France: 100 000 bornes électriques en 2022
La filière automobile et les pouvoirs publics ont officialisé mardi un nouveau contrat stratégique pour la période 2018-2022. Objectif: soutenir l'innovation et favoriser la transition énergétique.
Les ministres (Le Maire, Hulot, Borne), les Carlos (Ghosn et Tavares), le Président de la Plate-forme automobile (PFA) Luc Chatel, les dirigeants de Michelin, Valeo, Faurecia ou Plastic Omnium, ainsi que des élus : mardi après-midi, c’est toute la filière automobile qui se réunissait à Bercy pour présenter ses grandes orientations pour la période 2018-2022, avec des engagements pris tant du côté des pouvoirs publics que de celui des industriels. « La filière automobile va connaître au cours des prochaines années des bouleversements qu’elle n’avait jamais connus », avertit Luc Chatel. « L’enjeu est clairement la survie de l’automobile sur le territoire français. »
Sans surprise, l’accent est avant tout mis sur les modèles 100% électriques, avec l’objectif d’en quintupler les ventes à l’horizon 2022, pour passer de 30 000 (soit environ 1% du marché des voitures neuves l’an dernier) à 150 000 unités par an. L’ambition des pouvoirs publics est que le parc total de modèles électriques atteigne 1 million de véhicules en 2022 (600 000 électriques purs et 400 000 hybrides rechargeables).
Le jeu des 100 000 bornes
Pour y parvenir, le nombre de bornes de charge va passer de 22 000 actuellement à 100 000, soit un ratio d’une borne pour 10 véhicules. Dans cet esprit, le « droit à la charge » sera renforcé de façon à faciliter l’installation de bornes dans les parkings privés collectifs, avec notamment des frais de raccordements au réseau électrique abaissés.
L’Etat, de son côté, maintiendra les aides à l’achat pour les véhicules «zéro émission » (prime à la conversion, bonus/malus) durant toute la durée du plan.
Forts de ces garanties, les industriels continueront quant à eux d’investir massivement en recherche et développement, secteur qui représente actuellement un investissement annuel de 6 milliards d’euros. Outre les modèles électriques, les efforts concerneront la voiture autonome, avec un appel à projets piloté par l’Ademe lancé au mois de juin et qui devrait intégrer tous les grands acteurs de la mobilité, des constructeurs à la RATP en passant par les entreprises déjà positionnées sur le créneau (Navya, Easymile…).
BPIFrance (Banque Publique d’investissement) va par ailleurs soutenir 150 à 180 PME innovantes à travers un accélérateur leur permettant de prendre une dimension internationale. Dans le même temps, un Fonds avenir automobile de 135 millions d’euros abondé par Renault, PSA et l’Etat pourra prendre des participations dans ces projets.
Outre le soutien à l’automobile française, l’enjeu est le maintien d’une souveraineté technologique en Europe, avec en ligne de mire la création d’un Airbus de la batterie capable de créer une chaîne de valeur complète sur le Vieux continent, laquelle inclurait le recyclage.
Ces mesures volontaristes favoriseront l’emploi, sachant que l’automobile représente aujourd’hui 4000 entreprises et 400 000 salariés côté industrie, et 139 000 établissements pour 400 000 salariés du côté des services. L’industrie devrait ainsi créer 25 000 postes dès cette année, et les services (vente, après-vente…) 40 000. « Il faut que la France garde une longueur d’avance », résume le Ministre de l’industrie Bruno Le Maire.
Déposer un commentaire
Alerte de modération
Alerte de modération