Etat des routes en France : un rapport montre l'ampleur des dégâts
Pénurie de bitume, investissements trop faibles, l'état des routes en France n'est pas bon et il ne devrait pas aller en s'arrangeant. Selon un audit commandé par le ministère des Transports, près de 17 % des routes non concédées en France présentent un taux de dégradation important.
Nos confrères du Journal du dimanche ont eu accès en avance à l'audit commandé par le gouvernement sur l'état des routes en France. Il concerne les quelque 12 000 kilomètres non concédés (c’est-à-dire gérés par l'Etat), et le constat est plutôt accablant puisque 17 % du réseau présente un "état de dégradation plus ou moins important". Et nous ne parlons pas nécessairement ici de simples nids-de-poule, mais plutôt de lourdes rénovations à entreprendre. Chose qui n'arrive souvent pas puisque les investissements ont largement baissé ces dernières années dans le secteur des infrastructures routières.
L'audit, commandé auprès de deux sociétés… suisses (NiBuxs et IMDM), montre qu'il faudrait investir un milliard d'euros par an au moins jusqu'en 2037 pour que le réseau reste "praticable". Une petite sonnette d'alarme dont devra tenir compte la ministre Elisabeth Borne, qui sera à l'oeuvre en septembre lorsque la loi d'orientation des mobilités sera discutée en Conseil des ministres avant que son budget ne soit validé pour l'année prochaine.
L'un des plus gros acteurs du monde en matière de constructions de routes a rappelé que le coût de l'entretien préventif des routes était vingt fois moins élevé que les opérations curatives. En clair, lorsque les dégâts sont constatés et qu'il faut corriger, c'est déjà trop tard. Il faut donc agir avant de voir le réseau routier se dégrader, sous peine d'avoir une facture quelque peu colossale par la suite.
Malheureusement, selon le directeur de la communication de l'USIRF (Union des Syndicats de l'Industrie Routière Française), la situation serait presque bloquée : "les entreprises de maintenance des routes ont perdu 30% de leur chiffre d'affaires en sept ans ! Les départements font face à des dépenses sociales qui augmentent, des dotations qui baissent ; ils font des choix."
Des choix qui entraînent également la dégradation importante des ponts. Selon les spécialistes du secteur des constructions routières, "un pont par jour disparaît de la liste des ponts sécurisés". Et là encore, l'audit se veut particulièrement alarmant : "aucun scénario ne permet le maintien de l'état actuel du parc d'ici vingt ans".
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