Essai - Yamaha Ténéré 700 : que reste-t-il aux autres ?
Plus Africa Twin que l'Africa Twin, la sensation trail de la rentrée est pourtant signée Yamaha. La Ténéré 700, dite T7, reprend magistralement la formule et le flambeau du trail léger et polyvalent, avec un petit quelque chose en plus. Dommage pour la concurrence…
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Note
de la rédaction
14,9/20
Après des premiers échos flatteurs, il nous tardait de mettre la Ténéré 700 à l'épreuve des routes et chemins du cru. Forte de sa bonne presse, la T7 semblait en effet s'affranchir à l'avance de toute critique. Mais il en va des motos comme des films, à trop en entendre parler, à lire de bons avis, on peut souvent être déçus. Qu'en est-il cette fois-ci ?
Yamaha Ténéré 700 : une histoire détournée
Le chapô en dit déjà long sur notre premier sentiment, mais à bien y regarder, cette Ténéré aurait pu/dû être proposée par Honda. Surtout au regard de sa production récente et de son histoire. Déjà, comme son nom l'indique, l'Africa Twin est un bicylindre de 650 cm3 à l'origine en 1988, passé à 750 deux ans plus tard, là où la XT600Z Ténéré était à l'origine, en 1983, un monocylindre de 595 cm3. La T7 affiche pour sa part aujourd'hui un twin vertical de 689 cm3… Très Africa Twin, donc…
Ensuite, parlons look. Celui de l'Africa Twin est historiquement très rallye et les premières versions ne sont pas sans rappeler la moto que nous avons aujourd'hui devant les yeux. Surtout avec ce superbe coloris rouge et blanc. Une orientation rallye que l'on retrouvait encore récemment sur les CRF250 Rally, justement. Mais non, Yamaha dame le pion à Honda et donne au passage une petite leçon de marketing à la marque ailée, qui cherche pour sa part à faire de l'ombre à une certaine BMW R1250 GS. Aïe.
Le titre de cet essai de la Yamaha Ténéré 700, vous aura quant à lui sûrement déjà donné une indication sur la qualité de cette nouveauté 2019. Il faut bien avouer que niveau présentation, la nouveauté trail de cette rentrée fait déjà très fort. Elle respire la qualité japonaise à plein nez, tandis que l'on ne peut s'empêcher de noter les plastiques latéraux reliant la coque arrière au réservoir déjà griffés au bout de 3 000 km. Il faut bien avouer qu'elle n’a pas dû être ménagée, cette T7, et qu'une fermeture éclair d'une protection de pantalon pourrait bien être passée par là. Mais bon, quitte à avoir l'œil, autant l'ouvrir pour de bon, alors qu’il en prend déjà pour son grade.
Yamaha Ténéré 700 : Un nouveau style pour les trails
Le moins que l'on puisse dire, c'est que le style de cette Ténéré 700 est tout simplement superbe. À la fois évocateur des motos arpentant le désert et de celles dont elle hérite également du nom, la Ténéré séduit au premier regard les amateurs du genre, qui lui trouveront tout autant des allures de baroudeuse que de sportive, le tout avec un habillage simple et léger, tout en se montrant protecteur. L'habillage arrière, à la fois puissant et léger, évoque le trail et le cross, avec les 4 plots pour accrocher un filet araignée entourant la selle plate et étroite, positionnée à quelque 875 mm de hauteur pour le conducteur.
L'habillage du réservoir de 16 litres remontant telle une dune aussi lisse que ses flancs, dessine l'aventure et évoque une bonne protection en cas de couchage sur le flanc… Tout comme les pare mains à la fixation surprenante. Ajoutons un sabot moteur aluminium, une belle et lonnnnngue fourche inversée de diamètre 43 mm enserrant une roue avant de 21 pouces (18 pouces à l'arrière, comme il est de tradition sur les trails), un superbe et très original optique à 4 LED et bulle transparente, un mono amortisseur entièrement réglable à la molette de précharge déportée, et l'on se croirait bel et bien sur une moto de rallye-raid. Ce que la sobriété générale de l'ensemble tend à confirmer. Une simplicité bienvenue, qui ne sacrifie pourtant rien à l'agrément au quotidien, qu'il soit urbain ou extraordinaire.
Yamaha Ténéré 700 : un trail en mode rallye
L'instrumentation digitale, bien en valeur derrière la bulle fixe étroitement haute et les déflecteurs latéraux typés rallye-raid, est relevée et verticalisée. Elle offre ainsi une vue imprenable et peu de reflets, tandis que l'on apprécie le commutateur façon clignotant placé sur la commodo droit. Il permet d'alterner entre les informations affichées. Un coup de pouce et on passe, un arrêt long et on remet à zéro. Là encore, sobriété et efficacité. Rien n'est oublié cela dit, de l'indicateur de rapport engagé, en passant par une jauge à essence et l'heure, on ne manque aucun point essentiel pour les rouleurs du quotidien ou les explorateurs (conso, trip, etc.).
Tout juste remarque-t-on sur le cadre de l'afficheur digital deux boutons dans la partie supérieure gauche et un dans la partie inférieure droite. Celui-ci aura retenu notre attention pour ce à quoi il donne accès : un appui long et l'on passe dans le monde du Off Road en désactivant l'action de l'ABS sur les deux disques avant de 282 mm de diamètres et le simple disque de 245 mm à l'arrière. Car pour ce qui est des autres assistances, on oublie, si ce n'est une réduction de couple lorsque l'on rétrograde. Toujours côté poste de pilotage, on apprécie immédiatement la présence d'une barre ronde en aluminium. Celle-ci accueillera volontiers un support GPS ou Smartphone, que l'on alimentera au moyen de la prise 12V très accessible et proche. Le sans-faute est là.
Seul le guidon, de section variable, reste assez droit et large lors de la prise en mains. On apprécie au passage le repose-pieds au caoutchouc amovible, histoire de permettre de s'accorder avec une paire de bottes trail ou cross. Une vocation off road que l'on retrouve jusque dans le sélecteur repliable et la pédale de frein solide et crantée. Quant aux pneumatiques Pirelli Scorpion Rally STR, des pneus à chambre à air chaussant les jantes à rayon au cerclage aluminium, leur nom comme leur dessin original, surtout à l'arrière, évoquent tout autant la roue que la piste en terre…
Tout un programme, mené tambour battant par le moteur bicylindre CP2 déjà connu sur les MT07 et titrant ici 54 kW (73,2 CV) 9 000 tr/min pour un couple maximal de 68 Nm distribué juste au-dessus des mi-régimes, à 6 500 tr/min. Un propulseur faisant le succès de la marque, ici couplé à un cadre poutre en acier tubulaire à double berceau. Inédit, il détermine les caractéristiques dynamiques de la Ténéré 700, que nous découvrons de suite ! Ah, dernier point : Tous pleins faits, la T7 revendique 204 kg. Pas mal pour une moto de route ainsi dotée…
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