soit 40 000 km) et coûte souvent 60 % du prix de l’objet.
Vélo à assistance électrique
Dans les années quatre-vingt-dix, le vélo était l’outil de liberté des enfants et des ados. Aujourd’hui, nous avons l’assistance électrique, ce petit coup de pouce pratique pour ne pas suer. Les prix des VAE ont explosé, mais à 2,30 € le litre de SP 95, ça peut être vite rentable. Il en existe de tous les styles. Il est même possible de chevaucher un vélo au look de supermotard pour redevenir un enfant vivant un rêve d’adulte. L’avantage c’est que si vous êtes à l’aise à vélo, vous apprécierez la facilité d’utilisation de l’engin et ça vous amusera toujours autant de l’utiliser. Seul le passage à la caisse lors de l’achat sera douloureux. Mais au moins, la révision du constructeur ne coûtera pas un bras. Comptez facilement 70 km d’autonomie pour une batterie de 750 Wh capable d’encaisser 1 000 à 1 200 cycles facilement.
Notez que le casque n’est obligatoire que hors agglomération. S’il fait débat chez les cyclistes, il n’en reste pas moins un excellent moyen d’éviter que la tête cogne sévèrement en cas de mauvaise chute.
Le vélo à assistance électrique se paie le luxe du kilomètre le moins cher avec 70 km pour 0,135€ soit 0,19€/100 km, en supposant que vous utilisiez l’assistance à son maximum, tout le temps. Puis plus vous pédalez, moins vous payez. Le point fort vient de la possibilité de dépasser les 25 km/h à la force des cuisses, afin de réduire un peu plus le temps de trajet.
Triporteur
Le triporteur est un vélo à assistance électrique à 3 roues et offrant un bac permettant de faire les courses, de promener les enfants et surtout, de s’arrêter au feu sans poser le pied au sol. Il est très utile aux personnes n’ayant pas le sens de l’équilibre, plus sécurisant que le vélo. Il est très bien vu dans les ZFE et auprès des cyclistes et vous vaudra des sourires ce qui, en métropole est plutôt rare. Il a contre lui un encombrement important l’obligeant à rester dehors bien souvent et l’exposant au vol puisqu’il est évidemment très convoité. Car ne rêvons pas, les ZFE ne vont pas assurer la sécurité des alternatives à l’automobile. Les prix tournent entre 3 000 et 5 500 €. Le 0,5 kWh de batterie offre environ 40 km avec l’assistance au maximum. Comptez 1,25 €/100 km, ce qui en fait le véhicule familial le plus rentable du marché.
Gyroroue
Qu’on offre une bière à la personne qui a mis cet engin au point. Il est vrai que par son concept, nous confions notre stabilité au bon vouloir d’un ensemble contrôleur, batterie, moteur et gestionnaire de puissance, dont l’objectif est d’exercer une force opposée à celle que nous exerçons sur lui. Chaque trajet sera un régal qui rappellera les vacances sportives. Vous faites littéralement qu’un (e) avec la machine. L’autre avantage : personne ne vous dérangera. On vous prendra pour un (e) cinglé (e) trouvant qu’il n’existe pas suffisamment de manières de mourir. Dans la réalité, bien équipé, le risque de se faire mal est réduit. La gyroroue met du plaisir et du piment dans votre vie. Les gyroroues ont bien évolué. La Kingsong S18 embarque 1,1 kWh de batterie aux cellules LFP (lithium, fer, phosphate) capable de supporter plus de 2000 cycles. Comptez 50 km minimum. Soit un coût de 0,44 €/100 km. À l’instar des VAE, les gyroroues sont onéreuses à l’achat. L’entretien est rare mais complexe.
Petit scooter électrique 50 cm3
Enfant, vous rêviez d’une mobylette 103 SP, d’un Vespa ou d’un Solex. Pour une somme oscillant entre 3800 et 7200 euros, vous pouvez rouler en scooter électrique. Toute l’efficacité et la réactivité de l’électrique dans un silence idéal pour ne pas déranger les passants des zones à faible émission, qui ne vous entendront pas arriver non plus. C’est clairement l’outil le plus efficace, le plus rapide, le plus stable mais surtout le plus rationnel. Certains modèles embarquent une batterie amovible. Une batterie de 3 kWh offre 80 km d’autonomie minimum. Ce qui donne un coût de 2,14€/100 km.
Draisienne électrique
Fraîchement autorisée par la loi pour arpenter les pistes cyclables, au grand dam des cyclistes qui y voient un scooter anémique, la draisienne électrique cumul le confort du petit scooter et la rapidité offerte par certains aménagements cyclables. Rapidité mais aussi sécurité dans bien des cas, notamment en banlieue, où ces voies sont parfois séparées de la route. Si la vitesse de 25 km/h peut être frustrante, elle est compensée par les arrêts moins fréquents sur ces pistes. Une sensation de rouler en continu qui n’est pas un mal. Il faudra essuyer le regard des cyclistes agacés de vous voir vous mouvoir sans effort, mais est-ce vraiment un problème ? La batterie de 0,806 kWh offre 50 km d’autonomie minimum en une seule charge. Soit un coût de 0,30 €/100 km.
Location en libre-service
On pourrait intituler cette solution : soigner le mal par le mal. La location en libre-service a terni l’image de la trottinette électrique et des vélos en location en libre accès.
Il a pourtant des avantages puisqu’il évite l’investissement d’un engin et sa vétusté. Toutefois, il faudra espérer que le service choisi assure un minimum de véhicules et s’appuie sur une application a minima fonctionnelle.
En moyenne, une trottinette coûte un euro la prise de service et 0,25 € la minute. En partant sur une moyenne de 17 km/h, ça donne 93,20 € / 100 km en partant du principe que vous effectuerez les 100 km en 5 locations. Nous sommes d’accord, c’est la solution la moins rentable. Disons qu’elle permet de ponctuellement s’affranchir de la marche pour rejoindre plus rapidement un endroit en ville.
Location traditionnelle
La location traditionnelle, comme les Veligo par exemple, permet de ne pas s’engager afin de tester si le mode de locomotion nous convient. Comptez 40 €/mois pour 6 mois d’abonnement chez Veligo par exemple. En partant sur une moyenne de 10 km/jour, on obtient un tarif de 13,60 €/100 km si on intègre le coût de la recharge.
La mortalité de cette histoire, c’est qu’on nous dit qu’il existe des alternatives pour l’usage de l’automobile. C’est totalement vrai, mais pas pour tous les usages. Puis ce n’est pas l’un ou l’autre. Épouser l’un de ces véhicules n’implique pas de divorcer de l’automobile. Si vous préférez n’utiliser le vélo que lorsqu’il fait beau, ou la trottinette de temps en temps, libre à vous. Pour finir, les économies sont bien réelles. Cela en est plus que flagrant. Avec un temps de trajet fixe qui plus est et, lorsque les infrastructures sont bien faites, une sacrée dose de fun. Mais rien ne vous offrira le confort de l’automobile, de la clim automatique, de la conduite autonome de niveau, de l’isolation. Si toutefois être dans les bouchons puisse être confortable.
À partir de là, libre à vous de faire vos choix. Mais quoi que vous préfériez, cela ne doit générer un quelconque sentiment de culpabilité. Notez toutefois, et contrairement à beaucoup d’idées reçues, que ces engins électriques ne vivent pas éternellement. Ils s’usent, comme leurs composants. Mais même en intégrant le prix de leur remplacement dans l’équation, ils restent rentables. On nous dira alors que ce n’est pas écologique. Certes. Mais comme annoncé au départ, cet article a été écrit à des fins économiques.
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